Numéro 2
Juillet 2005

"La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ" (Ephésiens 1,2)

J'ai le grand plaisir de vous faire parvenir un nouveau numéro de la Lettre œcuménique sur l'évangélisation, consacré principalement aux résultats de la Conférence mondiale sur la mission et l'évangélisation (CME), qui s'est tenue à Athènes, Grèce, du 9 au 16 mai 2005 et qui avait pour thème: "VIENS, ESPRIT SAINT, GUERIS ET RECONCILIE – Appelés en Christ à être des communautés de guérison et de réconciliation."

Dans la première partie de cette Lettre, nous vous donnons des informations sur certains aspects importants de cette conférence et publions l'article intitulé "Les œcuménistes cherchent à retrouver l'accent mis sur l'évangélisation", de Simon Barrow, ancien secrétaire de la Commission des Eglises sur la mission de "Churches Together in Britain and Ireland".

Vous trouverez enfin un article intéressant sur une méthode imaginative d'évangéliser aujourd'hui: il parle d'un collectionneur cubain qui évangélise au moyen de timbres-poste.

N'oubliez pas de faire parvenir vos contributions à notre bureau. Nous serons heureux de publier des articles sur les ministères essentiels que vous exercez en tant que messagers de la Parole, pour faire advenir le Royaume du Seigneur.

Bien à vous dans l'évangélisation

Carlos Emilio Ham (cah@wcc-coe.org)
Chargé du programme « Evangélisation » du COE



COE – CONFERENCE MONDIALE SUR LA MISSION ET L'EVANGELISATION
VIENS, ESPRIT SAINT, GUÉRIS ET RÉCONCILIE
Appelés en Christ à être des communautés de guérison et de réconciliation
Athènes, Grèce, 9-16 mai 2005

Très tôt, au cours de la planification de la Conférence sur la mission et l’évangélisation, la Commission de mission et d'évangélisation décida que ce rassemblement aurait un style différent. Cela signifiait que l'accent principal ne serait pas concentré sur les séances plénières ou les présentations, ni sur des sections, comme cela avait été le cas auparavant, mais sur un partage général d'expériences de guérison et de réconciliation telles qu'elles sont vécues dans les communautés où la mission de l'Eglise s'accomplit. Le programme s'est donc articulé sur les éléments suivants:

Les groupes foyers
Le rôle de ces groupes était décisif pour la conférence. Chacun d'eux était composé de 10 personnes qui se réunissaient soit à l'intérieur, soit en plein air, dans un lieu proche de la base du responsable du groupe. Les groupe foyers étaient œcuméniques et multiculturels. Chacun des participants à la conférence avait été affecté à un groupe qui travaillait dans une langue dans laquelle il était à l'aise.

Ces groupes avaient plusieurs objectifs. De dimensions restreintes, ils servaient de cadre à la méditation biblique. Ils offraient aussi l'occasion de rencontres et d'échanges par-delà les frontières des cultures et des dénominations. Ils constituaient enfin des espaces sûrs pour le partage. Ce qui était dit et vécu au sein du groupe ne faisait pas l'objet de rapports.

Les mêmes groupes foyers se réunissaient chaque matin pour la lectio divina, étude biblique de style méditatif sur des textes choisis avec soin. Les mêmes groupes se retrouvaient aussi chaque soir pour échanger ce qui avait été vécu durant la journée et préparer celle du lendemain.

Les plénières
Chaque matin, une séance plénière était consacrée aux différents aspects du thème de la conférence:

  • Mardi 10 mai: Viens, Esprit Saint, guéris et réconcilie (séance d'ouverture)
  • Mercredi 11 mai: Appelés en Christ à être des communautés de réconciliation et de guérison
  • Jeudi 12 mai: La DVV à mi-parcours – Mission et violence
  • Vendredi 13 mai: La guérison
  • Samedi 14 mai: matin – La réconciliation
  • Samedi 14 mai: après-midi – séance de clôture

Synaxes
Le terme synaxe (en grec sunaxis) désigne un rassemblement, souvent un groupe de personnes réunies autour d'un thème ou d'une question particuliers. Dans le cadre de la conférence, une synaxe désignait une offre, un atelier ou un groupe de travail traitant de diverses manières des questions liées au thème général de la conférence. Un grand nombre de synaxes – plus de 70 – étaient offertes au cours de l'après-midi, en différentes langues.

