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CENTRAL COMMITTEE
29 January - 6 February 2001
Potsdam, Germany

le 6 février 2001E

Un Prix Nobel de la Paix soutient la Décennie "Vaincre la violence" du COE : José Ramos-Horta, du Timor-Est


Le Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE), réuni à Potsdam du 29 janvier au 6 février, a reçu le soutien de José Ramos-Horta, Prix Nobel de la Paix et actuellement directeur de cabinet dans le gouvernement provisoire mis en place en Timor-Est par l'ONU. Lors d'une conférence de presse dans la "Maison des cultures du monde" (Berlin) où le Comité central du COE se retrouvait pour le lancement de la Décennie "Vaincre la violence", il a précisé qu'avec d'autres Prix Nobel il avait lui-même demandé au Secrétaire général des Nations Unies l'instauration d'une décennie de la paix.

Or, pour lui, au-delà des approches théoriques, la violence a des raisons concrètes : quand, dans les maisons, les femmes et les enfants sont maltraités, que dans les communautés de voisinage se développent les gangs et que, plus largement, le crime organisé gangrène la société, les raisons de ces violences ne sont pas à chercher ailleurs que dans la pauvreté, le chômage, la faim, le manque de logement, l'absence d'écoles et, résultant de tout cela, l'ennui et l'oisiveté des gens.

Face à cela, dit José Ramos-Horta, il y a un moyen « simple » : dégager des ressources pour surmonter la pauvreté et développer la culture. Et le Prix Nobel insiste : les pays riches et les grandes banques peuvent facilement annuler la dette des pays en voie de développement, car les prêts ont été largement remboursés, et ce avec des intérêts énormes. « Bien sûr », ajoute-t-il, « l'annulation de la dette signifie que des changements structurels soient entrepris dans les pays pauvres, sinon ce seront encore les mêmes qui profiteront de l'amélioration obtenue. »

Interrogé quant à la possibilité de surmonter la violence armée, José Ramos-Horta a demandé que les pays riches mettent au point entre elles un « code de bonne conduite » concernant le transfert d'armes. Répliquant à l'argument selon lequel les gouvernements seraient impuissants à influencer les circuits illicites de trafic d'armes, le Prix Nobel de la Paix a relevé que les circuits illicites sont souvent, sinon toujours, connectés au marché officiel.

José Ramos-Horta a commenté le lancement par le COE de la Décennie « Vaincre la violence » en affirmant que « les Eglises sont particulièrement bien placées pour promouvoir, par l'éducation, une culture de la non-violence ». Il a estimé aussi qu'il ne fallait pas se comporter de manière naïve en matière d'« intervention humanitaire » : « Fallait-il se contenter de prêcher et de prier », a-t-il questionné, « pendant que les Kosovars mouraient ? » Il a reconnu qu'il avait été parmi les rares Prix Nobel, avec Elie Wiesel, à se déclarer d'accord avec l'intervention de l'OTAN en ex-Yougoslavie.

Interrogé quant à ses relations avec les Eglises, au Timor-Est, José Ramos-Horta a relevé avec humour que la presse française l'avait à plusieurs reprises qualifié d'évêque. « Je ne suis qu'un catholique de base et je ne vais pas à la messe plus souvent que le catholique moyen. Par contre, je travaille en étroite collaboration avec l'évêque du Timor. » Le Prix Nobel de la Paix a témoigné que les églises et les résidences épiscopales étaient toujours restées ouvertes aux réfugiés cherchant asile contre la répression, et que la plupart du temps les forces armées s'étaient arrêtées aux portes de ces bâtiments.

S'exprimant au sujet des revendications d'autonomie de Papoua-Ouest (Indonésie), José Ramos-Horta a d'abord plaidé pour que l'on cesse de faire un lien automatique entre autodétermination et indépendance, comme si l'une entraînait forcément l'autre. Lui-même se garde de dire à d'autres ce qu'ils doivent faire, même si, personnellement, il n'encourage pas le démembrement d'un pays.

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