huitième assemblée et cinquantenaire

Faisons route ensemble
Introduction: deuxième partie
Nicolas Lossky



Liturgie et vie spirituelle
L'aspect peut-être le plus remarquable de cette Huitième Assemblée aura été la prière en commun. En plus de l'office du matin qui rassemblait la grande majorité des participants dans l'immense tente dressée pour le culte, et des prières du soir, dans la tente et la chapelle du campus, l'occasion était offerte de prier ensemble lors des études bibliques en petits groupes de dix ou douze personnes, presque tous les matins. C'était là le lieu où des contacts ont pu être établis entre gens venant d'horizons extrêmement divers et représentant des formes de spiritualité qu'au départ les uns et les autres ont pu ressentir comme étrangères. Le thème du jubilé de Lévitique 25, allié à ce même thème évoqué par le Christ lui-même en Luc 4 où il s'inspire d'Esaïe 61, a été très présent dans la prière, traduisant le jubilé comme signifiant le Jour du Seigneur, celui "que le Seigneur a fait" et où tous sont invités à être "dans la joie et l'allégresse" (Psaumes 118, 24 Sept). Ce jubilé, jour du Seigneur, est le "huitième jour" que le Christ a institué par son oeuvre rédemptrice, c'est-à-dire par la Croix, victoire sur la mort. Or, c'est autour de la croix, fabriquée spécialement par un artiste du Zimbabwe (David Mutasa de Harare), croix ornée d'une représentation de l'Afrique, que les offices de la tente ont été célébrés. Cette croix a été solennellement érigée lors du culte d'ouverture de l'Assemblée le 3 décembre. Ce culte a introduit le thème du jubilé, avec l'entrée successive d'étendards symbolisant les Assemblées successives du Conseil oecuménique des Eglises, ainsi que le thème de l'Assemblée de Harare, la huitième: "Tournons-nous vers Dieu dans la joie de l'espérance." Les lectures, les prières, accompagnées du tam-tam africain, du son du cor du jubilé et de chants venus du monde entier, ont fait de ce culte d'ouverture l'un des temps forts de la vie liturgique de l'Assemblée. Les deux autres temps forts ont été les vigiles de la Passion, construites autour de lectures de l'Evangile, un peu comme un chemin de Croix, dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 décembre (environ trois heures). Au matin du 7, la vigile était suivie de l'office de matines résurrectionnelles où se mêlaient des éléments syro-byzantins et des traditions orthodoxes "orientales". Le troisième temps fort a été l'office de "ré-engagement" dans le mouvement oecuménique et vis-à-vis du Conseil oecuménique des Eglises. Cet office avait été précédé par une célébration du jubilé du COE animée avec son talent habituel par Pauline Webb qui fit parler plusieurs orateurs, vétérans du Conseil.

(© COE/photo par Chris Black, no. 7042-17a)



Les cultes à l'Assemblée: (en haute) la tente des cultes pouvaient accueillir jusqu'à 3400 personnes;
(au milieu) dimanche 6 décembre, veillée de prières sous la tente; (en bas) culte du matin.




(© COE/photo par Chris Black, no. 7105-13)






(© COE/photo par Chris Black, no. 7081-15a)

D'une manière générale, il faut rendre un hommage tout particulier au Comité des cultes (Worship Committee) qui a fait un travail remarquable dans la préparation d'offices admirablement bien construits et structurés, et qui reflétaient un sens liturgique exceptionnel, malheureusement trop souvent assez peu présent dans les contextes oecuméniques. L'ensemble liturgique a été de haute tenue et d'une grande dignité. Certes, la décision de ne pas célébrer une Eucharistie commune a été reçue avec douleur par beaucoup, et d'une certaine façon par tous. Mais il faut bien comprendre que l'honnêteté intellectuelle oblige à reconnaître que pour certains (comme les orthodoxes et les catholiques) le temps n'est pas encore mûr pour pratiquer officiellement l'"hospitalité eucharistique". L'Eucharistie étant pour eux l'expression suprême de l'unité, elle ne pourra être partagée que lorsqu'il sera vraiment possible de confesser ensemble, sans aucune arrière-pensée, la foi apostolique. C'est pour cette raison que ceux qui partagent cette conception de l'Eucharistie insistent tant pour que les études de la Commission Foi et constitution Confesser la foi une, prolongée dans l'étude ecclésiologique, Nature et but de l'Eglise, et celle sur l'herméneutique, Trésor dans des vases d'argile, soient poursuivies et parviennent jusqu'au niveau des fidèles les plus simples.