Certaines d'entre elles concernaient plus particulièrement l'évangélisation. Celle que nous avons organisée était présidée par M. Tobias Brandner et avait pour thème "Une évangélisation réconciliatrice". Elle a examiné les résultats des "Cours d'évangélisation" (Schools for Evangelism) récents organisés par le COE (Cuba en 2001, Syrie en 2002, Pologne en 2003 et Fidji en 2004). Les rapports seront bientôt disponibles.

Cette synaxe a permis de réhabiliter le sens biblique, légitime et holistique du terme évangélisation, de tenir compte de la diversité des différences des expressions de cette notion et de reconnaître que l'évangélisation peut être un instrument de réconciliation et de guérison.

Une présentation power point, suivie de témoignages, s'inspirait de la brochure récemment parue sous le titre "Evangelism. A Programme Designed for Voicing the Gospel ecumenically" (Evangélisation. Un programme destiné à dire l'Evangile œcuméniquement).

Nous avons conclu la rencontre par une discussion générale sur la suite à lui donner. On trouvera ci-dessous un article de Simon Barrow contenant quelques remarques au sujet de cette synaxe et sur la question de l'évangélisation dans le cadre du COE et de l'œcuménisme en général.

Vie spirituelle
A côté de la lectio divina, que nous avons mentionnée plus haut dans le contexte du groupe foyer, les éléments suivants ont aussi contribué de manière importante à la vie spirituelle de la conférence:

Cultes
Trois grands cultes ont occupé une place centrale dans le programme de la conférence. Pour le culte d'ouverture, nous sommes allés directement de la première lectio divina en groupe foyer vers le bord de la mer, puis nous nous sommes rendus en procession à la tente des cultes. Le culte de clôture, le samedi 14 mai, a pris en compte tout le temps que nous avions passé ensemble au centre de conférences. Enfin, la conférence s'est conclue à l'Aréopage par le culte d'envoi, où notre secrétaire général, le pasteur Sam Kobia, a donné lecture du message. Chaque jour commençait par la prière matinale et s'achevait par la prière du soir.

Accompagnement
Pendant toute la durée de la conférence, on pouvait trouver un accompagnement pastoral et spirituel. Une équipe de conseillers professionnels – laïcs et ordonnés, femmes et hommes - était à disposition durant toute la semaine. Cet accompagnement était confidentiel et des lieux avaient été réservées à cet effet.

Services de guérison
Il existe dans les différentes Eglises de riches traditions et des expressions variées permettant de célébrer des cultes et des liturgies de guérison. Certains de ces offices ont eu lieu au cours de la conférence. Dans le respect des diverses traditions, ils étaient ouverts à tous les participants. Les cultes de guérison avaient lieu dans la chapelle en plein air de la conférence, à 2 heures de l'après-midi.

Programme des jeunes
La manifestation préparatoire des jeunes de la CME, qui avait le double caractère d’un programme destiné aux stewards et d’une pré-conférence des jeunes, a réuni des jeunes de 18 à 30 ans. Centrée sur le thème de la conférence et visant à offrir un apprentissage et une formation œcuméniques, cette manifestation a constitué un espace propice à l'édification de la communauté entre jeunes, leur permettant de prendre la parole au sein du mouvement œcuménique et de se préparer à participer à la conférence de manière efficace. Ces jeunes venaient d'Eglises membres du COE, d'organisations liées à la CME et d'autres milieux.

Soirée culturelle
Le Comité d'organisation local, à Athènes, a invité tous les participants à une soirée culturelle grecque au cours de la conférence, qui fut pour tous une expérience musicale et sociale qu'ils n'oublieront pas de sitôt.

Remarques finales
C'était la première fois qu'une Conférence sur la mission et l'évangélisation se tenait dans un pays à majorité orthodoxe. La tradition orthodoxe est à la fois très riche, diverse et complexe. Il y a, d'une part, les Eglises orthodoxes qui adoptent une attitude réactive ou conservatrice face aux efforts d'évangélisation d'Eglises d'autres traditions (démarches qui, il faut bien l'admettre, sont souvent agressives).

