huitième assemblée et cinquantenaire

Faisons route ensemble
Rapport du Comité d'examen des directives I

Adoptée par la Huitième Assemblée du Conseil oecuménique des Eglises
Harare, Zimbabwe, 3-14 décembre 1998

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I. Rapport du président
II. Rapport du secrétaire général
III. La Déclaration d'orientation générale "Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises"
IV.Demandes d'admission
V. Relations avec les Eglises orthodoxes
VI. Relations avec les organisations oecuméniques régionales (OOR)
VII. Conseils nationaux d'Eglises (CNE)
VIII. Relations avec les communions chrétiennes mondiales (CCM)
IX. Relations avec l'Eglise catholique romaine: le Septième Rapport du GMT
X. Relations avec les évangéliques
XI. Relations avec les Eglises pentecôtistes
XII. Propositions concernant le Forum d'Eglises et d'organisations oecuméniques chrétiennes
XIII. Amendements à la Constitution et au Règlement du COE
Annexe I: l'Eglise Celeste du Christ (Nigeria)
Annexe II: Proposition concernant le Forum d'Eglise et d'organisations oecumeniques chretiennes

I. Rapport du président

Le rapport du président présente une évaluation d'ensemble des activités du COE depuis la dernière Assemblée. Il contient une analyse stimulante de la dynamique oecuménique actuelle et il indique le rôle du COE au sein du "mouvement oecuménique un", rappelant les leçons tirées du processus de réflexion qui a conduit à la Déclaration d'orientation générale Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises (CVC). Le rapport présente une évaluation honnête des relations entre les Eglises orthodoxes et le COE et il suggère des solutions constructives et acceptées de part et d'autre. On y trouve une lecture encourageante des attitudes des Eglises à propos des droits de la personne humaine et du défi de la mondialisation. Il présente également une politique ouverte sur l'avenir, englobant la vision du rôle des jeunes générations dans le mouvement oecuménique.

Le président a lancé un appel à la confiance dans l'avenir, tout en parlant ouvertement de la crise provoquée par de nombreux facteurs et en demandant au Conseil de procéder à une autocritique et de redéfinir ses orientations futures, ses structures et ses activités. Soulignant le fait qu'il y a une "crise de l'oecuménisme institutionnel", il rappelle dans son rapport qu'il ne faut pas taxer sans plus cette crise de "crise du mouvement oecuménique" ou de "crise orthodoxe", mais se montrer plus nuancé.

Le fait d'être conscient de la présence d'une situation nouvelle invite au renouveau. La réflexion menée dans le cadre de l'étude CVC a été une tentative de refléter et d'exprimer de manière nouvelle la cohérence et l'intégrité de la vision oecuménique. Dans l'esprit de cette étude, le président invite à la conversion et au changement, il demande que nous évaluions notre conception de l'Eglise dans un contexte oecuménique, bien qu'il admette que certaines Eglises ne sont pas entièrement satisfaites des modifications proposées dans le document CVC. Il souligne donc le fait qu'il faut envisager l'étude CVC comme une démarche permanente.

C'est dans le cadre de cette démarche que le président situe les préoccupations orthodoxes. Il réaffirme l'engagement des orthodoxes au mouvement oecuménique, il souligne leur apport au COE, il fournit une interprétation des raisons des difficultés actuelles, et il donne à l'Assemblée des informations sur les initiatives prises et sur les efforts faits jusqu'ici. Sur cette toile de fond, il suggère qu'on prévoie un espace où il sera possible aux Eglises orthodoxes de s'engager dans une interaction créative avec les autres Eglises membres.

Il affirme la nécessité pour le COE et ses Eglises membres de redéfinir et de reformuler leur engagement dans les domaines des droits de la personne humaine, de la justice, de la paix et de la réconciliation. Bien qu'il convienne de souligner le caractère exhaustif de ce rapport, il faut également noter la discussion qui a suivi et au cours de laquelle le thème pardon et repentance a été mis en avant comme faisant intégralement partie du processus de réconciliation, ainsi que le thème de la corruption que l'on pourrait qualifier de maladie chronique affectant toutes les sociétés et tous les domaines de l'existence.

Chaque partie du rapport fait pratiquement référence à la jeunesse avec un appel à l'intégration et à l'engagement des jeunes dans le mouvement oecuménique. Ce rappel a encore été renforcé au cours de la discussion en plénière lorsque le président a répondu que les Eglises devaient elles-mêmes susciter davantage d'occasions pour que les jeunes puissent, dans leur vie, participer au mouvement oecuménique.

En 2001, Pâques tombera pour tout le monde à la même date, le 15 avril. Le président a souligné la possibilité ainsi offerte de faire avancer la question d'une célébration commune de la fête de Pâques.

La Huitième Assemblée prend acte avec reconnaissance du rapport du président et lui exprime sa gratitude pour ce qu'il a apporté à la vie du Conseil depuis la Septième Assemblée du COE.



II. Rapport du secrétaire général

Dans son rapport qui reflète et éclaire ce qui a été vécu par le COE et par ses Eglises membres au cours des dernières années, le secrétaire général part d'une description réaliste de l'Assemblée du jubilé pour nous conduire, à travers les difficultés et les défis d'aujourd'hui, vers une vision oecuménique pour le prochain siècle. En se référant à la célébration du cinquantième anniversaire du COE, il choisit de faire une évaluation réaliste de la situation oecuménique actuelle en rappelant les signes d'incertitude qui demeurent quant au but de la communion fraternelle au sein du COE et les doutes sur l'avenir du mouvement oecuménique.

Le secrétaire général s'interroge sur l'inspiration et les orientations que l'on pourrait tirer de la tradition du jubilé pour le cheminement qui doit nous mener ensemble vers la communion, et sur la place et les tâches qui pourraient être celles du COE dans ce contexte. En utilisant l'image du "carcan institutionnel", il nous invite à réfléchir sérieusement sur la signification aujourd'hui d'un "espace oecuménique", conception largement inspirée par le Programme "théologie de la vie". Il s'agit d'une tentative pour dépasser les limites de l'oecuménisme institutionnel actuel qui va bien au-delà de la communauté fraternelle des Eglises membres du COE. Il existe un grand nombre de possibilités d'appliquer la notion d'"espace oecuménique" à des activités et à des programmes divers du COE, ce qui nécessite qu'on en approfondisse et qu'on en étudie les implications oecuméniques. Au cours des prochaines années, cela pourrait faire l'objet du travail d'équipes et de groupes, dans la nouvelle configuration du COE.