Porter la douleur de notre "communion (koinonia), réelle mais encore imparfaite", vivre cette "imperfection" de notre avancée dans la communion, est la condition actuelle de notre pèlerinage oecuménique. La décision du Comité des cultes de vivre l'Eucharistie les dimanches 6 et 13 décembre chacun dans la communauté où il ou elle pouvait communier a donc été une décision sage et oecuméniquement pédagogique. Rien n'avait été aussi douloureux que la célébration très solennelle de l'Eucharistie orthodoxe à Canberra où, au moment de la communion, seuls les orthodoxes ont été admis à s'approcher pour recevoir les Saints Dons. Le "jeûne eucharistique" vécu à Harare est un meilleur appel à la conscience de la necéssité de poursuivre le chemin du mouvement oecuménique en "demeurant ensemble" selon l'engagement d'Amsterdam.

Le "problème orthodoxe"
Il ne semble pas possible de ne pas au moins évoquer ce que l'on a appelé le "problème" ou la "crise" orthodoxe par rapport à l'Assemblée de Harare et par delà, par rapport au mouvement oecuménique.

Certains ont voulu un peu vite voir à Harare une polarisation "orthodoxes-protestants", ce qui rend les analyses plus faciles à faire. La réalité est beaucoup moins simple, comme l'ont démontré à l'Assemblée même, au moment des discussions, les interventions en séances plénières de plusieurs délégués non orthodoxes. Ces intervenants ont dit et répété que bien des questions soulevées par les orthodoxes concernaient également leurs propres Eglises. Il s'agit essentiellement du problème d'une restructuration du Conseil, de la nature de la notion d'Eglise membre, ainsi que de la notion de "communauté d'Eglises". Il s'agit en réalité tout particulièrement des problèmes posés par le processus commencé en 1989 et poursuivi par le document "Vers une conception et une vision communes" du COE (CVC), adopté par le Comité central en septembre 1997 et que les Eglises membres avaient reçu pour réactions et commentaires. Il s'agit aussi de l'idée de mettre en place un "Forum", lieu de rencontre et de dialogue plus large que ce que définit la "base" du COE, par conséquent ouvert à ceux qui ne se définissent pas nécéssairement comme les Eglises membres actuelles du Conseil, "communité fraternelle d'Eglises qui confessent le Seigneur Jésus Christ comme Dieu et Sauveur selon les Ecritures et s'efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit". Cette notion de "Forum" n'est pas encore très clairement définie. En tous cas, selon les responsables du Conseil, en particulier le secrétaire général, le pasteur Konrad Raiser, il n'est pas question que ce "Forum" remplace le COE.

S'il n'y a pas eu de simple polarisation "orthodoxes-protestants" à Harare, il n'en reste pas moins que des problèmes spécifiquement orthodoxes n'ont pas été absents. Nul n'ignore que l'Eglise de Georgie, sous la pression de ses milieux très conservateurs, a été forcée de quitter le COE. C'est durant l'Assemblée de Harare que le secrétaire général, le pasteur Konrad Raiser, a reçu notification officielle du départ de l'Eglise de Bulgarie. Il faut ajouter immédiatement que ces deux Eglises ont été malgré tout présentes à l'Assemblée, en la personne d'invités officiels, un prêtre géorgien et un groupe de Bulgares (avec le professeur Todor Sabev; ce groupe a fait circuler un texte déplorant le départ de leur Eglise). Le prêtre géorgien a pris la parole en séance plénière et a décrit d'une façon extrêmement émouvante la situation impossible du patriarche-catholicos Elie, personnellement très engagé dans le mouvement oecuménique et attaché au COE dont il fut l'un des présidents. Le prêtre a reçu une ovation debout (standing ovation) qui a duré plusieurs minutes. Quant aux orthodoxes, la plupart ont été émus jusqu'aux larmes.