C'est particulièrement le cas en Europe centrale et orientale, après les changements politiques intervenus à la suite de la chute du mur de Berlin en 1989, et parfois aussi dans les pays du Moyen-Orient où les chrétiens sont minoritaires. Je me suis souvent souvenu d'un entretien que nous avons eu un jour à Damas, en Syrie, avec le patriarche orthodoxe grec Ignatius IV Hazim. Il nous avait dit alors: "Le problème, c'est que nos frères évangéliques veulent nous présenter Jésus comme s'il était né à New York, alors qu'en réalité, il est né tout près d'ici."

Il y a aussi des Eglises orthodoxes, comme celles qui sont rattachées au Patriarcat œcuménique notamment, qui entreprennent la mission et l'évangélisation dans une perspective plutôt proactive. Lors de la visite de sa Toute Sainteté Bartholomée I, archevêque de Constantinople et de la Nouvelle Rome, à la Havane, nous avons eu l'occasion de participer à la consécration de la nouvelle cathédrale Saint-Nicolas, le 25 janvier 2004. Dans une Lettre œcuménique sur l'évangélisation, nous avons parlé de la signification œcuménique et historique de cette visite; c'était la première fois qu'un patriarche œcuménique venait en Amérique latine, et en particulier dans un pays hispanophone.

Un autre élément important qu'il faut prendre en considération, dans le contexte du rapport final de la Commission spéciale sur la participation des orthodoxes au Conseil œcuménique des Eglises, est l'importance que revêt le processus de réconciliation entre ces Eglises et le COE, ce qui n'a pas été facile. Ainsi, dans une certaine mesure, nous pouvons dire que nous ne sommes pas allés à Athènes uniquement pour parler de guérison et de réconciliation, mais que nous avons vécu cela, même si la route qui s'ouvre devant nous est encore longue.

D'autre part, nous avons choisi Athènes pour y tenir cette conférence afin de continuer à remplir notre engagement envers la mission de Dieu sur les traces de ce grand missionnaire qu'était saint Paul, "l'apôtre des Gentils". Vous pouvez imaginer ce qu'a signifié pour nous le fait de conclure notre conférence le dimanche de Pentecôte et d'être envoyés de l'Aréopage, le lieu même où l'apôtre Paul a prononcé son fameux discours missionnaire au premier siècle de notre ère (cf. Actes 17,22 ss.), pour poursuivre la mission de réconciliation et de guérison dans ce monde.

Enfin, nous avons commencé à lier notre thème, la mission de guérison et de réconciliation, à celui de la transformation du monde, par la grâce de Dieu: tel sera en effet l'accent sur lequel portera la prochaine Assemblée du COE qui doit avoir lieu pour la première fois en Amérique latine, à Porto Alegre, au Brésil, neuf mois après notre conférence à Athènes.

Lors de la séance plénière d'ouverture, le pasteur Sam Kobia a dit à ce propos: "Transforme le monde, Dieu, dans ta grâce!" est une prière d'intercession qui est au cœur de notre mission. Sous une forme ou sous une autre, elle a toujours été le thème, la prière de l'Eglise du Christ en mission: "Transforme le monde, Dieu, dans ta grâce!" Nous savons que nous ne pouvons devenir ce que nous sommes appelés à être – l'Eglise une, sainte, catholique et apostolique – que par la grâce du Dieu trinitaire. Nous croyons que, par le pouvoir de la Parole et de l'Esprit de Dieu, la création peut être rachetée et renouvelée. En nous guérissant en tant que personnes créées à l'image de Dieu, en réconciliant nos communautés, l'Esprit Saint nous édifie dans l'amour et nous transforme, pour que nous devenions le Corps du Christ, afin que nous assumions le rôle que Dieu nous a confié dans la guérison, la réconciliation, la transformation de tous et de l'ensemble de la création."

Assurément, ces deux thèmes se complètent l'un l'autre et sont pour nous une source d'inspiration lorsque nous nous efforçons de répondre à l'appel de Dieu qui nous invite à œuvrer en vue de faire de l''oikoumene', de toute la terre habitée, un 'oikos', une maison, une grande famille dans laquelle nous pourrons jouir de la vie en plénitude que notre Seigneur Jésus Christ est venu nous apporter!