En suivant et en partageant les préoccupations du président au sujet de l'état des relations avec les orthodoxes, le secrétaire général élargit l'horizon et soulève des questions sur la façon de comprendre aujourd'hui, sur le plan institutionnel, le fait d'être membre du COE, qui reflète à la fois des choix faits dans le passé et une évolution plus récente. Il ne tente pas de fournir des solutions. Il soulève simplement la question de savoir s'il y a d'autres formes de participation que l'adhésion institutionnelle. Il se demande également si la constitution d'un forum ne pourrait pas exprimer de façon tangible la volonté du COE de stimuler des relations plus larges avec des partenaires oecuméniques se situant au-delà du cercle de ses membres. Ces deux questions nécessitent une réflexion plus approfondie et demandent qu'on leur apporte des réponses au cours de cette Assemblée et dans la période qui suivra.

Dans sa conclusion, le secrétaire général fait référence à la seconde partie du thème de l'Assemblée, "dans la joie de l'espérance". C'est le coeur d'une vision qui pourrait porter les Eglises au moment où elles vont entrer dans le 21ème siècle, une vision oecuménique qui pourrait être suffisamment contraignante pour inspirer la nouvelle génération.

La Huitième Assemblée prend acte avec reconnaissance du rapport du secrétaire général.



III. La Déclaration d'orientation générale "Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises"

La Déclaration d'orientation générale "Vers une conception et une vision communes du COE" (CVC) est présentée à l'Assemblée par le Comité central comme une étape importante dans la réflexion qui se poursuit actuellement sur la nature et le but du mouvement oecuménique en général, et sur la vocation du Conseil oecuménique des Eglises en particulier. En se basant sur plusieurs années de réflexion théologique soutenue faite par les Eglises membres et les diverses structures du Conseil, le document CVC tente de formuler les valeurs et les principes qui ont été et qui resteront au coeur du mouvement oecuménique. Il indique les points sur lesquels le contexte ecclésiastique et mondial s'est modifié depuis la fondation du Conseil oecuménique des Eglises, il y a cinquante ans. Pour finir, il détermine un vaste ordre du jour pour l'avenir de la vie du Conseil, ainsi que des suggestions concernant la façon dont le Conseil, avec d'autres partenaires oecuméniques, pourrait mettre en oeuvre ce programme. De cette façon, le document CVC prend place aux côtés d'autres documents importants du COE exprimant l'aspiration du Conseil à réaliser l'unité visible de l'Eglise et la réconciliation de toutes choses en Christ.

Le titre intégral de la Déclaration, "Vers une conception et une vision communes du COE", indique que les Eglises membres n'osent pas encore y parler d'une vision et d'une conception qui seraient déjà communes. Cela était manifeste dans les discussions en plénière comme dans les rapports du président et du secrétaire général, qui ont relevé plusieurs points sur lesquels on n'avait pas encore obtenu un plein consensus, ni dans notre vision, ni dans notre conception. Ainsi, alors que le texte CVC est achevé en tant que document, sa réception dans la vie des Eglises et au COE - y compris des clarifications, des corrections et des développements ultérieurs - fera l'objet d'un processus qui doit se poursuivre. C'est pourquoi la décision que la Huitième Assemblée est appelée à prendre à propos du document CVC ne suppose pas qu'elle approuve sans réserve tout ce qu'il contient, c'est plutôt l'affirmation que ce texte offre une conception et une vision suffisamment riches et prometteuses pour façonner et inspirer notre vie commune à l'avenir. C'est également l'engagement d'en tirer des directives concrètes en vue d'actions et d'initiatives précises dans les années qui vont suivre l'Assemblée. Il sera demandé à l'Assemblée de commencer ce processus de réception en adoptant les recommandations qui suivent dans le rapport du Comité et qui traitent de la structure du Conseil, de la nécessité de veiller à la bonne santé des relations entre Eglises membres, notamment - mais pas exclusivement - avec les membres orthodoxes, et du souhait d'offrir un large "espace oecuménique" dans lequel les relations oecuméniques pourront être à la fois élargies et approfondies.

La discussion en plénière a montré que la réception du document CVC constitue de diverses manières un défi pour le COE et pour ses Eglises membres. Il y a le défi de trouver un langage exprimant notre conception et notre vision qui soit accessible et source d'inspiration pour tous les baptisés et pas uniquement pour les spécialistes. Il y a le défi qui consiste à éviter d'être entraînés dans des préoccupations institutionnelles qui vont obscurcir l'engagement évangélique, dans la mission de Dieu, du mouvement oecuménique au sens large. Il y a, pour les Eglises membres, le défi consistant à se lancer dans un examen critique de leur engagement par rapport à leur adhésion et à leur participation. Il y a le défi qui consiste à trouver de nouvelles façons de discerner les enjeux et de prendre des décisions, dans la vie du Conseil, afin d'améliorer la qualité de la communion fraternelle, tandis qu'en même temps on donne à ce Conseil les moyens d'agir de façon claire et décisive. Il y a le défi consistant à rechercher les moyens de partager le pouvoir au sein du Conseil pour incarner son engagement en faveur de la justice, d'une communauté sans exclusive, de la réciprocité et de la participation. Il y a le défi qui consiste à alimenter une spiritualité oecuménique et une intégrité morale inhérentes à une communauté fraternelle dans laquelle les voix de tous sont entendues avec respect et où les préoccupations de tous sont reçues avec compréhension. Il y a le défi d'être un Conseil oecuménique des Eglises au service de la vitalité et de la cohésion du seul mouvement oecuménique.

C'est en reconnaissant qu'il reste beaucoup à faire, mais avec une profonde gratitude pour les idées formulées dans la Déclaration d'orientation générale, que le Comité confirme que ce texte, intitulé "Vers une conception et une vision communes du COE", constitue une étape importante en cette année du jubilé du Conseil oecuménique des Eglises et le point de départ de notre cheminement commun dans le nouveau millénaire.

La Huitième Assemblée prend acte avec reconnaissance du document "Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises" et demande au COE de l'utiliser comme cadre et comme point de référence au fur et à mesure de l'évaluation et du développement de ses programmes à l'avenir.



IV. Demandes d'admission

A. Sur recommandation du Comité d'examen des directives I, la Huitième Assemblée décide d'admettre les Eglises suivantes en qualité de membres à part entière du Conseil oecuménique des Eglises:

  1. l'Eglise chrétienne protestante de l'Angkola (Indonésie)
    (Gereja Kristen Protestant Angkola - GKPA)
  2. l'Eglise chrétienne de Sumba (Indonésie)
    (Gereja Kristen Sumba - GKS)
  3. l'Eglise harriste, Côte d'Ivoire
  4. le Conseil des Eglises d'institution africaine (CAIC, Afrique du Sud)
    (Council of African Instituted Churches)
  5. l'Eglise réformée du Christ du Nigéria
    (Reformed Church of Christ in Nigeria)
  6. l'Eglise unie du Christ du Zimbabwe
    (United Church of Christ in Zimbabwe)
  7. l'Eglise anglicane du Congo (République démocratique du Congo)
  8. l'Eglise évangélique luthérienne du Congo (République démocratique du Congo)
B. La Huitième Assemblée décide en outre d'admettre les conseils nationaux d'Eglises suivants en qualité de conseils associés au Conseil oecuménique des Eglises :
  1. le Conseil des Eglises du Samoa
    (Samoa Council of Churches)
  2. le Conseil des Eglises protestantes de Guinée équatoriale
    (Consejo de Iglesias Evangélicas de Guinea Ecuatorial)
C. La Huitième Assemblée (conformément à l'article XIV du Règlement du COE) reconnaît les organisations suivantes en tant qu'organisations oecuméniques internationales ayant des relations de travail avec le Conseil oecuménique des Eglises :
  1. Frontier Internship in Mission
  2. Ecumenical Coalition on Third World Tourism
  3. Association mondiale des unions chrétiennes féminines
  4. Alliance biblique universelle
  5. Associations of Christian Colleges and Universities : International Ecumenical Forum
D. L'Eglise céleste du Christ du Nigéria: (voir annexe I).

