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le 22 mars 2000

Les participants à une réunion commune historique de représentants de la CETA et du COE engagent les deux organisations à coopérer étroitement en vue de résoudre les graves problèmes auxquels l’Afrique est confrontée


La première réunion conjointe des membres africains du Comité central du Conseil oecuménique des Eglises (COE) et des membres du Comité général de la Conférence des Eglises de toute l’Afrique (CETA) s’est achevée le mardi 21 mars sur l’engagement formel de coopérer étroitement à l’avenir.

Les délégués présents, qui étaient plus d’une cinquantaine, ont distingué plusieurs thèmes prioritaires sur lesquels les deux organisations oecuméniques devraient se pencher ensemble à l’avenir :

  • la justice économique et la bonne gestion des affaires publiques
  • le règlement des conflits, l’édification de la paix et la réconciliation
  • la santé et l’éducation
  • la spiritualité, l’identité et l’unité.

    Les délégués ont reconnu la nécessité de définir des lignes directrices claires pour leurs organisations respectives, et souligné l’importance des techniques de la communication et de l’information pour faciliter l’établissement de réseaux. Ils ont demandé une présentation « verticale et horizontale » des rapports, la pratique de la responsabilité à tous les niveaux de l’Eglise et la « réanimation » des secrétariats des femmes et des jeunes dans les Eglises.

    Dans son allocution principale prononcée le premier jour de la réunion, Mme Agnes Abuom, membre du Collège présidentiel du COE, a donné une illustration frappante des défis auxquels l’Afrique est confrontée. Elle a souligné que 189 millions de personnes souffrent de malnutrition sur le continent, alors que 20 millions sont déracinées. Le VIH/SIDA fait peser une grave menace sur la vie. Au Kenya, par exemple, 500 personnes par semaine meurent du SIDA, alors que ce chiffre est de 700 par semaine au Zimbabwe.

    « Il est alarmant de constater que des millions de personnes meurent dans un monde qui regorge de richesses », a-t-elle noté, en demandant « comment nous pouvons nous unir pour déjouer le piège mortel de la pauvreté ». Selon Mme Abuom, le système économique mondial est « injuste » : « Il suce les gens jusqu’à la moelle [et] engendre le racisme. »

    La réunion de la CETA et du COE « se situe à un moment capital de la vie des Africains », a déclaré le secrétaire général de la CETA Clement Janda dans son allocution d’ouverture le lundi 20 mars. « Nous sommes confrontés aux défis des guerres civiles, des guerres économiques, des luttes politiques, des problèmes écologiques, des catastrophes naturelles ou causées par l’homme, du fléau du SIDA et d’autres maladies qu’on peut soigner. »

    Le secrétaire général de la CETA a recommandé que des réunions des deux organes directeurs de la CETA et du COE se tiennent désormais périodiquement, « disons tous les deux ou trois ans. »

    Dans des remarques lues à la séance d’ouverture, le secrétaire général adjoint du COE Georges Lemopoulos a qualifié la première réunion commune des organes directeurs de la CETA et du COE d’événement « historique ». Les recommandations du colloque, a-t-il suggéré, devraient être « porteuses d’espérance, axées sur la pratique, mais aussi capables d’enflammer l’imagination de la population africaine, en particulier des femmes et des jeunes. »

    « Nous avons besoin d’une vision commune pour travailler ensemble dans la lutte pour la vie » : ainsi se résume le défi lancé aux membres africains du Comité central du COE et aux membres du Comité général de la CETA par le président de l’Eglise presbytérienne au Rwanda, le pasteur André Karamaga. Dans son allocution principale d’ouverture sur « Le seul mouvement oecuménique », le pasteur Karamaga, membre des deux organes directeurs oecuméniques, a appelé les délégués du COE et de la CETA à travailler en vue de « l’unité d’action ».

    Selon lui, le mouvement oecuménique se compose de quatre catégories de personnes :

  • les membres des Eglises locales - hommes, femmes et enfants
  • les personnes qui représentent les Eglises locales aux niveaux national, sous-régional, régional et international
  • les responsables - ou le personnel - oecuméniques
  • les collaboratrices et collaborateurs des institutions donatrices.

    Le pasteur Karamaga a relevé les insuffisances qui se manifestent dans les quatre catégories en matière de promotion du mouvement oecuménique. Au niveau local, les Eglises sont confrontées à des problèmes de direction, de gestion et de finances, a-t-il constaté, en notant que les Eglises sont parfois prisonnières de « frontières étroites » tracées par leurs intérêts nationaux ou tribaux.

    Il a aussi critiqué les « fonctionnaires oecuméniques » qui perdent le contact avec leurs Eglises locales. « J’ai du mal à voir en nous une source d’inspiration du mouvement oecuménique », a-t-il déclaré, en ajoutant que les personnes qui travaillent pour les institutions donatrices ont tendance à perdre aussi le contact avec les Eglises locales.

    Réagissant aux remarques du pasteur Karamaga, l’évêque anglican Godfrey M. Mhogolo, de Tanzanie, a noté que « les instruments oecuméniques ne communiquent pas les uns avec les autres ». Selon lui, au lieu de coopérer, le COE et la CETA se font concurrence pour mobiliser les fonds des donateurs.

    Lors de la séance de clôture, les délégués du COE et de la CETA ont décidé d’adresser un message de solidarité aux Eglises membres à l’oeuvre dans les pays touchés par les récentes inondations : Mozambique, Afrique du Sud, Zimbabwe, Zambie, Botswana et Madagascar.

    Bouleversés par le suicide collectif des adeptes d’une secte morts le vendredi 17 mars dans un incendie volontaire en Ouganda, les délégués ont envoyé un message de condoléances aux Eglises membres de ce pays. Ils ont également exprimé leur solidarité à d’autres secteurs troublés du continent, parmi lesquels le Nigéria, le Sénégal, le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo, l’Angola, le Soudan et la Namibie.


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    Le Conseil oecuménique des Eglises (COE) est une communauté de 337 Eglises. Elles sont réparties dans plus de 100 pays sur tous les continents et représentent pratiquement toutes les traditions chrétiennes. L'Eglise catholique romaine n'est pas membre mais elle collabore activement avec le COE. La plus haute instance dirigeante du COE est l'Assemblée, qui se réunit environ tous les 7 ans. Le COE a été formé officiellement en 1948 à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le secrétaire général Konrad Raiser, de l'Eglise évangélique d'Allemagne, est à la tête du personnel de l'organisation.