(Pour un complément d'information sur la conférence missionnaire, n'oubliez pas de consulter notre site Internet:www.mission2005.org)


Les œcuménistes cherchent à retrouver l'accent mis sur l'évangélisation
Simon Barrow – Ekklesia -15/05/05

Contrairement à l'image qu'on se fait souvent de lui, le Conseil œcuménique des Eglises est engagé à proclamer au monde entier le message de l'amour transformateur du Christ. C'est ce que Carlos Ham, secrétaire à l'Evangélisation au COE, a déclaré lors d'un séminaire organisé dans le cadre de la treizième Conférence sur la mission et l'évangélisation qui s'est tenue à Athènes, Grèce, du 9 au 16 mai.

Carlos Ham, ancien président de l'Eglise presbytérienne réformée de Cuba, a participé à la coordination d'une série de 'cours d'évangélisation' donnés dans différentes parties du monde durant ces dernières années. Le COE publie également une Lettre sur l'évangélisation diffusée dans le monde entier et cherche à susciter une conversation entre chrétiens de différentes traditions sur la manière de proclamer efficacement et adéquatement le message de l'Evangile.

A propos de l’évangélisation, il existe une certaine nervosité, tout autant que de l'enthousiasme, parmi les membres du Conseil œcuménique, qui compte 340 Eglises et familles d'Eglises appartenant à tout l'éventail des traditions protestante, anglicane et orthodoxe.

L'Eglise catholique y a le statut d'observateur, mais participe en tant que membre à part entière à la Commission de mission et d'évangélisation, celle-là même qui va se réunir mardi prochain pour évaluer la Conférence sur la mission et l'évangélisation et se préparer à la Neuvième Assemblée du COE qui aura lieu au Brésil en février prochain.

L'une des préoccupations concernant l'évangélisation concerne ce terme (qui signifie en grec du Nouveau Testament à la fois "bonne nouvelle" et "ambassadeur"), qui a souvent été pris en otage par des Eglises fondamentalistes à des fins impérialistes d’inspiration américaine.

Plusieurs orateurs, lors des plénières de la conférence sur la mission, ont fait des allusions prudentes à "l'usage abusif de la Parole" et au prosélytisme, pratique d'une Eglise qui en manipule une autre afin de lui voler des membres. C'est un souci qui préoccupe particulièrement les orthodoxes, et le COE s'est fermement prononcé contre toute atteinte au "témoignage commun".

Mais l'un des porte-parole de l'Alliance évangélique mondiale a déclaré qu'il importe que le COE retrouve sa vigueur évangélisatrice. Les catholiques, les protestants des Eglises traditionnelles, les anabaptistes, les pentecôtistes et quelques orthodoxes demandent aussi qu'on mette un nouvel accent sur la proclamation du message d'espérance de l'Evangile, en même temps que sur les activités de service, l'édification de la communauté, le culte et le travail en faveur de la paix et de la justice.

Carlos Ham a souligné que la vocation de l'évangélisation concerne une invitation empreinte de sensibilité adressée aux gens pour qu'ils répondent à l'initiative de Dieu en Jésus Christ et qu'elle va naturellement de pair avec une conversation pleine de respect avec des personnes d'autres religions ou sans religion.

Il ne faudrait pas considérer cela comme un monopole des évangéliques, a-t-il ajouté, en parlant de cette partie de l'Eglise qui connaît actuellement une croissance rapide et qui met l'accent sur une interprétation stricte de la Bible et sur le caractère prioritaire de la conversion personnelle. Un grand nombre de ces Eglises sont éloignées du COE et organisent leurs propres rassemblements par le biais du Comité de Lausanne et d'autres organismes.

La semaine prochaine, quelques participants de Grande-Bretagne et d'Irlande appartenant à diverses traditions vont rendre publique une lettre qu'ils ont écrite à la Commission de mission et d’évangélisation du COE, suggérant qu'il est temps de traduire dans les actes l'idée que les chrétiens de différentes traditions participent ensemble au témoignage et au service.

