Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

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Courrier électronique: media



le 30 juin 1999

SA SAINTETE KAREKIN Ier (1932-1999)


C'est avec un profond regret et un profond sentiment de perte que le Conseil oecuménique des Eglises (COE) a appris la mort, hier, à l'âge de 66 ans, de Sa Sainteté Karekin Ier , Patriarche et Catholicos suprême de tous les Arméniens du Saint-Siège d'Etchmiadzin, Arménie.

De 1975 à 1983, Karekin Ier fut vice-président du Comité central du COE. A la Quatrième Assemblée du COE, à Upsal en 1968, il fut élu aux Comités exécutif et central du Conseil. Il fut aussi membre de la Commission de Foi et constitution du COE.

Né en août 1932 à Kessab, village arménien du nord de la Syrie, il fut baptisé du nom de Nishan Sarkissian. En 1946, il entra au Séminaire de théologie d'Antelias, Liban. De 1957 à 1959, Sarkissian étudia à l'Université d'Oxford, Angleterre, où il obtint une licence ès lettres. De retour à Antelias, il devint doyen du Séminaire arménien de théologie du Catholicossat d'Antelias, poste qu'il occupa jusqu'en 1973. Pendant cette période, il donna des cours d'études arméniennes à l'Université américaine de Beyrouth, occupa les fonctions de secrétaire général des relations inter-Eglises du Catholicossat, et, de 1971 à 1973, fut également primat du diocèse de Julfa-Ispahan, Iran.

En 1973, l'archevêque Karekin Sarkissian se rendit à New York, Etats-Unis, pour y prendre les fonctions de prélat du diocèse oriental de l'Eglise apostolique arménienne d'Amérique. En 1977, il fut élu coadjuteur au catholicos par l'assemblée nationale de l'Eglise apostolique arménienne. C'est sous le nom de Karekin II qu'il devint l'assistant du Catholicos Khoren Ier, auquel il succéda en 1983.

En 1995, il fut élu Patriarche et Catholicos suprême de tous les Arméniens du Saint-Siège d'Etchmiadzin, Arménie.

Ses obsèques auront lieu le vendredi 9 juillet.

Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) a rendu à Sa Sainteté Karekin Ier l'hommage qui suit:

"Sa Sainteté Karekin Ier est entré dans la paix de Dieu après une longue maladie. Tous ceux qui l'ont connu garderont de lui le souvenir d'un grand chef spirituel et d'un homme engagé dans la cause de l'oecuménisme.

Un grand chef spirituel
Nishan Sarkissian, diacre hors du commun né à Kessab (Syrie), appartenant au Catolicossat de Cilicie (Antelias, Liban), fut ordonné prêtre en 1949. Il reçut alors le nom de Karekin, en mémoire du Catholicos Karekin I Hofsepiants. Le prêtre Karekin a vécu sa vocation de pasteur et d'enseignant de l'Eglise arménienne avec dynamisme et créativité. Doyen du séminaire du Catholicossat, il se consacra à la formation d'une nouvelle génération d'ecclésiastiques qui devaient devenir, selon ses propres termes, 'des ambassadeurs de la foi chrétienne', destinés à former à leur tour des 'ambassadeurs' parmi les fidèles. C'est avec la même ardeur qu'il fonda en 1963 au Liban le Mouvement des étudiants universitaires de l'Eglise apostolique arménienne, encore bien vivant aujourd'hui.

Une nouvelle étape de son parcours spirituel amena l'archevêque Karekin à devenir Prélat du diocèse de Julfa (Ispahan, Iran) en 1971. Il modernisa le musée et la bibliothèque de Julfa, faisant ainsi revivre l'histoire et l'ancien héritage des Arméniens de cette région. En 1971, il devint le représentant du Catholicos Khoren Ier auprès du diocèse oriental de New York (Etats-Unis d'Amérique). Il réorganisa les diocèses de Julfa et de New York, donnant ainsi un nouvel élan à la vie spirituelle et culturelle de son peuple, et encouragea la publication d'ouvrages d'auteurs contemporains dans les domaines de la culture, de la spiritualité et de la théologie.