[En soumettant ces recommandations à l'Assemblée pour examen et décision, le Comité d'examen des directives I est pleinement conscient du fait que la conception du statut de membre constituera l'une des questions qui feront l'objet de discussions plus approfondies au cours de la Huitième Assemblée et dans la période qui suivra, cela à la lumière de la Déclaration d'orientation générale "Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises" (CVC) et de ses implications.]



V. Relations avec les Eglises orthodoxes

Au cours de la période qui a suivi l'Assemblée de Canberra, il est apparu clairement que les relations des Eglises orthodoxes avec le Conseil avaient atteint un point critique. En fait, deux des Eglises orthodoxes chalcédoniennes se sont retirées du COE : l'Eglise de Géorgie en 1997, et l'Eglise de Bulgarie en 1998. Dans les rapports qu'ils ont présentés à l'Assemblée, tant le président que le secrétaire général ont pris soin de rendre compte avec la plus grande rigueur des raisons qui ont amené la communauté fraternelle du COE à cette situation critique.

Lors d'une réunion qui s'est tenue à Thessalonique en mai 1998, les Eglises orthodoxes chalcédoniennes ont fait état de leur première évaluation de la situation actuelle, et proposé qu'une commission soit créée avec le COE pour discuter "des formes acceptables de la participation orthodoxe au mouvement oecuménique, et de la restructuration radicale du COE". En mai 1998 également, au cours d'une rencontre orthodoxe préparatoire à l'Assemblée, réunie à Damas, des représentants des Eglises orthodoxes orientales non chalcédoniennes et orthodoxes chalcédoniennes avaient évalué ensemble la situation oecuménique dans laquelle les orthodoxes se trouvaient engagés, et constaté "la nécessité d'un changement qui permettrait une présence et un témoignage plus efficace, en même temps qu'une participation plus constructive et plus engagée des orthodoxes".

Le Comité exécutif du COE a accordé la plus grande attention au problème des relations des Eglises orthodoxes avec le COE. Il a jeté les bases de la création d'une Commission spéciale et défini le champ de son action (cf. Doc. no 7 du Comité exécutif d'Amersfoort, septembre 1998; et Doc. no 5 et no 5.1 du Comité exécutif de Harare, Zimbabwe, décembre 1998).

Alors que c'est la préoccupation orthodoxe concernant la nature et la qualité de la communion oecuménique au sein du COE qui a amené à exposer devant l'Assemblée la nécessité de créer après Harare une Commission spéciale, il est évident que d'autres Eglises et familles d'Eglises ont aussi leurs propres préoccupations - ce sont d'ailleurs parfois les mêmes - et que celles-ci trouveront à s'exprimer dans le travail de la Commission. Dans le travail de cette Commission, la communauté fraternelle qu'est le COE pourra ainsi poursuivre son cheminement "vers une conception et une vision communes", et apporter sa contribution à la vie et à la vision oecuméniques de toutes les Eglises membres du COE. Si le travail de cette Commission permet aux Eglises, aux familles d'Eglises et au Conseil oecuménique des Eglises de relever de manière constructive le défi qui nous est lancé aujourd'hui, cela pourra constituer un exemple vivant et concret de la nouvelle manière de vivre que nous cherchons à mettre en pratique. L'occasion nous est donc offerte, non seulement de gérer la crise actuelle, mais d'apporter une contribution à la quête de l'unité chrétienne - qui n'est pas simplement recherche de compromis structurels négociés, mais désir de discerner la volonté de Dieu, sa vérité et son amour.

La Huitième Assemblée approuve la création de la Commission spéciale sur la participation orthodoxe au COE, dont la moitié des membres seront nommés par les Eglises orthodoxes et l'autre moitié par le Comité exécutif du COE après consultation des autres Eglises membres.

En outre, la Huitième Assemblée

  1. demande que la Commission spéciale étudie et analyse tout l'éventail des questions relatives à la participation orthodoxe au sein du COE, en reconnaissant qu'un grand nombre de ces problèmes importent aussi à d'autres Eglises membres;
  2. demande que la Commission spéciale fasse des propositions concernant les modifications nécessaires à apporter à la structure, au style et à la manière de vivre du Conseil;
  3. suggère que ces propositions soient soumises au Comité central pour examen et décision, tandis que les modifications constitutionnelles nécessaires devront être présentées à la prochaine Assemblée du COE;
  4. propose que l'ensemble du travail de la Commission soit planifié pour une période d'au moins trois ans.


VI. Relations avec les organisations oecuméniques régionales (OOR)

Le Comité a étudié le document sur les relations avec les organisations oecuméniques régionales, approuvé par le Comité exécutif en septembre 1998, et en particulier le chapitre ayant trait à ces relations dans la perspective du document CVC. Le Comité a également examiné un certain nombre de réactions écrites concernant ce secteur de relations, qui mettent spécialement l'accent sur les possibilités de décentraliser le travail du COE.

Au cours des deux ou trois dernières années, le document CVC a fait l'objet de conversations bilatérales avec les OOR dans divers cadres. Le travail accompli sur la conception et la vision communes a aidé le COE à se voir lui-même comme l'un des acteurs d'un mouvement polycentrique dont les organisations oecuméniques régionales sont partenaires à part entière. Ces organisations ont commencé à voir la pertinence pour elles-mêmes de la réflexion menée sur ce thème. Parmi les questions qui se sont fait jour au cours de ces discussions, on note: l'élargissement des structures oecuméniques, en particulier en direction de l'Eglise catholique romaine (ECR) et des Eglises pentecôtistes et évangéliques, l'interaction entre mouvement et institutions, le passage à une génération plus jeune et, par conséquent, l'importance aussi de la formation oecuménique.