Ils insistent sur le fait que leur appel ne constitue pas une critique à l'adresse de la CME, mais une invitation audacieuse. Parmi les signataires de cette lettre se trouve le chanoine Tim Dakin, secrétaire général de la "Church Mission Society" (CMS), l'une des plus grandes agences missionnaires de l'Eglise d'Angleterre.

Cette institution a joué un rôle de premier plan dans le mouvement missionnaire des 19e et 20e siècles. Elle a soutenu la croissance d'Eglises autochtones en Afrique et ailleurs et s'est associée aux luttes contre l'esclavage, ainsi qu'à la diffusion du message de l'Evangile.

Tim Dakin a déclaré à Ekklesia qu'il est convaincu qu'il est temps pour le mouvement œcuménique mondial de retrouver sa vocation missionnaire dans un monde où la majorité des chrétiens vivent dans le Sud et où le christianisme occidental s'affaiblit.

"La CMS est en train de se remodeler et de devenir un mouvement d'évangélisation missionnaire fondé sur des partenariats à l'échelle mondiale" a expliqué le chanoine. "Nous sommes engagés à travailler non seulement avec des anglicans, mais avec de nouveaux mouvements missionnaires du Sud. Ce sont leurs voix, et celles de personnes participant à de nouvelles manières d'exprimer l'Eglise dans le Nord, que nous n'avons pas vraiment entendues ici à Athènes."

Le fait que "l'évangélisation holistique est notre trait distinctif", souligne Tim Dakin, ne signifie pas qu'il faille renoncer au souci qu'a la CMS d'un service dans des domaines tels que la santé ou l'éducation, ou revenir sur son engagement en faveur de la justice dans le monde. "Ce dont il s'agit, c'est de recentrer ce que nous faisons", dit-il, enracinés dans le changement que Dieu offre au monde par la personne du Christ.

D'autres personnes, au sein de la CME, partagent l'avis de Tim Dakin qui dit que la parole, les actes et la vie de la communauté chrétienne sont indissociables.

Le pasteur Fernando Enns, mennonite allemand et membre du Comité central du COE, disait au cours d'un séminaire que la non-violence active devrait être un "indicateur identitaire" de l'Eglise et de la vie de disciples des chrétiens au cœur de la brutalité du monde.

Avec Janet Plenert, mennonite canadienne, il a déclaré que les Eglises, qui sont elles-mêmes des centres de guérison et de réconciliation, ont la capacité de croître, d'attirer de nouveaux croyants et d'être de vivants exemples du message de l'Evangile.

"L'évangélisation ne se limite pas à la proclamation : c'est une manière de vivre qui témoigne de la personne du Christ", a dit Tim Dakin à Ekklesia.

Le Conseil œcuménique des Eglises doit une partie de ce qu'il est aujourd'hui au mouvement missionnaire qui s'est réuni à Edimbourg en 1910. La grande majorité des participants à cette conférence étaient alors de race blanche; c'étaient des hommes, des occidentaux et des anglicans. Mais la chrétienté connaît actuellement un déplacement démographique vers le sud de la planète.

De nos jours, la mission chrétienne se fonde sur des échanges entre Eglises et entre cultures, plus que sur le simple "envoi de missionnaires". Elle associe aussi le don divin de la liberté à la libération de l'oppression. Mais les médias obstinent à en donner une image qui reste liée aux pratiques coloniales.

"La mission et l'évangélisation authentiques sont essentiellement de nature à passer par-dessus les frontières", dit le chanoine Tim Dakin; et il ajoute que l'écoute, l'apprentissage et l'action commune sont aussi essentiels que la parole pour une bonne communication du message évangélique.

La quatorzième Conférence sur la mission et l'évangélisation est prévue pour 2010, année du centenaire de celle d'Edimbourg. C'est un signe visible des changements radicaux survenus au sein du christianisme dans le monde, et notamment de la croissance massive du pentecôtisme.

Le Conseil œcuménique des Eglises, qui a assumé la responsabilité de ces rassemblements en intégrant le Conseil international des missions en 1961, mène activement le dialogue avec les pentecôtistes, les évangéliques et d'autres groupements qui ne participent pas aux processus conciliaires. Il reconnaît qu'il doit se reconfigurer, dans le cadre plus vaste du mouvement œcuménique, et que la route sera encore longue.

