Table des matières - N°9 - octobre 2002

Une voie meilleure que celle de la violence
Le rapport de la Commission spéciale suscite un débat animé
Solidarité avec les chrétiens de Palestine
Personnalités (in memoriam)
Personnalités (nouveaux membres du personnel)
Lancement de la recherche d'un nouveau secrétaire général du COE
Le Brésil accueillera la neuvième assemblée du COE
75
° anniversaire de Foi et Constitution
Mesures d'amélioration des finances du COE
Pour le président du COE, la mondialisation est dangereuse
Emouvant témoignage d'un jeune garçon dans un Soudan en quête de paix
Dons en ligne


Rédacteur invité
Nouvelles publications
Information générale sur "Nouvelles du COE"


Une voie meilleure que celle de la violence

Les Eglises du Pacifique se sont engagées à collaborer pour vaincre la violence dans les sociétés où elles sont présentes. Cet engagement a été pris lors de l’Assemblée de la Conférence des Eglises du Pacifique qui s’est tenue du 11 au 18 septembre à Rarotonga, aux îles Cook. Au cours de cette assemblée, les Eglises du Pacifique membres du Conseil œcuménique ont donné le coup d’envoi à la Décennie “vaincre la violence” dans leur région.
Faisant référence à la perspective de paix qui se trouve dans l’Evangile, où il discerne une raison d’espérer le changement, Sir Ellison Pogo, archevêque de Mélanésie, a déclaré: “Le Christ nous indique une voie meilleure que celle de la violence.” Les délégués ont mentionné la violence résultant de conflits armés dans le Pacifique, l’intrusion des transnationales venues acquérir des richesses naturelles dans certains pays dont elles perturbent l’économie nationale, ainsi que les nombreuses formes de violence dans le cadre des communautés locales et des familles.
Les Eglises ont promis de s’interroger elles-mêmes sur la mesure dans laquelle leurs propres paroles et leurs actes ont pu accroître le potentiel de violence. Elles se sont engagées à poser des signes indiquant des façons non violentes de vivre ensemble dans les paroisses, les mouvements et les groupes, à expérimenter des méthodes non violentes de règlement des conflits, et à collaborer à la paix avec des comités locaux, des mouvements laïques et des fidèles d’autres religions.


Le rapport de la Commission spéciale suscite un débat animé


De droite à gauche: le coprésident de la Commission spéciale, l’évêque Rolf Koppe, du Département des affaires œcuméniques et des ministères à l’étranger de l’Eglise évangélique d’Allemagne (EKD), Marion Best, ancienne modératrice de l’Eglise unie du Canada, et Georges Lemopoulos, secrétaire général adjoint du COE, lors de la conférence de presse qui a suivi la discussion du rapport de la Commission spéciale au Comité central.

Le rapport de la Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au Conseil œcuménique des Eglises (COE) a suscité un débat animé, le 29 août et le 3 septembre, au cours de la réunion du Comité central du COE, à Genève.

Le débat a porté principalement sur le souci de distinguer entre “prière commune” confessionnelle et interconfessionnelle. Le rapport recommandait, entre autres, que les personnes chargées d’organiser une prière commune s’efforcent d’être attentives à des points susceptibles de présenter des difficultés pour tel ou tel des participants

L’un de ces points est la participation des femmes à la conduite de la prière. Le rapport suggérait que les organisateurs “s’abstiennent d’adopter une position tranchée sur la question de l’ordination des femmes en laissant entendre de facto que la pratique actuelle d’une Eglise particulière est la seule que puissent adopter les chrétiens.” Les Eglises orthodoxes et certaines Eglises protestantes ne pratiquent pas l’ordination des femmes.

Le Comité central a reconnu l’importance de l’argument selon lequel “si nous ne pouvons pas prier ensemble, nous ne pouvons pas non plus rester ensemble”, ainsi que la valeur de la prière commune “dans des situations qui exigent du courage, du renouveau et de l’inspiration”. Il a “reçu” la proposition de recommandation sur la prière commune en tant que “document cadre” recommandé à l’attention des réunions et rassemblements organisés par le COE.