Dans le dernier chapitre du document CVC, on affirme ceci: "la relation du COE avec les conseils (conférences) régionaux, nationaux et locaux d'Eglises ou conseils (conférences) chrétiens est capitale pour la vitalité et la cohérence du mouvement oecuménique." Cela signifie, entre autres, qu'il faut chercher les moyens concrets de mieux coordonner les activités et de parvenir à une meilleure planification des programmes communs et des prises de décision communes, en tenant compte des particularités propres à chaque région. Les OOR ont aussi soulevé la question de la possibilité de leur représentation et de leur participation aux structures du COE et à ses démarches: le document CVC ne s'y réfère pas explicitement. Néanmoins, les relations entre les programmes du COE et ceux des OOR ne sont plus mises en question par personne, et par conséquent la nécessité de leur coordination ne l'est pas non plus. Le défi qui nous est lancé aujourd'hui c'est de parvenir à établir un ordre du jour oecuménique commun qui n'exigera plus seulement que l'on parvienne à se coordonner, mais que l'on progresse réellement sur la voie d'une intégration des structures oecuméniques.

La question des relations régionales est également une question qu'il est opportun d'examiner dans le cadre de la proposition de création d'un Forum. Toutefois, les avancées récentes dans les relations COE-OOR, et la recherche d'une meilleure coordination et d'une meilleure intégration, ne devront pas en rester là ni être mises en veilleuse si un processus plus large de mise en place d'un Forum impliquant un plus grand nombre de partenaires devait commencer. Au contraire, les développements des relations actuelles et futures entre le COE et les OOR devront trouver finalement leur place dans le cadre plus large de ce Forum.

Dans la perspective du document CVC, les relations avec l'Eglise catholique romaine sont particulièrement importantes. Dans trois régions (le Pacifique, les Caraïbes et le Moyen-Orient), l'ECR est membre à part entière des organisations oecuméniques régionales; dans d'autres régions, la coopération va croissant entre les OOR et les instances catholiques romaines régionales homologues (par exemple en Europe et en Asie). Les OOR ont soulevé en plusieurs occasions la question du lien plus intentionnel qui pourrait exister entre les relations qu'elles entretiennent avec l'Eglise catholique romaine et celles qui existent entre le COE et l'ECR.

En ce qui concerne les Eglises non membres du COE, le document CVC aborde également la question des relations avec les Eglises évangéliques et pentecôtistes. Ces Eglises, dans les différentes régions, ont scellé des alliances et créé des communautés fraternelles qui, dans certains cas, se sont développées jusqu'à devenir des organismes représentatifs d'une nature semblable à celle des OOR. Encouragés par le document CVC à chercher "de nouvelles formes de relations à tous les niveaux", le COE et les OOR pourraient élaborer à cet égard une approche commune qui ouvrirait la voie à des initiatives nouvelles et très diverses.

A la lumière des informations ci-dessus, et dans la ligne du document CVC, la Huitième Assemblée encourage les démarches suivantes:

  • le COE et les OOR entameront un processus de réflexion sur un programme oecuménique commun, et sur la nature de l'intégration des expressions structurelles mondiales et régionales du mouvement oecuménique (tout en prenant en compte d'autres réflexions en cours, comme par exemple celle entreprise avec les orthodoxes et celle portant sur le concept du Forum);
  • le COE et les OOR mettront en place des moyens de consultation et de prise de décisions concernant la répartition des responsabilités pour les programmes oecuméniques;
  • on étudiera les modes de représentation des OOR au Comité central;
  • on examinera la possibilité de créer un dispositif qui permettra aux membres des organes directeurs du COE et des OOR d'une même région de se rencontrer au moins une fois entre deux Assemblées du COE;
  • on consultera les OOR sur les travaux du Groupe mixte de travail (GMT) du COE et de l'Eglise catholique romaine en tenant compte de la coopération régionale qui existe entre certaines des OOR et l'Eglise catholique;
  • le COE et les OOR élaboreront une approche commune dans le domaine des relations avec les Eglises et les organisations évangéliques et pentecôtistes.


VII. Conseils nationaux d'Eglises (CNE)

Le Comité a pris connaissance d'un rapport du personnel du COE concernant le travail qui a été accompli suite à une demande de la Septième Assemblée: celle-ci avait souligné la nécessité de "donner un cadre permanent aux relations avec les conseils nationaux d'Eglises en tant que communautés d'Eglises enracinées dans un contexte spécifique." Le Comité a examiné un résumé des travaux du Troisième Colloque international des conseils nationaux d'Eglises, qui s'est tenu en février 1993 à Hong-kong. Ce résumé, intitulé Lignes directrices concernant les relations entre les conseils nationaux d'Eglises et le Conseil oecuménique des Eglises, a été adopté par le Comité central en 1995. Le Comité a également examiné le travail de l'Unité IV concernant les CNE en Afrique. Par ailleurs, on a noté que l'on avait offert aux CNE des occasions de participer au processus de réflexion qui a débouché sur la rédaction du document CVC, et l'on a relevé cette affirmation contenue dans le document: "Le COE et les organisations régionales reconnaissent les conseils nationaux d'Eglises comme des partenaires essentiels, jouant le rôle d'intermédiaires et coordonnant les relations avec les Eglises membres de tel ou tel pays; et c'est une chose dont il faudrait tenir compte dans tout effort fait pour mettre en place un cadre global reliant les différents conseils et les différentes conférences d'Eglises au sein du seul mouvement oecuménique." En dépit de cette affirmation, et du travail important accompli depuis la Septième Assemblée, il est clair que la question d'une participation plus effective des conseils nationaux d'Eglises à la vie du COE n'a pas jusqu'à présent trouvé de réponse satisfaisante.

La Huitième Assemblée encourage le COE à poursuivre le débat actuel sur la question de ses relations avec les conseils nationaux d'Eglises, afin de tirer un enseignement de leur expérience et de travailler avec eux pour aider les Eglises membres à traduire en actes et à faire leur l'engagement oecuménique aux niveaux local et national, cela dans le cadre de l'étude CVC.



VIII. Relations avec les communions chrétiennes mondiales (CCM)

Depuis plusieurs décennies, le COE coopère dans une certaine mesure avec diverses CCM: on mentionnera, par exemple, la présence du COE à la réunion des secrétaires des CCM et le parrainage commun du Forum sur les dialogues bilatéraux. Plus récemment, on peut citer l'Action commune des Eglises (ACT) et le service d'information ENI (Nouvelles oecuméniques internationales). Cependant, il existe toujours, au sein du COE et de quelques CCM, des programmes et des projets qui font double emploi sans que l'on puisse le justifier. Comme tous sont appelés à faire oeuvre d'oecuménisme, il devient impératif d'instituer un meilleur partage des projets et des savoirs.

