Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

150, route de Ferney, B.P. 2100, 1211 Genève 2, Suisse
Courrier électronique: media



Le 27 avril 2000

Deux grandes organisations chrétiennes mondiales prêtes à envoyer une équipe oecuménique au Zimbabwe


Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) et la Fédération luthérienne mondiale (FLM) sont prêts à envoyer une équipe pastorale au Zimbabwe, afin de soutenir le Conseil des Eglises du Zimbabwe (ZCC) dans ses efforts en vue de promouvoir, par ses orientations éthiques, la saine gestion des affaires du pays.

Dans une lettre commune adressée au secrétaire général du ZCC, M. Densen Mafinyani, le secrétaire général du COE, le pasteur Konrad Raiser, et le secrétaire général de la FLM, le pasteur Ishmael Noko, se réfèrent à « ce temps de décisions cruciales pour la nation » face à la récente vague de violence et aux tensions politiques, et assurent les Eglises du Zimbabwe de leurs prières, de leur solidarité et de leur appui.

Dans leur lettre datée du 25 avril, les secrétaires généraux de deux des grandes organisations d'Eglises internationales affirment ceci : « La communauté oecuménique mondiale qui s'est tenue à vos côtés durant la terrible lutte pour l'indépendance du Zimbabwe et durant l'édification de votre nation nouvelle demeure avec vous aujourd'hui. »

Les pasteurs Raiser et Noko mentionnent en particulier la réunion consultative organisée par le ZCC le 26 avril à Harare, la capitale, avec les dirigeants des partis politiques du pays, afin de réfléchir avec eux aux responsabilités des uns et des autres dans la promotion du bien commun.

Depuis février dernier, des squatters qu'on prétend conduits par des vétérans de la guerre d'indépendance du Zimbabwe occupent des fermes appartenant à des blancs. Commentant les tensions qui en résultent, les deux secrétaires généraux constatent avec regret que, malgré les mouvements de protestation dans le pays et à l'échelon international, « les violences perpétrées avec l'approbation tacite du gouvernement, loin d'avoir cessé, ont au contraire fait plus de morts et attisé les tensions, amenant le pays au bord de l'effondrement de l'ordre public. »

Dans une proposition en six points, les pasteurs Raiser et Noko expriment leur « conviction profonde » qu'on ne peut démocratiser la propriété des terres qu'en garantissant « leur juste répartition dans le cadre d'une réforme foncière clairement définie, équitable et démocratique ». A cet égard, les Eglises ont l'obligation morale et spirituelle de donner des orientations et de promouvoir et défendre les droits de tous, en particulier des sans-pouvoir, des sans-voix et des marginalisés.

A propos d'un plan concret de réforme foncière, les représentants du COE et de la FLM soulignent la nécessité de procéder à une étude attentive et minutieuse du secteur agricole commercial afin de faire en sorte que l'économie agricole et les travailleurs de ce secteur ne soient pas lésés. Ils font mention des 300 000 travailleurs agricoles, dont certains sont des travailleurs migrants en provenance de pays voisins, et affirment que les droits de ces travailleurs « doivent être protégés ».

« Les droits des fermiers blancs qui ont choisi de rester au Zimbabwe et de contribuer au développement du pays doivent aussi être respectés », ajoutent les deux secrétaires généraux. Ils critiquent l'occupation désordonnée des terres, menée « sans plan solide de redistribution foncière », et constatent qu'elle a conduit à des actes de violence raciale et à la mort de Zimbabwéens, noirs et blancs.

Pour que la nouvelle politique agraire soit équitable, ont indiqué MM. Raiser et Noko dans leurs propositions, il faudrait dédommager les paysans privés de terres par les colonialistes, et les propriétaires terriens qui ont investi travail et capital dans le développement du secteur agricole. Ils ajoutent que la communauté internationale et surtout l'ancienne puissance coloniale ont le devoir de contribuer au financement du programme en vue d'une répartition juste et démocratique des terres.

Les responsables des deux organisations chrétiennes mondiales en appellent aux médias nationaux et internationaux pour qu'ils rendent compte « du débat sur la répartition des terres et des problèmes que cela soulève, sans passion et d'une manière objective et équilibrée ».

Vous trouverez le texte intégral de la lettre en français, anglais, allemand et espagnol sur ce site.

Pour toute information complémentaire, s'adresser à:
Bureau des relations avec les médias du COE
ou
Pauline Mumia
rédactrice adjointe du LWI (FLM)
pmu@lutheranworld.org
Tél. : (+41.22) 791 63 54


Pour toute information complémentaire, s'adresser au
Bureau des relations avec les médias
Tél. (professionnel): (+41 22) 791 6153;
Adresse électronique: media
Retour au début

Communiqués de presse 2000

Page d'accueil du COE


Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 337 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.