Un autre sujet de discussion a été la question de savoir s’il faudrait, pour les prises de décision, remplacer la méthode du vote par celle du consensus. Certains participants se sont déclarés en faveur de la solution du consensus, car ils y voient une chance d’expression de tous les points de vue et la possibilité d’aboutir à une position commune dans un esprit de prière. D’autres redoutent que de petites minorités puissent de cette façon bloquer la mise en œuvre par le COE d’actions opportunes et prophétiques. Le Comité central a décidé de faire l’expérience de la méthode du consensus lors de ses deux prochaines réunions, en 2003 et 2005, de mettre au point des procédures appropriées, et de présenter un rapport sur la question lors de la Neuvième Assemblée du COE en 2006.

Sur recommandation de la Commission spéciale, le Comité central a approuvé la création d’un comité permanent sur le consensus et la collaboration, qui sera un organe consultatif. Parmi les sujets qui ont d’ores et déjà été transmis à ce comité figurent la “prière commune”, y compris les questions concernant la nature ecclésiale de cette prière, et l’évolution de la vie de prière commune au sein de la communauté fraternelle du COE.

Le Comité central a également adopté la révision des différentes catégories de membres du COE; on y trouvera désormais des Eglises membres et des “Eglises en association avec le COE”.

La Commission spéciale a été créée lors de la Huitième Assemblée du COE à Harare en 1998, notamment en raison du sentiment que “la structure, le style et la manière de vivre” du COE rendaient de plus en plus difficile une participation significative des orthodoxes. Le rapport final de la Commission note qu’au cours des séances “ les participants ont pu défendre avec vigueur les convictions auxquelles ils étaient particulièrement attachés “, mais affirme que “ toutes les discussions ont été empreintes d’un profond respect de chacun pour la spiritualité des autres et par le désir sincère de comprendre les divergences de conceptions confessionnelles et d’en tenir compte”.

Solidarité avec les chrétiens de Palestine

CLes chrétiens du monde entier sont invités à apporter leur soutien et leur solidarité aux chrétiens arabes, et notamment à ceux de Palestine. Cet appel a été lancé par Mme Bernice Powell Jackson, membre du Comité central du COE, qui s’est rendue en Palestine et en Israël au mois d’août 2002.

Interviewée le 28 août pour Nouvelles du COE, Mme Powell Jackson a dit que c’était la troisième fois en dix-huit mois qu’elle se rendait dans cette région. Elle a aussi représenté le COE au sein d’une délégation interreligieuse conduite par le pasteur Jesse Jackson, à l’invitation du Conseil des Eglises du Moyen-Orient et de l’Autorité palestinienne.

“Notre objectif, a-t-elle déclaré, était d’inciter aussi bien les Israéliens que les Palestiniens à user de moyens non violents de régler le conflit”. Résumant les opinions exprimées par les responsables musulmans et chrétiens rencontrés, elle a ajouté que “les deux parties admettent que ce ne sont pas les moyens militaires qui apporteront une solution, et désirent mettre fin au cycle actuel de la violence”.

Les chrétiens de Palestine se sentent “isolés et oubliés”, a-t-elle tenu à souligner. Le conflit, les assassinats, la destruction des biens provoquent le désespoir. “Il faut que l’espérance vienne remplacer ce désespoir”, ce qui suppose une nouvelle approche de la non-violence.

Mme Powell Jackson est responsable des ministères de justice et de témoignage au sein de l’Eglise unie du Christ des Etats-Unis. Elle a insisté sur le fait qu’il était nécessaire que les communautés internationales apportent leur soutien à une approche non violente. “Les chrétiens ont, tous ensemble, la tâche particulière d’assurer ceux de Palestine et d’ailleurs dans cette région qu’on ne les oublie pas.”

Voir également des informations relatives au Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël, ainsi que les rapports du premier groupe d’accompagnateurs œcuméniques.