Il faut aussi reconnaître que les avancées du débat vieux de plusieurs décennies sur les modèles d'unité, mené autour de la communauté conciliaire et de l'unité dans la diversité réconciliée qui ont amené aux concepts actuels d'unité visible et de pleine communion, résultent en droite ligne de l'engagement commun du COE et des CCM. L'accent mis sur "la conception que l'Eglise a d'elle-même" par certaines des CCM fait aussi partie de cette démarche. Cela met en évidence une caractéristique importante des relations COE-CCM. C'est pour la raison évoquée plus haut que le COE devrait reconnaître le caractère unique, d'un point de vue historique et ecclésiologique, de l'effort fait pour renforcer les relations permanentes avec les diverses CCM.

Le document CVC affirme que les relations du COE et des CCM doivent être marquées par la responsabilité mutuelle et la réciprocité. Il demande que l'on s'efforce de trouver les moyens d'associer plus directement ces organismes à la vie institutionnelle du COE. La première proposition de création d'un Forum, par exemple, fermement soutenue par un certain nombre de CCM, envisage la possibilité de tenir des assemblées ensemble. On a aussi évoqué la possibilité de faire participer directement les CCM au travail des organes directeurs du COE. Ces deux tentatives ont échoué à cause du cadre juridique et constitutionnel dans lequel ces organisations oecuméniques fonctionnent actuellement. Notons ici que l'amendement constitutionnel proposé (article III) les reconnaît en tant que partenaires oecuméniques du COE et considère que celui-ci a pour responsabilité de travailler "à maintenir la cohésion du seul mouvement oecuménique".

La Huitième Assemblée recommande qu'une démarche soit entreprise pour faciliter et renforcer les relations entre le COE et les CCM, ainsi que le demande le document CVC . Elle reconnaît la contribution historique et ecclésiologique unique que les CCM apportent au seul mouvement oecuménique. L'objectif de la démarche proposée est d'accroître la coopération entre ces organismes et leur efficacité dans la quête de l'unité visible. L'Assemblée souligne avec reconnaissance l'importance du travail déjà accompli par la Conférence des secrétaires des CCM, et souhaite que cette Conférence soit à l'avenir appelée à le poursuivre.



IX. Relations avec l'Eglise catholique romaine: le Septième Rapport du GMT

Le Comité a étudié attentivement le Septième Rapport du Groupe mixte de travail (GMT) de l'Eglise catholique romaine et du COE, en prenant en considération le cadre plus large de relations exposé dans le rapport du président. Le Comité a exprimé sa profonde gratitude pour l'expression tangible de l'engagement irrévocable de l'Eglise catholique romaine dans le mouvement oecuménique qui apparaît dans le chaleureux message d'encouragement envoyé à la Huitième Assemblée par le pape Jean Paul II.

Le rapport décrit sept années de travail intense réalisé par le GMT. L'Assemblée de Canberra comme le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens (CPPUC) ont apporté leur appui aux priorités suivantes pour la période 1991-1998: l'unité de l'Eglise, but, moyens et implications théologiques; formation et éducation oecuméniques; questions éthiques comme source de nouvelles divisions; témoignage commun dans les entreprises missionnaires; pensée et action sociales. Le rapport montre que le GMT a obtenu des résultats concrets en traitant la plus grande partie des sujets considérés comme prioritaires au cours de son mandat. Cependant, des questions de temps et la réduction de ressources financières et du personnel ont gêné le GMT dans l accomplissement de sa tâche.

Ce septième rapport contient une partie descriptive et une évaluation. Il souligne l'importance des relations entre l'Eglise catholique romaine et le COE, qui constituent un élément fondamental dans la recherche de l'unité chrétienne. Il met en évidence plusieurs exemples de coopération oecuménique, y compris au niveau local. Il reconnaît qu'il est possible de traiter de sujets éthiques et sociaux en utilisant des méthodes divergentes tout en gardant la communion fraternelle. Il indique qu'il convient d'accorder une attention particulière à la coopération oecuménique, notamment au niveau local. Se référant au fait que l'Eglise catholique romaine est représentée dans presque toutes les activités du programme du COE, le rapport montre que la coopération s'intensifie entre les deux organismes fondateurs du GMT. En conclusion, il indique un certain nombre de suggestions concernant l'avenir du travail. Dans l'ensemble du rapport, on peut découvrir quatre thèmes constituant l'ordre du jour oecuménique et montrant ce que peut être la contribution spécifique du GMT au dialogue oecuménique en cours: a) unité de l'Eglise - koinonia (en collaboration avec la Commission de Foi et constitution); b) formation oecuménique; c) poursuite de l'étude sur les questions éthiques et le témoignage commun, et résurgence du prosélytisme; d) participation croissante de l'Eglise catholique romaine à la vie et au témoignage des conseils nationaux d'Eglises (CNE) et des organisations oecuméniques régionales (OOR).

Le rapport contient également trois importants documents d'étude: a) Le dialogue oecuménique sur les questions morales: sources potentielles de témoignage commun ou de division; b) Le défi du prosélytisme et l'appel au témoignage commun; c) La formation oecuménique: réflexions et suggestions oecuméniques. Le chapitre sur l'histoire du GMT qui y a été ajouté sert de document pédagogique et permettra de mieux faire connaître le GMT.

Le Comité a pris acte de la réaction positive du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens au Septième Rapport, et a exprimé sa reconnaissance pour les suggestions concernant les activités futures du GMT.

La Huitième Assemblée adopte le Septième Rapport du Groupe mixte de travail de l'Eglise catholique romaine et du Conseil oecuménique des Eglises.

En outre, la Huitième Assemblée appuie les priorités spécifiques proposées par le GMT pour la prochaine étape de son mandat (pp. 28 - 30 du rapport).

La Huitième Assemblée encourage le GMT à poursuivre ses efforts pour comprendre les difficultés d'hier et ouvrir la voie à de nouvelles perspectives et à des initiatives positives en vue d'une future collaboration dans le domaine de la "pensée et de l'action sociales".

Le Comité exécutif a souligné que le développement de relations oecuméniques dépend de l'accueil réservé aux dialogues théologiques. Il a aussi pris note des implications plus vastes des récentes déclarations de l'Eglise catholique romaine dans le domaine de l'oecuménisme. A la lumière de cela, la Huitième Assemblée demande au GMT de mettre à nouveau l'accent, dans son ordre du jour pour la période 1998 - 2005, sur les questions liées à: a) la nature, le but et les méthodes du dialogue; b) la nature des organisations oecuméniques régionales et nationales.

Exprimant sa reconnaissance pour les réactions substantielles que l'Eglise catholique a apportées à l'étude CVC, la Huitième Assemblée demande au GMT d'inscrire à son ordre du jour, pour la période à venir, l'examen des implications de cette étude pour la conception du statut de membre et pour les formes de participation aux organisations oecuméniques, ainsi que pour les efforts actuellement déployés en vue d'élargir la communauté des partenaires oecuméniques.

Comme, dans son Septième Rapport, le GMT a "souligné ce que représenterait pour l'oecuménisme une célébration commune' du nouveau millénaire au niveau mondial" (p. 19), la Huitième Assemblée demande au Comité central du COE d'examiner les possibilités qui existent d'encourager des célébrations oecuméniques communes aux échelons local, national, régional et mondial à l'occasion de l'an 2000.



