Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

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Courrier électronique: media


Comité Central
29 janvier - 6 février 2001
Potsdam, Allemagne

le 6 février 2001

Le COE adopte un document sur la protection des populations menacées par la violence armée


Le Comité central du COE a adopté un document intitulé « La protection des populations menacées par la violence armée : définition du point de vue éthique du Conseil oecuménique des Eglises », qu'il a transmis aux Eglises membres pour étude et discussion.

Dans l'introduction, les auteurs du document rappellent le contexte du débat qui s'est engagé sur le problème des interventions militaires et mentionne des conflits récents tels que ceux qui se sont déroulés en Somalie, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo.

La question du conflit armé et le dilemme que pose l'acceptation ou le refus de l'usage de la force, même dans des cas extrêmes, préoccupent les Eglises depuis la fondation du COE à Amsterdam en 1948, dans la période de l'après-guerre. La discussion de ces questions au sein du mouvement oecuménique a fait naître un risque de division, car les Eglises membres ont des perspectives théologiques différentes face aux problèmes de la violence et de la non-violence. Au cours de l'histoire oecuménique, ce thème a été débattu lors de nombreux colloques, ainsi que durant les réunions du Comité central et les Assemblées. En particulier depuis la fin de la guerre froide et l'éclatement de plusieurs conflits, il occupe une place très importante dans les débats oecuméniques.

Le document qui vient d'être approuvé suggère qu'au lieu d'utiliser l'expression « intervention humanitaire » on parle de « protection des populations menacées par la violence armée ». Il fait un tour d'horizon du contexte historique et social du problème, et présente la vision chrétienne de la nécessité d'établir une paix juste. Sur ce dernier point, le texte met en lumière l'impératif biblique d'établissement d'une paix juste fondée sur l'engagement et la réconciliation, ainsi que l'obligation des gouvernements de garantir la protection de leurs populations, en même temps qu'il critique l'attitude des pays et groupes de pays qui provoquent la dévastatation et la souffrance de nations entières. Il insiste également sur le rôle qui incombe à l'Organisation des Nations Unies de coordonner une réaction multilatérale adéquate au moment où il s'agit d'intervenir dans une situation de conflit.

A propos du choix entre recourir et ne pas recourir aux armes, le document reconnaît, dans un autre chapitre, la difficulté de définir des critères de décision, puisque certains chrétiens préconisent une stricte opposition à l'usage des armes alors que d'autres considèrent que, pour protéger la vie humaine, il peut être nécessaire d'y recourir dans des situations extrêmes.

Dans le cadre de la Décennie « vaincre la violence », le COE se propose de réaliser une étude approfondie de ces questions, en vue de susciter le dialogue avec les Eglises et avec les instances qui travaillent à établir des normes internationales claires et efficaces permettant aux populations victimes de la violence de bénéficier de la protection indispensable pour sauver leur vie.

Enfin, un chapitre du document aborde les considérations et critères relatifs à la protection des populations menacées par la violence. A ce propos, il fait remarquer que « l'intervention en vue de protéger des populations menacées par la violence armée risque de susciter des violences supplémentaires qui pourraient aggraver les souffrances de ces populations », en indiquant en même temps que « dans certaines crises graves, toute mesure prise trop tard ou au mauvais moment, y compris l'emploi d'armes de légitime défense, peut aussi se traduire par de lourdes pertes en vies humaines. »

« La communauté internationale dispose d'une large gamme d'instruments de défense des droits de la personne qui lui permettent d'agir sans intervenir matériellement ; de telles interventions doivent être réservées aux circonstances les plus graves et les plus extraordinaires, quand il est nécessaire de sauver et de protéger des personnes en grand danger », expliquent les auteurs du document.

Le texte établit aussi une série de critères et pose des questions telles que celles-ci : Quand peut-on autoriser une intervention visant à protéger des populations menacées par la violence armée ? Qui peut intervenir ? Quelles formes d'intervention sont justifiées ? Qui vérifie la conformité des opérations ? Il fait référence également au rôle des Eglises dans la protection des populations menacées par la violence armée, en soulignant que « les Eglises ont un rôle essentiel à jouer » dans toutes les phases du processus.

Parmi les tâches qui incombent aux Eglises, le document mentionne notamment celles-ci : attirer assez tôt l'attention sur les dangers potentiels courus par les populations civiles ; agir en faveur de la paix et de la réconciliation ; assurer l'accompagnement des femmes, des hommes et des enfants en danger ; apporter une aide humanitaire ; après les conflits, collaborer à la reconstruction et à la réinsertion. En outre, les Eglises seront consultées à tous les stades par les organisations de coopération, afin de « déterminer quelles mesures de soutien oecuménique sont nécessaires. »

Enfin, le document soumis aux Eglises pour étude et réflexion conclut en insistant pour que les Eglises prises dans des situations de conflit maintiennent des contacts aux niveaux national, régional et mondial et, chaque fois que c'est possible, collaborent avec d'autres communautés religieuses et avec les membres de la société civile.

Photos du Comité central


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Communiqués de presse 2001

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