Personnalités: In Memoriam

Alan Brash (1913-2002)
Le pasteur Alan Brash est décédé à l’âge de 89 ans, le 24 août, à son domicile de Christchurch (Aotearoa-Nouvelle Zélande), au terme d’une longue existence œcuménique bien remplie. Après avoir travaillé de 1970 à 1974 au Conseil œcuménique des Eglises (COE) comme directeur de la Commission d’entraide et de service des Eglises et d’assistance aux réfugiés, il fut secrétaire général adjoint du COE et président de ce qui était alors l’Unité II durant 4 ans, à partir de 1974. De retour en Aotearoa, il fut élu modérateur de l’Eglise presbytérienne de Nouvelle- Zélande. Il revint par la suite au Conseil national des Eglises dont il devint le premier secrétaire régional à Auckland.
Augustina Lumentut (1937-2002)
Membre du personnel du Conseil des Eglises du centre et du nord de Sulawesi (Indonésie), la pasteure Augustina Lumentut est décédée des suites d’une brève maladie le 21 août. Elle avait été élue membre du Comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE) à l’Assemblée de Vancouver, en 1983. Dans son ouvrage Let Justice Flow, Margaret Kirk parle de Mme Lumentut comme d’une femme qui a contribué énormément à la libération de son peuple en une période de persécutions et de fortes tensions entre chrétiens et musulmans.
Keith R. Bridston (1924-2002)
Auteur éminent et ancien directeur du Bureau de New York du COE, Keith Bridston est décédé le 27 juillet à Tucson (Etats-Unis). Professeur de théologie systématique au Séminaire de théologie de Berkeley (Californie) de 1963 à 1978, il avait été auparavant secrétaire de la Fédération universelle des associations chrétiennes d’étudiants à Genève ainsi que directeur de la Commission de Foi et constitution. Il avait également enseigné à l’Université Nommensen à Sumatra, où il représentait la Fédération luthérienne mondiale. Parmi ses ouvrages, on peut citer Theological Training in the Modern World, Mission, Myth and Reality et Church Politics : the Making of Ministers.
Lee Oo-Chung (1923-2002)
La communauté chrétienne de Corée du Sud a perdu une personnalité éminente avec le décès de Mme Lee Oo-Chung, survenu le 30 mai à l’âge de 79 ans. Elle a donné toute la mesure de ses qualités de dirigeante en tant que présidente de l’Union des chrétiennes de Corée (Korea Church Women United) et de l’Association coréenne des théologiennes (Korean Association of Women Theologians), ainsi que dans son Eglise, l’Eglise presbytérienne de la République de Corée (PROK), dont elle a également présidé l’Association féminine. De 1953 à 1981, Mme Lee enseigna la théologie à l’Université Hanshin et à l’Université féminine coréenne ; en 1997, elle fonda le mouvement des “ femmes artisanes de paix “. Sous le régime de la dictature militaire dans son pays, elle lutta pour défendre la démocratie et les droits de la personne.
Stephen Weagba Muin, Jr (1947-2002)
Le pasteur Stephen Weagba Muin, ancien secrétaire général du Conseil des Eglises du Libéria, est décédé le 14 août à Monrovia (Libéria). Il avait été secrétaire régional pour l’Afrique de la Fédération universelle des associations chrétiennes d’étudiants.
Patrick Campbell Rodger (1920-2002)
On saluait en lui l’une des premières personnes à avoir pris parti en faveur de l’ordination des femmes dans l’Eglise anglicane. Le pasteur Patrick Campbell Rodger est décédé le 8 juillet à l’âge de 81 ans. Entre autres étapes marquantes de son ministère dans son Eglise, il a été pendant huit ans, à partir de 1970, évêque de Manchester, avant de devenir évêque d’Oxford de 1978 à 1986. Auparavant, en 1961, il avait été secrétaire exécutif de la Commission de Foi et constitution du COE, poste qu’il a occupé jusqu’en 1966. Patrick Rodger a également été évêque auxiliaire honoraire d’Edimbourg pendant 14 ans, jusqu’à sa retraite définitive en 2000.

Personnalités: Nouveaux membres du personnel

SECTEUR " COMMUNICATION "
Juan Carlos Michel, de Buenos Aires (Argentine) a été désigné comme responsable des relations avec les médias. M. Michel était jusqu’ici secrétaire pour la communication et les publications de l’Eglise évangélique du Rio de la Plata. Il est également correspondant indépendant de Latinamerica Press et de Lutheran World Information.
SECTEUR "RELATIONS"
Peter Weiderud, from Sweden has been appointed coordinator for international relations and director of the Commission of the Churches on International Affairs (CCIA). Weiderud was a political adviser to the minister for foreign affairs in the Swedish government, and later director general for international mission and diakonia in the Church of Sweden.