X. Relations avec les évangéliques

Dans le cadre plus large des relations avec les Eglises qui ne sont pas membres du COE, le document CVC reconnaît que la communauté du COE est limitée par l'absence de nombreuses Eglises évangéliques. Le Comité note qu'il y a quelques Eglises évangéliques parmi les membres du COE et que la plupart des Eglises membres comptent des fidèles qui se considèrent comme évangéliques. Depuis la Septième Assemblée, des contacts ont été pris, permettant d'abaisser certaines barrières. En outre, le document CVC réclame que l'on recherche de nouvelles formes de relations entre le COE et d'autres Eglises et organisations oecuméniques, dont les évangéliques.

La Huitième Assemblée encourage le COE et ses Eglises membres à poursuivre la recherche de nouvelles formes de relations avec les évangéliques en faisant appel aux nombreux évangéliques qui se trouvent au sein du Conseil et de ses Eglises, cela dans l'esprit du document CVC.



XI. Relations avec les Eglises pentecôtistes

Le Comité a examiné la proposition qui lui a été soumise concernant la formation d'un groupe mixte de travail du COE et des Eglises pentecôtistes; cette proposition a été adoptée par le Comité exécutif (février 1998).

La Septième Assemblée du COE avait formulé des recommandations concernant la relation entre le COE et les pentecôtistes. Depuis lors, on a effectué plusieurs démarches. Des colloques, ainsi que des visites et d'autres initiatives ont aidé à créer des canaux de communication qui permettent d'entrer en contact avec des responsables de haut niveau du mouvement pentecôtiste international, ainsi qu'avec des pentecôtistes engagés au niveau local. Ces avancées du COE s'inscrivent dans le contexte plus large d'autres initiatives, par exemple le dialogue entre l'Eglise catholique et les pentecôtistes qui est en cours depuis 25 ans, le rôle du Conseil des Eglises d'Amérique latine par rapport aux Eglises pentecôtistes de la région, l'adhésion des Assemblées de Dieu coréennes au Conseil national des Eglises de Corée et les discussions qui ont lieu à l'échelon local en bien des endroits.

La Huitième Assemblée adopte la proposition formulée par le Comité exécutif en février 1998 concernant la formation d'un groupe mixte de travail du COE et des pentecôtistes, et demande au Comité central de suivre le déroulement des opérations.

Sur la base des consultations qui ont eu lieu entre le COE et les pentecôtistes depuis la Septième Assemblée, l'Assemblée recommande que ce groupe mixte de travail ait notamment les tâches suivantes :

a) consolider les relations existantes et élargir l'éventail des milieux du COE et des milieux pentecôtistes participant à ces contacts;

b) lancer des études et organiser des échanges sur des questions d'intérêt commun, notamment sur des questions controversées;

c) examiner, dans l'esprit du document CVC, les formes de participation possibles qui ne soient pas essentiellement fondées sur l'adhésion formelle au COE;

d) encourager les organisations oecuméniques régionales et les conseils nationaux d'Eglises à étudier les voies et les modes de collaboration possibles.

En formulant cette recommandation, la Huitième Assemblée reconnaît l'importance de la contribution des Eglises pentecôtistes actuellement membres du Conseil oecuménique des Eglises.



XII. Propositions concernant le Forum d'Eglises et d'organisations oecuméniques chrétiennes

Le Comité a examiné les parties des rapports du président et du secrétaire général qui font référence à l'idée d'un forum, étudié l'exposé de Marion Best, suivi attentivement les débats des séances plénières, et pris acte des communications écrites. Il a pris connaissance du document intitulé "Propositions concernant le Forum d'Eglises et d'organisations oecuméniques chrétiennes", issu du colloque d'août 1998, qui a été convoqué après la session du Comité exécutif de février 1998. Celui-ci avait exprimé le souhait que l'on approfondisse la question et que l'on organise un colloque afin d'examiner plus en détail la proposition (de création d'un forum) avec des partenaires clés". Ce colloque a réuni des représentants de la Conférence des communions chrétiennes mondiales, des organisations oecuméniques régionales et des conseils nationaux d'Eglises, des organisations oecuméniques internationales et des Eglises membres du COE.

La Huitième Assemblée encourage le Comité central du COE à poursuivre les consultations avec les responsables des divers organismes qui ont manifesté leur intérêt pour le Forum. Ce faisant, la Huitième Assemblée recommande la lecture attentive du rapport de Bossey d'août 1998, intitulé "Propositions concernant le Forum d'Eglises et d'organisations oecuméniques chrétiennes" (annexe II).

En affirmant la nécessité de poursuivre les travaux visant à favoriser un réseau de relations plus efficace, plus solide et plus ouvert entre les Eglises et les organisations oecuméniques, la Huitième Assemblée formule à l'intention du Comité central les conseils suivants:

a) Le COE, dans le cadre du travail de préparation à la création du Forum, doit examiner attentivement la nature et la portée de son rôle auprès des autres partenaires.

b) Il faut établir une distinction claire entre la nature et le but du COE et ceux du Forum.

c) La participation des Eglises au Forum ne doit en aucun cas être considérée comme étant comparable à la responsabilité et à l'engagement oecuméniques attachés au statut de membre du COE.

d) Il y a beaucoup à apprendre des expériences positives faites par les divers types de forums existant aujourd'hui dans certaines régions du monde, et il serait bon d'examiner dans quelle mesure il serait aussi utile d'en réunir dans d'autres contextes régionaux et nationaux.

e) On suppose qu'il sera nécessaire de mettre en place une petite structure chargée de l'organisation et dotée de responsabilités limitées, qui aura pour tâche de convoquer le Forum, de l'organiser, de le financer et d'en faire l'évaluation. La responsabilité de la création et du maintien de cette structure sera assumée à la fois par les Eglises et les organisations participantes.

f) Pour assurer une vaste participation, il convient de prévoir une procédure d'invitation aussi large que possible, qui sera fondée sur les critères de participation définis à l'annexe II, point 9, et restera ouverte à long terme.

g) La conception ecclésiale qu'ont d'elles-mêmes chaque Eglise membre et chaque famille d'Eglises du COE, et les communions chrétiennes mondiales, tels que le Conseil consultatif anglican, l'Alliance baptiste mondiale, la Fédération luthérienne mondiale et l'Alliance réformée mondiale, doit être respectée à mesure que la conception du Forum se précisera.

h) On encourage des consultations avec le Groupe mixte de travail du COE et de l'Eglise catholique romaine ainsi qu'avec le groupe mixte de travail du COE et des pentecôtistes qui a été proposé, afin d'aider à clarifier la possibilité d'une participation de ces Eglises au Forum.

i) On examinera la question de savoir s'il faut envisager des forums régionaux ou nationaux comme une solution de rechange au forum mondial ou comme un complément.



