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    DECLARATION DES PARTENAIRES OECUMENIQUES DES EGLISES DU TOGO SUR LA SITUATION POLITIQUE AU TOGO – 28 AVRIL 2005

    Nous les partenaires des Eglises du Togo suivons avec une extrême inquiétude la dangereuse dégradation de la situation socio-politique au Togo durant les deux dernières semaines, et particulièrement depuis la nuit du dimanche 24 avril, jour de l’élection présidentielle. Une élection organisée dans des conditions de précipitation qui, selon les chiffres communiqués par la Commission nationale électorale (CENI) et le ministère de l’intérieur, n’ont pas permis à l’ensemble de la population togolaise en âge de voter d’exercer son droit constitutionnel à s’inscrire sur la liste électorale: de ces chiffres se dégage une moyenne générale de –30% d’inscription dans l’ensemble des régions considérées comme favorables à l’opposition, contre +85% dans l’ensemble des régions considérées comme favorables au parti au pouvoir.

    Comme nous le soulignions dans la déclaration finale que nous avions faite à l’issue de la mission œcuménique que nous avions effectuée, du 28 mars au 02 avril 2005, à Lomé, le Togo courait de graves risques de déflagration sociale, vu la tension extrême régnant entre les différentes couches sociales, les partis politiques de l’opposition et du pouvoir, l’armée et le peuple; sans oublier la suspicion généralisée qui pesait sur l’organisation de l’élection. Au vu de ces différents éléments, nous avions alors proposé l’engagement de discussions franches au sein de la classe politique pour apaiser le climat politique, ainsi que le report de l’élection à une date négociée et consensuelle afin d’en garantir la transparence et la fiabilité, et, ce faisant éviter les accusations de fraudes et les affrontements post-électoraux éventuels.

    Le gouvernement togolais, soutenu par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a choisi de maintenir la date initiale, en dépit du signal fort lancé par le ministre de l’intérieur, le Chef d’escadron François Boko, sur les risques de guerre civile, et malgré les protestations de l’opposition.

    Et comme il fallait s’y attendre, la situation a commencé à dégénérer dès la nuit de l’élection.

    Nous, partenaires des Eglises du Togo, lançons dans la présente déclaration un appel solemnel:

    1) aux autorités togolaises:
    - pour qu’elles assument leur devoir constitutionnel de protéger la vie des populations du Togo, ainsi que les droits reconnus des citoyens togolais; en veillant notamment à ce que les militaires togolais n’utilisent pas des armes de guerre contre des populations civiles désarmées;

    2) aux partis politiques togolais:
    - pour qu’ils acceptent de se retrouver entre eux,dans un sursaut patriotique, pour discuter des modalités de sortie de la crise politique actuelle;
    - pour qu’ils demandent à leurs militants d’éviter de s’attaquer aux étrangers et à leurs biens;

    3) à l’Union Africaine (UA) et l’Organisation des Nations Unies (ONU):

    - de dépêcher d’urgence une mission au Togo pour aider à arrêter les affrontements et massacres de civils actuellement en cours;
    - de faciliter, avec l’appui de la communauté internationale, le dialogue entre les forces politiques togolaises dans un esprit de justice et d’impartialité.
    - d’intervenir d’urgence auprès des autorités togolaises pour que cessent les massacres de civils innocents et non armés;

    4) à l’Union Européenne(UE), la France et l’Allemagne:
    - d’utiliser les relations particulières qu’elles ont avec le gouvernement togolais pour amener celui-ci à éviter les violations des droits de l’homme, à faire soigner les blessés et à garantir la sécurité de tous les Togolais, y compris les responsables de l’oposition, les pasteurs et les prêtres dont la vie est actuellement menacée.
    - de se joindre à la mission à déléguer par l’UA sur place pour faciliter les négociations entre l’opposition et le pouvoir ;

    5) aux Eglises togolaises :
    - de continuer à jouer leur rôle prophétique auprès du peuple togolais (nous les assurons de notre soutien et de nos prières en ces temps difficiles où la vie de certains pasteurs et prêtres est menacée);
    - d’utiliser son autorité morale pour faciliter le dialogue entre les partis politiques ;
    - d’oeuvrer à la réconciliation véritable des fils et filles du Togo, à travers une participation effective au dialogue de la classe politique togolaise.

    6) au peuple togolais:
    - de se retenir de commettre des actes de violence et de privilégier des solutions pacifiques à leurs problèmes ;
    - d’accepter de se réconcilier.

    Fait Nairobi, Brême, Montpellier, Paris et Genève le jeudi 28 avril 2005.

    Ont signé les Eglises et organisation ecclésiastique suivantes :

    La Conférence des Eglises de Toute l’Afrique, la Bremen Mission, la Cevaa-Communauté d’Eglises en Mission, le Defap- Service Protestant de Mission, la Fédération Protestante de France, le Conseil Oecuménique des Eglises, l’Alliance Réformée Mondiale


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