Lancement de la recherche d’un nouveau secrétaire général du COE

Le Comité central du Conseil œcuménique des Eglises (COE) a ouvert le processus de recherche d’un nouveau secrétaire général du Conseil. Au cours de sa session de Genève (26 août – 3 septembre) il a désigné un comité de sélection et approuvé la “ description de fonction “ de ce poste, selon la recommandation de ce comité.
Les Eglises membres du COE, les organisations régionales et œcuméniques, ainsi que les groupes en liaison avec le Conseil vont recevoir une lettre leur demandant de proposer des candidatures. La date limite est fixée au 15 janvier, la première série d’entretiens devant avoir lieu en juin 2003. Si nécessaire, une seconde série aura lieu les 23 et 24 août, de manière que le Comité central puisse recevoir le rapport du comité de sélection et procéder à l’élection d’un nouveau secrétaire général lors de sa session du 26 août au 2 septembre 2003.
Le pasteur Konrad Raiser, titulaire actuel du poste, quittera ses fonctions en décembre 2003 après avoir été secrétaire général du COE depuis janvier 1993.

La situation en Asie a fait l’objet d’une séance plénière lors de la récente session du Comité central du COE (26 août – 3 septembre). Les débats ont porté principalement sur les relations interreligieuses, les conflits et la violence, et la mission. Le Comité central a également adopté une déclaration sur l’Asie du Sud, dans le contexte de ses déclarations sur des questions d’actualité.

Le Brésil accueillera la Neuvième Assemblée du COE

LL’annonce que la prochaine Assemblée du COE (en 2006) se tiendra à Porto Alegre, au Brésil, a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements de la part des membres latino-américains du Comité central du COE, qui étaient absolument radieux.

Avant de se déterminer par un vote à bulletin secret le 2 septembre, les membres du Comité central avaient écouté de solides arguments présentés par les autres pays candidats. Les invitations émanaient des Eglises de Chypre (pour Nicosie), de Corée du Sud (pour Séoul) et du Royaume Uni (pour Glasgow). La décision a été prise sur la base d’une étude de faisabilité réalisée par le pasteur Gordon How.

En présentant la proposition coréenne, le professeur Samuel Lee, de l’Eglise presbytérienne de Corée, a signalé que son pays constituait l’un des meilleurs exemples de mission chrétienne réussie, et garanti que les 12 millions de chrétiens coréens seraient ravis d’accueillir les délégués à Séoul. Il a précisé que les huit Eglises qui constituent le Conseil national des Eglises de Corée - y compris l’Eglise catholique romaine - appuyaient cette invitation. La Corée est toujours divisée, a-t-il fait remarquer, et une Assemblée du COE aurait sans doute un effet positif sur les efforts de paix et de réconciliation entre Nord et Sud.

Après avoir souligné que Chypre serait, pour le COE, une occasion de se rendre dans un pays orthodoxe, l’évêque Basilios Karayiannis de Trimithus, de l’Eglise de Chypre, a présenté son pays comme un pont entre le Moyen-Orient et l’Europe, et comme le lieu où est implanté le Conseil des Eglises du Moyen-Orient.

Les représentants du Royaume-Uni ont déclaré qu’ils seraient ravis de pouvoir accueillir l’Assemblée, mais qu’ils appuieraient les invitations lancées par les trois autres pays.

D’après Gordon How, Porto Alegre arrivait en tête pour ce qui est des caractéristiques du lieu de la réunion, des possibilités locales de soutien, de la présence de volontaires et de la commodité des voyages et des déplacements interurbains. Ce serait également l’endroit le meilleur marché.

L’évêque Federico J. Pagura, président du COE, a déclaré que le Brésil serait “ pour le COE une tribune permettant de vivre quelque chose et de lancer un message d’espérance au monde à propos des blessures occasionnées par l’économie de marché et le néolibéralisme économique “. Il a souligné qu’un fort mouvement œcuménique regroupe au Brésil protestants et catholiques, et que ce serait la première Assemblée du COE à se tenir dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.

