Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

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COMITÈ CENTRAL 1999 No. 3


le 27 août 1999

VERS L'EDIFICATION D' UNE COMMUNAUTÉ FRATERNELLE D'EGLISES EN MOUVEMENT


C'est par un appel à édifier au sein du Conseil Oecuménique des Eglises (COE) une communauté fraternelle d'Eglises dynamique et en mouvement que le président, Sa Sainteté Aram 1er, a lancé ce 26 août les travaux du Comité Central après l'Assemblée historique de Harare.

Le président s'est fait le devoir de rappeler à ses 158 membres - nouvellement élus pour la plupart à Harare - que "l'Eglise n'est pas un musée destiné à demeurer immuable et inviolable mais une Eglise constamment en interaction avec le monde, une communauté de foi qui répond avec fermeté aux défis et aux besoins concrets du monde grâce à une vision inclusive de l'Evangile". Pour Aram 1er, il s'agit là de la vocation même du COE qui "devrait dépasser ses obligations et ses manifestations institutionnelles et moins se préoccuper de programmes que d'édification d'une communauté", en vue de relever ainsi le défi essentiel du processus AVers une conception et une vision communesA ( CVC ).

C'est dans cette nouvelle perspective que le Catholicos de Cilicie a appelé les membres du Comité Central à déterminer les priorités et la nouvelle orientation du Conseil: comment le Conseil peut-il aider les Eglises à instaurer des relations et une collaboration qui aient un sens et contribuent à leur édification mutuelle? Comment pourra-t-il veiller à ce qu'elles s'approprient ses activités, en cessant d'être des spectatrices? Comment arriver à bâtir un Conseil des Eglises pour les Eglises et avec les Eglises?

PRIVILÉGIER L'UNITÉ VISIBLE ET EVITER LES BARRIÈRES
Bâtir une communauté d'Eglises implique pour le président du Comité central la confiance, la compréhension mutuelle... Une unité visible qui est en réalité l'objectif primordial du Conseil: "tendre vers l'unité visible en une seule foi et en une seule communauté eucharistique". Il s'agit d'un défi toujours actuel qui nécessite que "toute la culture du Conseil soit modifiée, de manière à ce que les Eglises s'y sentent chez elles", a déclaré Aram 1er qui n'a pas passé sous silence les problèmes liés aux relations entre les orthodoxes et le Conseil: contrairement à ce que certains pensent ou disent, des solutions définitives n'ont pas encore été trouvées mais de petits pas sont en train d'être faits et la commission spéciale souhaitée par l'Assemblée à Harare se mettra au travail avant la fin de l'année. Estimant qu'il est temps de passer d'une conception statique de la communauté à une conception fonctionnelle, il a souligné que le plus important est de savoir "ce que nous pouvons faire ensemble".

Le président du Comité central a en même temps affirmé qu' "au moment d'entrer dans une ère de l'histoire marquée par un processus de mondialisation qui échappe à tout contrôle, par une interdépendance sans exemple et par un pluralisme croissant, le mouvement oecuménique nous met en demeure de résister aux forces du particularisme. Le Conseil ne peut ignorer les groupes et mouvements chrétiens qui, sans être membres des Eglises institutionnalisées, témoignent pourtant d'un profond engagement à l'égard de l'Evangile." Il importe que nous puissions collaborer avec les conseils oecuméniques régionaux et nationaux, a encore dit Aram 1er qui voit cette collaboration sous forme de complémentarité et non de parallélisme. De la même manière, a-t-il relevé, le Conseil ne peut pas fermer ses portes aux autres religions, mais devrait aider les Eglises à évaluer leurs relations avec elles, "en dépassant la tolérance passive et l'évangélisme agressif pour parvenir à un dialogue fécond et critique".

Pour Aram 1er, on ne peut continuer le voyage oecuménique vers le 21ème siècle sans faire un bilan du siècle finissant. Si pour les Eglises, il s'agit d'un moment d'action de grâce, l'évaluation auto-critique n'est non plus à exclure. Quelles leçons pourrons-nous tirer pour le siècle prochain? Quels sont les défis à relever ?

Le président du comité central a relevé la prédominance de l'anthropocentrisme. "Il semble que le bien et les droits de la personne humaine constituent aujourd'hui le critère de toutes les valeurs et le but de tous les efforts humains. Les droits de l'individu ont la primauté sur les valeurs spirituelles et éthiques, en particulier dans les sociétés occidentales avec pour conséquence la résurgence de nouveaux mouvements sectaires... Plus qu'en tout autre temps, l'humanité est maîtresse de la création. Or, la foi chrétienne nous enseigne que l'humanité ne peut être perçue séparément de Dieu", a réaffirmé le Catholicos de Cilicie.

L'intervenant a également dénoncé "l'apparition d'un nouveau système de valeurs basée sur la recherche effrénée du pouvoir accompagnée d'un vide moral". Il s'agit là d'un autre défi et le Conseil devra accorder une place plus importante aux questions d'éthique dans son ordre du jour.

Il faudra aussi voir comment promouvoir le dialogue entre les cultures, afin "d'assurer la coexistence harmonieuse et l'intégration pacifique des valeurs libérales et conservatrices". Le Catholicos de Cilicie a estimé que le mouvement oecuménique a fourni le contexte à un "dialogue essentiel et créateur entre les cultures et les traditions" et que ce rôle doit bénéficier d'une attention particulière au cours du nouveau siècle.

CONTINUER LE VOYAGE D'ESPÉRANCE
Après Harare, une nouvelle période de promesses et d'incertitudes s'ouvre. "La mer sur laquelle navigue le bateau oecuménique est toujours houleuse et les vents soufflent de l'est et de l'ouest, du nord et du sud, de l'intérieur et de l'extérieur de notre communauté... Cependant, ce n'est pas une raison pour baisser les bras; le voyage d'espérance commencé à Harare ne doit pas être interrompu." Car, a proclamé Aram 1er, "il n'est pas dans l'esprit oecuménique de rester assis à se lamenter sur les échecs et les problèmes".

Harare, a-t-il dit, a affirmé "la joie de l'espérance" et déclaré que "nous marchons ensemble". Notre voyage est un voyage d'espérance dans la foi, qui consiste à avancer avec une vision claire au coeur des incertitudes et des tensions.

C'est pourquoi, le Catholicos de Cilicie a conclu sur cette affirmation de réconfort: "le mouvement oecuménique n'est pas en décadence; il entre dans une période de renouveau et de transformation. Il est prêt à s'ouvrir à de nouveaux horizons".


Pour toute information complémentaire, s'adresser à: Karin Achtelstetter,
responsable de l'information du COE
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Communiqués de presse 1999

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Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 336 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.