Un livre intitulé "Vous êtes la lumière du monde - Déclarations du Conseil œcuménique des Eglises sur la mission 1980-2005" a paru à l'occasion de la conférence d'Athènes, qui a réuni plus de 600 responsables d'Eglises venus de 105 pays.

(cité d'après:
http://www.ekklesia.co.uk/content/news_syndication/article_050515evangel.shtml)


Un philatéliste cubain évangélise au moyen de timbres-poste

JOSÉ AURELIO PAZ, Département des communications, Conseil des Eglises de Cuba (Agence de communication d'Amérique latine et des Caraïbes, ALC, 22 mars 2005)

Ricardo Ferre Vásquez, membre de l'Eglise morave de Cuba, exerce un ministère original au travers de la philatélie.

Son amour de collectionneur pour les timbres et son expérience chrétienne l'ont conduit à commencer une série sur des thèmes religieux, série qui compte, dit-il, "plus de 2000 pièces qui vont de la naissance de Jésus à sa résurrection".

"La tâche n'a pas été aisée, fait-il observer, mais grâce à des personnes de divers pays qui m'ont aidé à réunir cette collection, je peux m'en servir aujourd'hui pour faire connaître l'Evangile."

Ce qui fait l'intérêt de ce cas, c'est que les timbres, entre les mains de Ricardo, ne servent pas uniquement à l'affranchissement ou même à des fins de collection, mais qu'ils sont devenus un instrument d'évangélisation.

Des expositions qui révèlent par ces petites vignettes des épisodes de la vie de Jésus ou montrent des actes liturgiques qui en sont inspirés ont conféré une nouvelle signification à cet objet ordinaire et déjà ancien qu'est le timbre-poste.

"Tout peut avoir de la valeur pour transmettre la foi", affirme cet homme qui est membre de la Fédération philatélique de Cuba, "et il arrive que ce qu'une prédication ne réussit pas à accomplir, un chant ou un effet visuel y parviennent; c'est le cas de ces timbres, précisément, qui, en raison de leur magie, peuvent aussi enseigner et dire aux gens que Jésus est né et qu'il est mort pour chaque créature humaine."

La première manifestation, qui a eu lieu en 2004, lorsqu'il a inauguré un panneau d'exposition dans son église, a été suivie d'un certain nombre d'autres expositions.

Des timbres de divers pays comme le Portugal, l'Espagne ou la République dominicaine notamment, font partie de cette collection à thème religieux "qui, je l'espère, pourra être montrée dans d'autres pays pour encourager les personnes qui aiment les collections philatéliques à imiter cette nouvelle manière d'évangéliser", conclut Ricardo.

Il rêve d'une publication qui pourrait promouvoir son projet. Dans ce sens, il invite les gens à lui envoyer des timbres sur ce thème, pour enrichir la collection. Et il demande aux personnes qui souhaitent y contribuer à les lui envoyer à son adresse postale: Ave. 19, number 6622, entre 66 y 68, Playa, Havana, CP 11300, Cuba. C'est la modeste contribution de Ricardo à la diffusion de la parole de Dieu auprès de nombreuses personnes, par ce moyen simple et humble comme l'était la vie de Jésus.


"Evangelism. A Programme Designed for Voicing the Gospel Ecumenically" (Evangélisation. Un programme pour dire l'Evangile œcuméniquement) est une brochure de grande valeur qui donne des détails sur l'histoire récente et les programmes en cours du secrétariat à l'Evangélisation du Conseil œcuménique des Eglises. Des exemplaires peuvent être obtenus sur demande. Veuillez les commander auprès de Mme Denise von Arx (dva@wcc-coe.org). Nous nous réjouissons de recevoir vos commentaires.

 

 

A méditer: "Nous entendons souvent dire: 'Pas de nouvelles, bonnes nouvelles'. Lorsque nos vies sont dominées par des médias qui estiment que les 'bonnes nouvelles' ne sont pas des nouvelles, le grand défi qui nous est lancé, à nous qui sommes les disciples du Christ, est de faire de la 'bonne nouvelle' une nouvelle susceptible de transformer les vies des gens d'aujourd'hui".