75° anniversaire de Foi et Constitution


Service œcuménique à la cathédrale de Lausanne pour le 75ème anniversaire de Foi et constitution (25 août 2002).
Un groupe important, venu du monde entier, représentant un vaste éventail de traditions ecclésiales, s’est réuni à Lausanne (Suisse) le 25 août 2002 pour marquer le 75ème anniversaire du travail de Foi et Constitution dans la quête de l’unité de l’Eglise à différents niveaux.

Parmi les personnes présentes figuraient de nombreux membres du Comité central du Conseil œcuménique (COE), en réunion à Genève.

Un groupe important, venu du monde entier, représentant un vaste éventail de traditions ecclésiales, s’est réuni à Lausanne (Suisse) le 25 août 2002 pour marquer le 75ème anniversaire du travail de Foi et Constitution dans la quête de l’unité de l’Eglise à différents niveaux. Parmi les personnes présentes figuraient de nombreux membres du Comité central du Conseil œcuménique (COE), en réunion à Genève.

Au cours du rassemblement d’ouverture, la jeune génération, représentée par une stagiaire de l’équipe de Foi et constitution, s’est adressée à l’assemblée. Anastasia Vassiliadou, qui a étudié la théologie à l’université de Thessalonique (Grèce) et aux Etats-Unis, a été très applaudie lorsqu’elle a dit que les jeunes “déploraient vivement le manque presque total de responsabilité mutuelle entre les Eglises toujours divisées mais ‘saintes’, alors que la société est obligée, par les mécanismes ‘diaboliques’ de la mondialisation, de briser toutes les barrières qui la divisent.”

“Dieu veut l’unité, non pour l’amour de l’Eglise, mais pour l’amour du monde, et nous prions sans cesse en disant à Dieu: ‘que ta volonté soit faite’, a-t-elle affirmé. L’avenir de notre petit univers dépend d’un monde réconcilié, d’une chrétienté unie.”

La cérémonie s’est achevée par un service œcuménique célébré à la cathédrale de Lausanne. S.B. Anastasios, archevêque de Tirana, Durrës et toute l’Albanie, a fait remarquer, au cours de sa prédication, que “personne n’est disposé à faire des concessions en matière de foi. Et pourtant, nous n’avons absolument pas le droit de retourner à nos forteresses, à notre isolement.” L’archevêque a insisté sur le fait que, en tant que chrétiens, “nous sommes appelés à dépasser les limites de nos communautés fermées, à transcender les préjugés, les hésitations et les craintes, et à témoigner ensemble du Christ ressuscité.”

Mesures d’amélioration des finances du COE

Le 3 septembre 2002, le Comité central du Conseil œcuménique (COE) a approuvé la désignation d’un “groupe de travail” composé de quatre de ses membres, chargé d’œuvrer au redressement de la situation financière de l’organisation.

Selon le rapport présenté au Comité central par le Comité des finances du COE, celui-ci était confronté, au 30 juin dernier, à un déficit de deux millions et demi de francs suisses. Les causes principales, selon ce rapport, en étaient les pertes sur les investissements et les devises pour un montant de 1.9 million de francs suisses. Il y a eu également diminution des contributions des Eglises membres et des agences donatrices, ce qui est imputable en partie à la dépression des marchés financiers internationaux et au mauvais état de l’économie mondiale. En même temps, les campagnes centrées sur un but unique et les organismes de la société civile ont effectivement commencé à faire concurrence au COE dans le domaine du soutien, de l’intérêt du public et du financement, y compris auprès des institutions liées à l’Eglise.

Le Comité central doit savoir que cette situation exige une réduction immédiate des dépenses dès 2002, et des économies supplémentaires en 2003. Le groupe de travail va donc recommander des modifications des programmes, des activités et de l’infrastructure en fonction des ressources financières et des priorités de programme. Ces recommandations feront l’objet de décisions lors de la rencontre des membres du Bureau du COE à la mi-novembre.

“Nous sommes en situation de crise”, a fait remarquer Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de Cilicie, président du Comité central du COE, au cours d’une plénière. “Tous, nous devons nous efforcer de voir comment augmenter les recettes et diminuer les dépenses. Emportons ce message avec nous dans nos Eglises, il faut qu’elles réagissent positivement à ces défis.”