XIII. Amendements à la Constitution et au Règlement du COE

Le Comité a examiné les propositions d'amendements à la Constitution et au Règlement du COE, à la lumière de l'ensemble du débat sur la conception et la vision communes du Conseil et de ses implications, de l'exposé en séance plénière du P. Georges Tsetsis et d'un certain nombre de communications écrites.

1. Article III - "Fonctions et buts"
L'amendement proposé à l'article III intègre un certain nombre de convictions qui se sont dégagées de l'étude CVC. Il affirme que le COE est constitué par les Eglises pour servir le mouvement oecuménique; il rappelle l'héritage oecuménique, en précisant que le COE est l'héritier et le successeur des mouvements mondiaux; il ramène au coeur de notre vocation commune le souci de l'unité visible en une seule foi et une seule communauté eucharistique, en soulignant l'importance qu'il y a pour les Eglises de s'inviter les unes les autres à remplir cet objectif; il décrit les possibilités offertes aux Eglises de la communauté dans leur quête d'une koinonia de foi et de vie, de témoignage et de service; et il souligne le rôle que joue le COE dans l'effort accompli pour renforcer le seul mouvement oecuménique en entretenant les relations avec les partenaires oecuméniques aux niveaux local, national et régional.

La Huitième Assemblée adopte l'amendement proposé.

2. Article V - "Organisation"
2.1. La proposition d'amendement de l'article V.1.c) 3) concernant les fonctions de l'Assemblée dans la détermination des orientations du COE consiste en l'insertion d'un seul terme ("générales").

La Huitième Assemblée adopte l'amendement proposé.

2.2. La proposition d'amendement de l'article V.2.c)1) confie la responsabilité de l'élection des membres du collège présidentiel au Comité central. Bien que cette recommandation n'ait pas recueilli le consensus, le Comité reconnaît que cet amendement a été présenté par le Comité central pour essayer d'affirmer et de renforcer l'autorité morale et spirituelle du collège présidentiel, en modifiant une procédure électorale qui s'est parfois révélée politisée et délicate dans le passé. La modification proposée a aussi pour but de permettre, après une Assemblée, des consultations plus larges et plus attentives avec les Eglises membres et les organisations oecuméniques régionales, qui pourront recenser des candidats reconnus et respectés de tous pour leurs qualités de guide spirituel et leur engagement oecuménique. Pour permettre à la séance plénière de délibérer de cet amendement, le Comité recommande à la Huitième Assemblée d'adopter l'amendement proposé.

L'amendement proposé est rejeté.

2.3. La proposition d'amendement de l'article V.2.c)4) concernant le mode d'élection des commissions et des comités directeurs, qui devient la prérogative du Comité central, est rendue nécessaire à cause des nouvelles structures de travail du COE. Bien que le Comité sache que les structures du COE doivent demeurer aussi flexibles que possible, il regrette que les commissions et les groupes consultatifs dont la création est déjà prévue ne soient pas définis, dans le Règlement au moins.

La Huitième Assemblée adopte l'amendement proposé.

2.4. La proposition d'amendement de l'article V.2.c)5) définit la responsabilité du Comité du programme en ce qui concerne les programmes et activités du COE, conformément à la nouvelle réalité structurelle du Conseil (cf. article VII du Règlement).

La Huitième Assemblée adopte l'amendement proposé.

3. Article VI - "Autres organisations chrétiennes oecuméniques"
La proposition d'amendement de l'article VI.1 concernant les fonctions de l'Assemblée dans la détermination des orientations du COE consiste en l'insertion d'un seul terme ("internationales").

La Huitième Assemblée adopte l'amendement proposé.

4. Amendements au Règlement proposés par le Comité central
Ces amendements visent à traduire dans les faits les dispositions déjà prises par le Comité central pour faire en sorte que les grandes orientations préconisées par le document CVC soient reflétées dans les structures du COE. Ils ont aussi pour but de rendre le Règlement compatible avec la Constitution (si les amendements proposés sont adoptés).

La Huitième Assemblée confirme les amendements ci-après qui ont été proposés par le Comité central, concernant

  • I.3,4 5,6 : les critères régissant la qualité de membre et de membre associé du COE, et les obligations financières des Eglises membres envers le COE;
  • IV.3.a)1) : le rôle du Comité central dans l'élection des présidents du COE;
  • IV.5.a)1) : la fonction du Comité central dans l'élection des membres du Comité du programme;
  • IV.5.d) : la définition des priorités et des orientations du COE;
  • VII. : le Comité du programme. La Huitième Assemblée recommande au Comité central de poursuivre sa réflexion sur la conception de la qualité de membre et les critères la régissant, cela à la lumière des faits nouveaux qui se sont dégagés des expériences faites et des discussions menées à divers niveaux.

    La Huitième Assemblée recommande au Comité central d'examiner les possibilités pour les Eglises et les partenaires oecuméniques de participer aux organes directeurs et consultatifs du COE, de manière que la participation ne soit pas strictement limitée au nombre de sièges existant dans les comités, les commissions et les comités directeurs actuels.



    ANNEXE I
    L'EGLISE CELESTE DU CHRIST (NIGERIA)
    [CELESTIAL CHURCH OF CHRIST (NIGERIA)]

    L'Eglise céleste du Christ du Nigéria était l'une des neuf Eglises dont le Comité exécutif avait recommandé l'admission au Conseil oecuménique des Eglises en qualité de membre à part entière (document no PL 1 1).

    Dans son rapport intermédiaire (Document RC-I 1), le Comité d'examen des directives I a recommandé d'ajourner la décision concernant l'admission de l'Eglise céleste du Christ en qualité de membre à part entière afin d'examiner de plus près sa candidature.

    Ce Comité a constitué un sous-comité qui a rencontré les responsables de l'Eglise céleste du Christ présents à la Huitième Assemblée; à cette réunion assistait également un membre de la délégation du COE qui a rendu visite à l'Eglise céleste du Christ du Nigéria en septembre 1998. Il s'agissait essentiellement de tirer au clair la position de l'Eglise concernant la polygamie. Comme de nombreuses autres Eglises d'institution africaine, l'Eglise céleste du Christ admet les convertis polygames, mais on a pu lire dans le document PL 1.1 que les membres du clergé pouvaient aussi demeurer polygames.

    Le sous-comité a fait rapport au Comité d'examen des directives I en expliquant que, dans le passé, l'Eglise admettait les membres du clergé polygames, mais qu'en 1986 elle a décidé que tous les nouveaux membres du clergé devaient être monogames; cette disposition est maintenant observée strictement pour tous les candidats au ministère. Les quelques ecclésiastiques polygames de la période précédant cette disposition sont autorisés à continuer à exercer leur ministère. Le sous-comité a également appris à mieux connaître différents autres aspects de la vie de l'Eglise céleste du Christ, ainsi que les motifs qui l'incitent à solliciter son admission au COE. Il a acquis la conviction que l'appartenance de cette Eglise au COE contribuerait à promouvoir les efforts qu'elle poursuit pour proclamer et vivre concrètement le message de l'Evangile dans la culture africaine.