Coadjuteur au Catholicos entre 1977 et 1983, puis élu Catholicos sous le nom de Karekin II de Cilicie au siège d'Antelias, Liban (1983-1995), Karekin exerça ses fonctions avec le même dynamisme. Pendant cette période, il institua la 'Journée du livre arménien', à l'occasion de laquelle il invita tous les diocèses à organiser une semaine consacrée à des expositions, des conférences et diverses présentations pour faire connaître au public la littérature arménienne ancienne et contemporaine. Il accompagna aussi les fidèles du Liban, à l'étranger et en tant que Catholicos de Cilicie, durant la période difficile de la guerre civile. En 1988, peu après le terrible tremblement de terre qui dévasta l'Arménie, il se consacra par la pensée et par l'action à la reconstruction de ce pays devenu récemment indépendant.

En 1995 Karekin fut élu Catholicos du Saint Siège d'Etchmiadzin (Arménie). Sous le nom de Karekin Ier, il continua à remplir sa vocation et à proclamer sa vision avec enthousiasme, tout en luttant contre la maladie qui devait l'emporter. Le peuple arménien gardera toujours le souvenir de Karekin Ier grâce à ses écrits et à ses réalisations. Mais, au cours des années à venir, on se souviendra surtout de lui en raison de la tâche qu'il n'a pas pu mener à chef. Il était co-président - avec le Catholicos de Cilicie, Sa Sainteté Aram Ier - du Comité pan-arménien qui prépare et coordonne les célébrations commémorant les 1700 ans de l'Arménie chrétienne, qui doivent culminer en 2001. Il a donné une dernière preuve de courage en tenant à inaugurer dans le cadre de ces célébrations, en compagnie de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, l'exposition sur les trésors de la spiritualité et de la culture arméniennes qui s'est ouverte en mars 1999 au musée du Vatican.

Un homme engagé dans la cause de l'oecuménisme
Le Père Karekin Sarkissian a été l'un des principaux architectes des relations oecuméniques de notre temps. En 1955 il participa à la Conférence de la jeunesse du Moyen Orient à Beyrouth. C'est grâce à son initiative, soutenue par Sa Sainteté Zareh Ier, que le Catholicossat de Cilicie rallia le mouvement oecuménique et devint membre du COE en 1962. Le Père Karekin assista en tant qu'observateur au Concile de Vatican II en 1962, et aux rencontres de Lambeth en 1968. En 1963, il participa à la Conférence mondiale de Foi et constitution et fut par la suite membre de la Commission permanente. Afin de renforcer les relations oecuméniques du Catholicossat de Cilicie, il organisa au cours des années 1960 les visites de Sa Sainteté Khoren Ier auprès de l'archevêque de Grèce, du Pape Paul VI, de l'Archevêque de Canterbury et du Conseil oecuménique des Eglises.

Au long de nombreuses années, le Père Karekin, devenu l'évêque, puis l'archevêque Karekin, participa aux Assemblées du COE, de celle de la Nouvelle Delhi (1961) à celle de Vancouver (1983), en qualité d'observateur ou de chef de la délégation du Catholicossat de Cilicie. A l'Assemblée d'Upsal, en 1968, il fut élu membre du Comité central et du Comité exécutif du Conseil oecuménique des Eglises.

Lors de la Cinquième Assemblée du Conseil oecuménique des Eglises à Nairobi en 1975, Karekin, alors coadjuteur au Catholicos, fut élu vice-président du Comité central et du Comité exécutif du COE.

Dès la fondation du Conseil des Eglises du Moyen Orient (CEMO/MECC) et de l'Assemblée de Nairobi, Sa Sainteté Karekin Ier, en compagnie du Père Aram Keshishian, son étudiant (le futur Catholicos Aram Ier de Cilicie), s'employa à renforcer et à approfondir les relations oecuméniques de l'Eglise apostolique arménienne, tant à l'échelon mondial qu'aux niveaux régional et national.

Une série d'ouvrages marquent le parcours oecuménique de S.S. Karekin Ier, dont le plus remarquable est sa thèse de doctorat sur 'Le Concile de Chalcédoine et l'Eglise arménienne'. Par sa vie, ses actes et ses écrits, il a rempli sa vocation chrétienne d''ambassadeur' en vue de la restauration de l'unité de l'Eglise et de l'enrichissement spirituel de son peuple, qui est à la fois le peuple arménien et celui de l'oikouméné."


Pour toute information complémentaire, s'adresser à: Karin Achtelstetter,
responsable de l'information du COE
Tél. (professionnel): (+41 22) 791 6153;
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Communiqués de presse 1999

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Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 336 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.