Le Comité central a recommandé que des efforts soient faits pour rechercher des financements provenant de sources nouvelles. A propos des Eglises membres qui n’ont pas versé leur cotisation, certains membres du Comité central ont proposé de les exclure. Le Comité central a décidé qu’elles ne recevraient plus de subvention pour participer aux réunions du COE à l’avenir.

Dons en ligne
Si vous souhaitez contribuer financièrement aux activités que le COE mène en Afrique ou en Israël/Palestine, à son action contre la violence, à ses travaux sur la mondialisation ou sur le dialogue avec les autres religions, ou encore à la rénovation de l’Institut œcuménique de Bossey, rendez-vous sur notre site.

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Nouvelles publications

Simon Oxley
CREATIVE ECUMENICAL EDUCATION
Apprendre les uns des autres

L’auteur étudie les moyens d’encourager une approche créatrice informelle de l’apprentissage œcuménique. Il donne des idées pratiques sur la manière de promouvoir cet apprentissage dans les paroisses locales et les groupes liés à l’Eglise.
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Transformer la mondialisation et la violence
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Réimpression!
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THE ECUMENICAL MOVEMENT

Extraits de textes particulièrement significatifs produits par les assemblées, conférences et études du COE et d’organisations analogues, couvrant les domaines de foi et constitution, du christianisme pratique, et de mission et évangélisation. Source d’information pour les cours d’œcuménisme donnés dans les séminaires et les facultés de théologie, et guide de référence.
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WHY VIOLENCE? WHY NOT PEACE?
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24 p., en cours de traduction
Jim Forest
THE RESURRECTION OF THE CHURCH IN ALBANIA
Voix des chrétiens orthodoxes

L’extraordinaire histoire de la vie de l’Eglise d’Albanie dans les catacombes, et des efforts accomplis par ceux qui ont contribué à sa résurrection, sous la conduite inspirée de l’archevêque Anastasios.
128 p., CHF.26.00, USD15.95, GBP10.95, EUR 17.00
 

Pour le président du COE, la mondialisation est dangereuse

Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de Cilicie, président du Conseil œcuménique des Eglises (COE), a lancé un avertissement en disant que l’espace ouvert par la mondialisation allait devenir “tôt ou tard un lieu dangereux s’il ne lui est pas donné une orientation morale et une nourriture spirituelle, et s’il n’est pas transformé par la vision œcuménique”.

Dans son rapport, présenté le 26 août au Comité central du COE réuni à Genève, Aram Ier a fait remarquer que, alors que la mondialisation est en train de créer un monde sans frontières, de nombreuses Eglises érigent des barrières confessionnelles pour mieux affirmer leur identité. “Elles ont même peur de l’œcuménisme, le considérant comme l’une des expressions de la mondialisation” a-t-il dit.

A son avis, la destinée du monde “est dans la diversité et non dans l’homogénéisation, dans le pluralisme et non dans l’uniformité, dans l’intégrité et non dans la désagrégation, dans la cohérence et non dans la contradiction.” Etre Eglises ensemble, “c’est affirmer nos diversités” et “célébrer notre unité commune”.

Sur ce même sujet, Konrad Raiser, secrétaire général du COE, a remarqué que l’œcuménisme connaît actuellement une situation très complexe. “Nous constatons une recrudescence du dénominationalisme dans toutes les parties du monde et la tendance qu’ont certaines Eglises à affirmer des identités particulières et à renforcer leur profil institutionnel.”

Konrad Raiser a constaté avec inquiétude que, à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, le débat sur le terrorisme avait divisé les Eglises, notamment sur la question de savoir si, dans un contexte de “guerre au terrorisme”, on peut soutenir des interventions militaires, et à quelles conditions.

Selon lui, toute option que pourrait proposer le mouvement œcuménique pour relever tant le défi de la mondialisation que celui de la “culture de la violence” devra s’efforcer de transcender la logique du pouvoir considéré comme moyen de domination.

Emouvant témoignage d’un jeune garçon dans un Soudan en quête de paix
Dans un émouvant témoignage, un jeune Soudanais de 13 ans a résumé la recherche désespérée d’une paix durable dans son paix, ruiné par 19 années de guerre civile.