Pour comprendre certaines difficultés orthodoxes à Harare, il faut se souvenir qu'en avril-mai 1998, des délégués de toutes les Eglises orthodoxes (chalcédoniennes) s'étaient réunis à Thessalonique où ils ont unanimement adopté un "Communiqué" dans lequel, après avoir déclaré leur détermination de poursuivre leur participation à toutes les "formes d'activité inter-chrétienne", ils ont défini une participation "restreinte" à l'Assemblée de Harare, eu égard à leur "situation minoritaire" au sein des instances de décision, ce qui ne leur permettait pas de faire véritablement entendre leur voix sur des questions "inacceptables pour les orthodoxes" mais encouragées par le COE sous l'influence de la majorité protestante (l'intercommunion, le langage inclusif -- il faut comprendre appliqué à Dieu et non pas en général bien entendu --, l'ordination des femmes, les droits de minorités sexuelles et "certaines tendances au syncrétisme religieux". Les restrictions à la participation avaient été décidées, tant qu'une Commission théologique spéciale (orthodoxes-COE) n'aurait pas pris au sérieux les solutions possibles pour permettre une participation véritablement constructive des orthodoxes dans un COE radicalement restructuré. La décision de mettre cette Commission en place a été prise aussitôt par le Comité central sortant.

Seuls les délégués de l'Eglise de Russie ont été obligés par un mandat impératif du Synode d'appliquer les décisions de Thessalonique à la lettre. Les autres orthodoxes ont "interprété" le texte. Ainsi, certains ont fait valoir que ne pas "participer" aux offices pouvait être compris au sens d'être présents sans accepter de prendre un rôle de présidence ou de lire un texte biblique ou une prière. Un incident fâcheux ne peut être passé sous silence car il a donné lieu à un malheureux malentendu. L'un des délégués de l'Eglise russe a fait, en séance plénière, une intervention très agressive où il évoquait très vite toutes les choses inacceptables aux orthodoxes et a terminé en utilisant le mot de "blasphème". Malheureusement, à cause de l'agressivité sans doute, il a été compris comme voulant dire que l'ordination des femmes était un blasphème. Après explication en tête-à-tête avec l'intéressé, il a été clarifié que le "blasphème" se rapportait au "langage inclusif" et que celui-ci ne pouvait être compris par les orthodoxes comme "blasphématoire" que lorsqu'il est appliqué à Dieu (changement de textes bibliques, etc.). Le malheureux a reconnu qu'il avait commis un impair, naturellement irréparable. Cette mise au point semble necéssaire, car l'intervention "anti-oecuménique" a fait son chemin dans les esprits et dans la presse. Il faut ajouter que dans cette intervention peu adroite, la phrase "la féminisation de l'Eglise est contraire à la tradition chrétienne" est particulièrement malheureuse venant d'un Russe. Tout le monde sait que ce sont les femmes qui ont porté sur leurs épaules l'Eglise de Russie durant les années noires des persécutions, sans parler des nombreuses femmes de prêtres, par exemple, qui jouent un rôle pastoral de tout premier plan.

Cependant, lors de la discussion du texte "Vers une conception et une vision communes du COE", le chef de la délégation de l'Eglise de Russie a fait une déclaration importante reprenant la problématique orthodoxe vis-à-vis du COE et du texte "CVC", cette fois-ci sans aucune agressivité et en cherchant à être constructif, tout en laissant entendre implicitement toute la difficulté à laquelle l'Eglise russe, comme celle de Géorgie, doit faire face. Il semble justifié de donner le texte entier de cette déclaration.

