Le Révérend Keith Clements, Secrétaire général de la conférence des Eglises européennes, a quant à lui rendu compte des prises de position des Eglises vis-à-vis de l'opération militaire de l'OTAN: "Il y a un clivage entre les Eglises orthodoxes qui sont unanimement contre l'OTAN, et les Eglises occidentales qui dans leur majorité se sont ralliées à l'idée de la guerre de dernier recours, malheureuse mais juste." Keith Clements a aussi constaté que dans les pays les plus proches de l'ex-Yougoslavie, les Eglises étaient résolument contre l'intervention de l'OTAN, alors que dans les pays plus éloignés, les Eglises étaient plus mitigées, voire même favorables à l'intervention: "Cela peut s'expliquer par l'arrivée de réfugiés qui constituent un gros problème, notamment en Italie".

Keith Clements a aussi mentionné les nombreuses visites sur place de délégations du COE, qui toutes ont dû constater que la réconciliation prendra énormément de temps: "Il est encore impossible de parler de réconciliation aux populations locales".

Autre intervention très attendue, celle de l'archevêque Anastasios de Tirana qui a mis l'accent sur l'accueil des réfugiés en Albanie. 20 000 réfugiés ont été accueillis dans les familles albanaises, malgré la relative pauvreté de la population et des Eglises: "Dans cette crise, notre rôle est de panser les plaies et d'offrir un amour sincère et spontané à toutes les personnes qui souffrent, quelle que soit leur confession".

L'archevêque Anastasios a aussi remercié toutes les Eglises qui ont permis de réunir une grosse somme d'argent remise à l'Eglise orthodoxe albanaise pour qu'elle puisse aider plus efficacement les réfugiés kosovars. Mais il a aussi regretté le manque de solidarité oecuménique vis-à-vis des Eglises orthodoxes locales: "J'ai le sentiment que le monde chrétien n'est plus présent dans les Balkans".