AAbraham Madol Aguk n’a pas mâché ses mots lorsque, le 8 juillet, il a dit au pasteur Konrad Raiser, secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises (COE), en visite au Soudan : “ Le président Omar al-Bechir et ses soldats ont tué ma mère et mon père il y a trois ans, et c’est maintenant une école religieuse qui me sert de parent”.

Abraham a raconté qu’au fil des années, la guerre avait rendu orphelins de nombreux enfants soudanais qui avaient vu leurs parents tomber sous les balles des hélicoptères de combat en voulant leur servir de bouclier.

“Nous voulons que vous et les peuples du monde nous aidiez à avoir notre propre pays dans le sud du Soudan et la paix dans ce pays”, a-t-il dit à l’adresse du COE.

La visite pastorale de Konrad Raiser au Soudan a coïncidé avec la tenue d’une session marathon de pourparlers de paix à Nairobi (Kenya). De nombreux adultes au Soudan n’ont pas oublié que la seule brève période de paix qu’ils ont connue a duré de 1972 à 1978, à la suite de l’accord de paix d’Addis-Abeba négocié sous les auspices du COE et de la Conférence des Eglises de toute l’Afrique.

Conduite par le pasteur Raiser, la délégation du COE s’est rendue dans la région du Haut-Nil dans le sud du Soudan, déclarée zone d’exclusion aérienne par le gouvernement. La délégation a appris par la suite qu’avant son arrivée un hélicoptère de combat du gouvernement avait effectué des vols de surveillance au-dessus des villages. “Vous avez pris un grand risque en venant nous manifester votre solidarité”, a relevé le directeur exécutif du Nouveau Conseil des Eglises du Soudan (NSCC), le pasteur Harun Runn.

Prenant la parole dans une réunion publique, le pasteur Raiser a engagé le Soudan à rechercher “une paix du peuple et pour le peuple et non pour les puissants. Un accord de paix n’est durable que lorsque le peuple le fait sien. Les puissants, a-t-il ajouté, ont tendance à vouloir la paix pour dominer et, même si le peuple vit dans une relative sécurité, une telle paix n’est pas dénuée de crainte. La vraie paix est enracinée dans la justice. Ce doit être la paix de ceux qui n’ont pas peur et qui, donc, espèrent avoir un avenir.”

La délégation du COE s’est rendue au Soudan dans le cadre d’une tournée dans la Corne de l’Afrique qu’elle effectuait du 1er au 16 juillet 2002. Avant d’arriver au Soudan, le pasteur Raiser est allé en Tanzanie. Il a brièvement rencontré le Premier ministre tanzanien Frederick Sumaye, qui a rappelé que le COE avait été “un fidèle partenaire de l’Afrique pendant la décolonisation” et a engagé les Eglises à aider le continent à sortir de la pauvreté.

Dans sa réponse, le pasteur Raiser a souligné combien il est important pour le développement de mobiliser toutes les capacités latentes du peuple. L’Eglise, “présente à la base” et “proche de la population et de ses attentes”, a-t-il fait observer, peut aider à faire connaître le Nouveau Partenariat pour le développement africain (NEPAD) dans une langue qui parle au peuple. (Le NEPAD est une nouvelle organisation de développement qui cherche à favoriser une meilleure entente entre l’Afrique et les pays riches pour relancer le développement de l’Afrique.)

Du Soudan, le pasteur Raiser est allé en Ethiopie. Il a rencontré le 11 juillet le président éthiopien, Girima W. Giorgis, qui a exprimé une vive admiration pour les responsables religieux, le rôle qu’ils ont joué dans le rétablissement de la paix entre son pays et l’Erythrée, et leur contribution à la lutte contre le VIH/sida.


Le rédacteur invité de ce numéro des Nouvelles du COE est Mitch Odero, conseiller pour l’information auprès de la Conférence des Eglises de toute l’Afrique à Nairobi (Kenya). Il est également rédacteur et directeur par intérim de l’All Africa News Agency, qui fournit à toute l’Afrique des informations et des articles sur des sujets œcuméniques.
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Graphisme: Marie Arnaud Snakkers
Imprimé en Suisse
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