"Je représente l'Eglise de loin la plus importante du point de vue numérique au COE: plus de cent millions de fidèles. Notre Eglise a beaucoup contribué au processus d'une CVC. L'une des principales lignes de force de ce processus consiste à découvrir s'il y a croissance de la koinonia entre les chrétiens des différentes confessions. Posons-nous la question avec franchise ici: la koinonia est-elle en croissance ou non? Je répondrai 'oui' si nous parlons des processus qui existent à l'intérieur des principales familles d'Eglises. Plusieurs Eglises protestantes qui n'étaient pas en communion eucharistique entre elles il y a cinquante ans sont maintenant en pleine communion. Les Eglises orthodoxes étaient, certes, en pleine communion eucharistique il y a cinquante ans, mais il y avait beaucoup moins de coordination et d'échanges entre elles qu'il n'y en a maintenant. Les représentants des Eglises locales orthodoxes se rencontrent régulièrement à présent et ceci a très souvent lieu dans le cadre du COE. Nous sommes donc reconnaissants au Conseil qui a fourni l'espace et le financement pour ces rencontres. Mais si nous considérons les relations entre les Eglises orthodoxes d'une part et les Eglises des traditions protestante et anglicane d'autre part, il est clair que la koinonia n'est pas en état de croissance. Au contraire, le fossé entre elles s'élargit de plus en plus. Il y a cinquante ou soixante ans, il existait même un espoir de rétablissement d'une pleine communion eucharistique entre les orthodoxes et les Eglises anglicanes. En fin de compte, surtout après la décision des Eglises anglicanes d'ordonner des femmes à la prêtrise, cet espoir a complètement disparu. La même chose est vraie de beaucoup d'Eglises protestantes. Après toutes ces années de notre engagement oecuménique, il devient clair que l'Eglise orthodoxe et les Eglises de tradition protestante se développent dans des directions opposées. L'Eglise orthodoxe maintient les valeurs traditionnelles dans les domaines du dogme, de la spiritualité, du culte et de l'ethos. Plusieurs Eglises protestantes au contraire adoptent certaines caractéristiques de la société libérale occidentale, perdant l'une après l'autre des valeurs chrétiennes traditionnelles. (Beaucoup d'Eglises protestantes ordonnent des femmes, certaines utilisent le langage inclusif appliqué à Dieu dans leur liturgie, certaines approuvent le mariage d'homosexuels, etc.). Toutes ces tendances alarmantes se reflètent dans l'ordre du jour du COE, lequel, comme beaucoup le reconnaissent, est dominé par un ethos protestant occidental. Les orthodoxes ne peuvent pas avoir d'influence sur l'ordre du jour car ils sont toujours minoritaires (et le quota de 25% n'aide en rien la situation). Nous n'avons jamais discuté les questions, importantes pour nous, comme la vénération de la Vierge Marie, la vénération des icônes, la vénération des saints, le monachisme, la prière pour les défunts, parce que ces questions divisent. Mais qu'en est-il du langage inclusif appliqué à Dieu? Qu'en est-il de la prêtrise des femmes? Est-ce que ce ne sont pas des questions qui divisent? Etant forcés d'entrer dans la discussion sur des questions étrangères à notre tradition, nous devenons de plus en plus isolés et marginalisés au sein du COE. Nous nous sentons de moins en moins chez nous ici. Deux Eglises orthodoxes (géorgienne et bulgare) ont déjà quitté le Conseil; elles n'ont pas envoyé de délégués à cette Assemblée. D'autres Eglises (celles de Russie, de Grèce, de Serbie) ont décidé d'envoyer des délégations réduites, ou d'abaisser leur niveau de représentation. Que signifie tout cela? Que les orthodoxes ne sont plus satisfaits de l'ordre du jour et de la structure du COE. Cette insatisfaction fut clairement exprimée à la réunion pan-orthodoxe officielle qui s'est tenue à Thessalonique en mai 1998: 'Après un siècle de participation orthodoxe au mouvement oecuménique, et 50 ans au COE en particulier, nous ne percevons pas de progrès suffisant dans les discussions théologiques multilatérales entre les chrétiens. Au contraire, le fossé entre les orthodoxes et les protestants s'élargit.' En ce qui concerne les relations entre les Eglises orthodoxes et le COE, la déclaration de Thessalonique suggère que 'le COE doit être radicalement restructuré pour permettre une participation orthodoxe plus adéquate'. Cette proposition a été favorablement reçue par le Comité exécutif et je voudrais appeler tous nos soeurs et nos frères assis ici à soutenir la création de cette Commission (spéciale). Enfin, la déclaration de Thessalonique souligne que 'si les structures du COE ne sont pas radicalement modifiées, d'autres Eglises orthodoxes se retireront aussi du Conseil, comme l'a fait l'Eglise de Géorgie'. Il ne faut pas se laisser abuser par ce discours. Il ne s'agit ni de menace, ni de chantage. Il s'agit plutôt d'un cri de douleur. Il décrit une réalité douloureuse dans laquelle beaucoup d'orthodoxes se trouvent au sein du Conseil, une réalité que nous ne pouvons plus supporter".

