Conseil oecuménique des Églises Bureau de la communication
Communiqué de presse

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Le 16 février 2001

Commission des droits de l'homme des Nations Unies
La mondialisation et la liberté religieuse au centre des préoccupations du COE


Lors de la 57ème session de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies qui aura lieu d 19 mars au 27 avril prochain, le Conseil oecuménique des Eglises (COE) abordera certains thèmes et fera part de ses préoccupations devant la situation dans un certain nombre de pays.

« Cette année, le COE a soumis deux déclarations écrites sur des thèmes : l'une sur les droits économiques, sociaux et culturels dans le contexte de la mondialisation ; l'autre sur la liberté religieuse, la liberté et l'intolérance religieuse », explique Clement John, secrétaire exécutif au sein de l'équipe « Relations internationales » du COE.

Dans sa déclaration écrite sur les droits économiques, sociaux et culturels, le COE salue le rapport préliminaire des rapporteurs spéciaux de l'ONU, Joseph Oloka-Onyango et Deepika Udagama, intitulée « La mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance des droits de l'homme ». Pour le COE, le rapport « attire l'attention dans des termes clairs et lucides sur les aspects négatifs de la mondialisation qui exclut de larges secteurs de la population du Sud des avantages sociaux du phénomène ».

Le COE note que le rapport « souligne à juste titre que l'Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international doivent cesser de considérer les droits de l'homme 'comme des éléments secondaires de la formulation et de l'application' de leurs politiques et instruments ». C'est pourquoi le COE attend avec impatience la suite qui sera donnée aux recommandations des rapporteurs. Ceux-ci appellent en effet à l'adoption de directrives qui constitueraient un cadre précisant les obligations fondamentales des principaux acteurs de la mondialisation en matière de droits de la personne. « Suivies d'effet, déclare le COE en conclusion, ces recommandations permettraient de fixer des limites bien nécessaires à la totale liberté d'action des institutions financières internationales. »

La liberté religieuse, la liberté et l'intolérance religieuse sont au centre des préoccupations du COE et de ses Eglises membres depuis de nombreuses années. La déclaration de cette année s'appuie sur les contacts intensifs avec les Eglises membres du COE vivant dans des situations de conflit « qui présentent une importante dimension religieuse », comme le Soudan ou l'Indonésie. Sur la base de cette expérience et des rapports qu'il reçoit, le COE attire l'attention de la Commission des Nations Unies et du rapporteur spécial sur les facteurs qui contribuent à la poussée de l'intolérance religieuse, notamment :

  • la répartition inéquitable des ressources économiques et le refus de partager le pouvoir politique ;
  • le retour de la religion au centre de la vie nationale », bienvenu par certains et considéré comme une menace par d'autres ;
  • utilisation de plus en plus fréquente de la religion comme un « outil et un catalyseur dans l'escalade » des conflits ;
  • les appels que lancent les minorités religieuses en faveur de l'intervention, qui souvent attisent les sentiments nationalistes et conduisent à une polarisation encore plus grande ;
  • l'utilisation des lieux de cultes comme tribunes d'où prôner la haine et la violence religieuse ;
  • « l'utilisation de ressources financières et de personnes à l'étranger pour attiser les feux de l'intolérance et de la violence religieuses » ;
  • la crainte des minorités religieuses non musulmanes face à l'application des lois de la sharia'h ; ces minorités considèrent souvent l'application de la sharia'h comme « étant discriminatoire et venant en violation des droits fondamentaux des minorités, énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l'homme et d'autres normes internationalement acceptées ».

    C'est pourquoi, dans sa déclaration, le COE demande que l'on prône avec énergie le dialogue entre les religions aux niveaux aussi bien international que local : « Un tel dialogue devrait être promu et par les gouvernements et par les groupes religieux au moyen de programmes de formation et de sensibilisation, où les membres des différentes communautés apprendraient à respecter la religion et la culture des autres... ».

    Outre les deux déclarations écrites, M. John prévoit que le COE insistera aussi sur les problèmes de droits de la personne dans certains pays, abordés lors de la dernière session de son Comité central, à savoir la Colombie, le Soudan, l'Indonésie, la Palestine et Chypre.

    Le COE soutiendra les petites délégations rattachées aux Eglises venues d'Indonésie et du Guatemala pour assister à certaines séances de la Commission.


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    Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 342 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.