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Le réseau "Paix dans la ville" s'est développé à partir d'une campagne du même nom qui a débuté en août 1998 et a connu son apogée en décembre 1998. Le réseau a poursuivi son activité jusqu'en 2002. Ses membres (Eglises, organisations pacifistes, communautés religieuses et mouvements de la société civile) continuent de collaborer dans le cadre de la "Décennie vaincre la violence (2001-2010)".

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Prendre le train de la paix en temps de guerre : signe d’espérance et de protestation contre la violence

Des étudiants de Durban / (Afrique du Sud) et de l’Ecole secondaire J. F. Kennedy de Brunswick / Allemagne ont pris ensemble le « train de la paix » d’Amsterdam à Berlin pour lutter pour un meilleur monde.

Des étudiants de Durban (Afrique du Sud) et de l’Ecole secondaire J. F. Kennedy de Brunswick (Allemagne) ont pris ensemble le « train de la paix » d’Amsterdam à Berlin pour lutter contre les manifestations de racisme et de violence chez les jeunes. Quinze jeunes gens et jeunes filles et quatre adultes de Durban ont été accueillis par 20 étudiants et leurs familles à Brunswick, dans le cadre d’un programme d’échanges de jeunes soutenu par le réseau « Paix dans la ville » du Conseil œcuménique des Eglises.

Les visiteurs venus de Durban, âgés de 14 à 18 ans, doivent séjourner en Allemagne pendant près de trois semaines. C’est la première fois qu’ils quittent leur pays et, ce qui est plus important, c’est aussi pour la plupart d’entre eux la première fois qu’ils sont accueillis dans des familles blanches.

Avant leur arrivée à Brunswick, les jeunes Sud-Africains ont déjà fait un voyage d’une semaine en compagnie de leurs correspondants allemands. En train et en bus, ils se sont rendus d’Amsterdam à Brunswick, visitant en route des lieux symboliques de la paix et du conflit, tels que la maison d’Anne Frank à Amsterdam et l’ancien camp de concentration de Bergen-Belsen. Dans une série d’ateliers, ils ont travaillé sur leurs propres expériences de la violence, qu’ils ont mises en scène et présentées dans plusieurs villes au cours de leur voyage.

Invités dans des paroisses et des écoles allemandes, tant à l’ouest qu’à l’est, ils ont discuté avec des militants de la paix et des étudiants de leur âge. A Brunswick, ils séjournent maintenant dans des familles dont les enfants fréquentent l’Ecole secondaire J.F.K. et ils participent, dans le cadre de l’école, à des projets sur la prévention de la violence. Les deux points culminants de la visite à Brunswick seront le culte du dimanche, célébré en anglais et en allemand, et la cérémonie d’adieu qui se déroulera le mardi à l’église St. Magni. Ensuite, les jeunes feront un voyage de trois jours à Berlin. Depuis plusieurs années, l’Ecole secondaire J.F.K. anime un programme de préparation à la « médiation dans les conflits ». Dans ce cadre, les jeunes ont participé à une série d’ateliers sur la prévention de la violence qui ont eu pour effet de réduire sensiblement le taux d’incidents violents à l’école. Il y a environ un an et demi, les enseignants sont entrés en contact avec des étudiants de la Hillview Secondary School de Durban, sur les conseils du pasteur Klaus J. Burckhardt, membre de la Mission évangélique luthérienne en Allemagne et inspirateur du projet « train de la paix », et de M. Thomas Ringleb, chargé des échanges de jeunes au Département de jeunesse de Brunswick.

"Brunswick est la première ville allemande qui s’associe au programme du COE en faveur de la paix en soutenant le projet « train de la paix », résultat des efforts communs de l’Eglise évangélique luthérienne du Brunswick, de la Mission évangélique luthérienne en Basse-Saxe, du Département de jeunesse de la ville de Brunswick, de l’Ecole J.F. Kennedy et de la paroisse St. Magni de Brunswick.

« En comparaison avec l’Afrique du Sud, l’Allemagne est un pays sans criminalité », constate Victoria Meyers, enseignante noire de Durban, qui souligne combien la vie quotidienne est différente dans les deux pays : « En Allemagne, les gens peuvent marcher dans la rue sans problèmes. »

« La vie est encore relativement agréable et calme à Brunswick », reconnaît Thomas Ringleb. « Néanmoins, des signes inquiétants de racisme et de xénophobie se multiplient depuis le 11 septembre dans notre communauté. »

« Vaincre la violence est une entreprise ardue, en particulier aujourd’hui », affirme le pasteur Klaus Burckhardt, qui représente la Mission évangélique luthérienne dans la région du Brunswick. « Mettre en place un train de la paix en temps de guerre suppose une bonne dose de foi. C’est un signe de protestation et d’espérance dont nous avons tous besoin, et qui montre en particulier aux jeunes qu’il vaut la peine de travailler pour la paix. »

A Durban, Thanda (18 ans) et Crystal (15) ont connu la violence de près. « Nous avons maintenant un conseil des jeunes qui travaille à promouvoir un avenir de paix. » Même six ans après la fin de l’apartheid, les contacts entre personnes de couleur différente sont rares, déplore Victoria Meyers, enseignante et animatrice du groupe sud-africain.

Kim, 15 ans, élève de l’Ecole secondaire J.F.K., n’a pas eu jusqu’ici d’expérience directe de la violence. « Je n’ai pas peur de vivre ici. Néanmoins, j’ai le sentiment que la prévention de la violence et la lutte contre le racisme sont très importantes. Nous pouvons apprendre beaucoup les uns des autres en vivant ensemble et en participant à ce programme d’échanges. »*

Felix (16 ans) a été confronté à la violence dans une école de la zone ouest de Brunswick. « Dans cette école, les plus jeunes étaient souvent battus par les élèves plus âgés », se souvient-il.

« C’est la première fois que nous recevons des visiteurs d’Afrique », constate Bärbel Kirsch, directrice de l’Ecole secondaire J.F.K. Le programme ‘Paix dans la ville’ nous a inspirés, et nous sommes heureux d’y participer. Au printemps de l’année prochaine, les jeunes de Brunswick se rendront à Johannesburg, où ils seront reçus par leurs nouveaux amis sud-africains. Avec eux, nous visiterons Hilbrow et Soweto et nous nous rendrons ensemble à Durban, puis au Cap. Nous attendons avec impatience cette seconde partie du projet ‘train de la paix’, et nous sommes fiers d’être la première école allemande à participer à cela. »

Pasteur Klaus J.Burckhardt


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