Entre les lignes, on peut déceler la situation de tension que vivent aujourd'hui l'Eglise de Russie et d'autres Eglises orthodoxes à l'intérieur d'elles-mêmes.

Un dernier point mérite qu'on le mentionne. Il s'agit de l'attitude apparemment unanimement et définitivement négative des orthodoxes vis-à-vis de l'ordination des femmes à la présidence de l'Eucharistie. Littéralement la veille du départ pour Harare, un livre est sorti à Paris qui obligera les orthodoxes à prendre le problème d'une réflexion sur la question très au sérieux. Ce livre est l'oeuvre d'Elisabeth Behr-Sigel et de Mgr Kallistos Ware, L'ordination de femmes dans l'Eglise orthodoxe (Paris, Le Cerf, 1998) et représente une étude très approfondie et d'une honnêteté intellectuelle irréprochable de tous les arguments en faveur et contre l'ordination de femmes. L'analyse des arguments montre à suffisance qu'aucun n'est concluant ni convaincant. La conclusion de Mgr Kallistos est une invitation à une patiente poursuite de la réflexion sous la conduite de l'Esprit Saint et à une attente que le Saint-Esprit nous éclaire selon sa volonté et non la nôtre. Aucun orthodoxe ne peut se permettre d'ignorer ce travail remarquable d'intelligence et de finesse.


Décennie oecuménique, les Eglises solidaires des femmes
Précédant l'Assemblée, le Festival marquant la clôture de la Décennie des Eglises en solidarité avec les femmes s'est tenu à Harare du 27 au 30 novembre 1998. Au cours de cette réunion, tous les problèmes concernant la place et la condition des femmes dans l'Eglise et dans la société ont été débattus. Le Festival a reconnu que les dix années avaient apporté quelques progrès dans la solidarité des Eglises avec les femmes mais a regretté que ceux-ci aient été quelque peu insuffisants. Il n'y a pas toujours eu unanimité dans les discussions, en particulier sur les questions éthiques et sur les problèmes touchant à l'orientation sexuelle. La "Lettre à la Huitième Assemblée du Conseil oecuménique des Eglises de la part des femmes et des hommes du Festival de la Décennie des Eglises solidaires des femmes" en fait état.

Le symbole central du Festival a été celui de l'eau. Ce symbole de l'eau s'est exprimé de plusieurs façons. Tout d'abord, par les larmes versées à propos de la violence que trop de femmes, ainsi que d'enfants, subissent encore dans le monde: injustice économique, domination, harcèlement sexuel, viols, exploitation par la prostitution... D'autre part, les femmes avaient apporté de l'eau de toutes les régions du monde comme symbole de vie. Cette eau a été présentée dans l'un des offices et à la séance plénière sur le thème du Festival. L'eau a été évoquée dans ses aspects ambigus: source de vie et parfois source de destruction et de mort (catastrophes naturelles, inondations). Enfin et surtout, l'eau vive a été évoquée à propos du puits de Jacob où le Christ a offert à la Samaritaine l'eau par excellence, celle de la Vie éternelle (Jean 4,10,14), l'eau vive qui coulera du sein de ceux qui croient en Jésus Christ, c'est-à-dire le Saint-Esprit (cf. Jean 7,37-39).


Les participantes accomplissent un geste symbolique: l'eau qu'elles versent de leur pays et représent leur larmes. (© COE/photo par Chris Black, no. 7012-37)



Introduction: troisième partie

Table des matières
Huitième Assemblée et Cinquantenaire

© 1999 Conseil oecuménique des Eglises | Pour toute remarque concernant ce site:
webeditor