    Le Comité d'examen des directives, satisfait du rapport du sous-comité, a décidé de recommander à la Huitième Assemblée d'admettre l'Eglise céleste du Christ du Nigéria comme membre à part entière du Conseil oecuménique des Eglises.

    Le résultat du vote sur l'admission de cette Eglise comme membre a été négatif. Toutefois ce vote a été mis en question et déclaré non conforme aux dispositions de la Constitution. Les conseillers juridiques du COE ont admis le bien-fondé de cette mise en question et reconnu la non-validité du vote. Le secrétaire général a invité l'Assemblée à renoncer à procéder à un nouveau vote sur la question, lui suggérant de la renvoyer plutôt au Comité central en vue de nouvelles consultations avec l'Eglise céleste du Christ.

    La Huitième Assemblée décide de renvoyer la question au Comité central.



    ANNEXE II
    PROPOSITIONS CONCERNANT LE FORUM D'EGLISES ET
    D'ORGANISATIONS OECUMENIQUES CHRETIENNES

    1. Un colloque a été organisé au château de Bossey, près de Genève, du 26 au 29 août 1998 pour étudier la possibilité de créer un forum élargi d'Eglises et d'organisations oecuméniques chrétiennes. Vingt-huit participants représentaient le COE, les communions chrétiennes mondiales, les organisations oecuméniques régionales, les conseils nationaux d'Eglises, des organisations oecuméniques internationales et des Eglises qui ne sont pas encore associées aux principales structures oecuméniques.

    2. Les participants ont noté les changements spectaculaires intervenus dans la situation mondiale ainsi que l'importante évolution des relations entre les Eglises et entre les organisations oecuméniques. Les efforts réalisés pour faire progresser l'unité chrétienne prennent aujourd'hui de multiples formes, font intervenir de nombreux acteurs et se polarisent autour de nombreux centres. Cependant, cette diversité soulève des questions urgentes sur la manière de renforcer la cohésion du mouvement face à la tendance à l'éclatement et à la concurrence que manifestent parfois ses diverses composantes, d'autant plus qu'aujourd'hui les ressources sont moindres. Il faut instaurer un réseau de relations plus efficace, plus solide et plus ouvert si l'on veut que les partenaires s'engagent dans un dialogue sincère sur leurs divergences de vue pour aboutir à plus de clairvoyance et à une obéissance plus fidèle.

    3. La proposition ci-après concernant la création d'un Forum des Eglises et des organisations oecuméniques chrétiennes a été ébauchée lors de ce colloque. Nous la soumettons aux Eglises et aux structures oecuméniques dans l'espoir qu'elles sauront y discerner la voie à suivre pour les années qui viennent.

    Buts et objectifs

    4. Le Forum qui est proposé est possible à cause de l'unité qui nous est déjà donnée en Christ. C'est un impératif à cause de notre foi commune en un Dieu de réconciliation dont l'Eglise se sait appelée à devenir Son peuple réconcilié et porteur de réconciliation.

    5. Le Forum a pour objectif de nous aider à tisser des relations plus significatives, avec des milieux plus divers. On n'y parlera pas au nom des organismes participants mais ceux-ci y trouveront, au-delà des limites structurelles existantes, un espace où élaborer une pensée nouvelle, rêver des rêves nouveaux et entrevoir des visions nouvelles.

    6. Se voulant réceptif aux charismes que l'Esprit dispense au peuple de Dieu, le Forum sera ouvert, attentif et doté d'aussi peu de règles et de structures que possible. Pour y participer, il faudra donc être prêt à accepter les autres partenaires comme étant des partenaires de bonne foi dans un dialogue dont le but est d'affermir l'obéissance de tous au Christ.

    7. Les réunions occasionnelles du Forum offriront aux participants des possibilités de célébration; ils pourront également examiner des questions intéressant tous les chrétiens et améliorer la compréhension mutuelle. Elles ne sont pas conçues comme des lieux où l'on prend des décisions, où l'on lance des programmes ni où l'on produit des documents. Elles pourront toutefois déboucher sur des formes de coopération nouvelles.

    Participation

    8. Il s'agira d'un Forum et non pas d'une organisation. Aussi la question à examiner est-elle celle de la participation et non celle de l'adhésion.

    9. La participation sera fondée sur la confession du Seigneur Jésus Christ comme Dieu et Sauveur selon les Ecritures, et sur la réponse que nous nous efforçons d'apporter ensemble à la commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Elle sera caractérisée par le désir de s'engager mutuellement dans la quête de l'obéissance au Christ.

    10. Les participants seront principalement des représentants d'organismes d'Eglises et d'organisations oecuméniques ayant une certaine importance à l'échelle internationale. Il y aura également des personnes représentant des milieux identifiables engagés au service de notre vocation commune, auxquels ils rendront compte.

    11. Les catholiques romains, les orthodoxes, les évangéliques, les pentecôtistes et d'autres familles représentées auprès de la Conférence des communions chrétiennes mondiales, ainsi que les organisations oecuméniques régionales, les organisations oecuméniques internationales et le Conseil oecuménique des Eglises figurent parmi les éventuels participants au Forum.

    12. Pour participer, il faudra être prêt à écouter, à s'exprimer et à répondre avec d'autres membres de la famille chrétienne à l'appel de Dieu. Les participants devront se respecter les uns les autres et respecter la conception que les autres participants ont d'eux-mêmes.

    Dimension, procédure et contenu des réunions du Forum

    13. Le concept de forum pourra se concrétiser de différentes manières, y compris dans le cadre d'une réunion internationale. Une fois que l'idée même de forum se sera implantée, celui-ci pourra prendre diverses formes et se réunir en divers lieux.

    14. La première réunion devrait compter 150 à 250 participants, selon les réponses que l'on recevra aux invitations qui auront été lancées. Le programme sera conçu de sorte à favoriser la plus large participation possible. Avant la réunion, on demandera aux organismes participants quels sujets ils souhaitent voir aborder.

    15. On accordera le même temps aux séances plénières qu'aux séances en petits groupes, tout en réservant un espace à la célébration et à la discussion spontanée. Le culte fera partie intégrante du Forum. La réunion devrait refléter les forces historiques qui réunissent les participants et leur donner le temps de discuter les sujets en profondeur.

    16. Ces réunions seront caractérisées par leur nature différente en ce sens qu'elles favoriseront le dialogue et l'échange de vue ouverts, laissant au second plan la documentation et les recommandations. On ne votera pas.

    17. Il y aura un groupe d'"auditeu