huitième assemblée et cinquantenaire

Faisons route ensemble
Appel de peuple autochtones
"Pourquoi attendons-nous toujours ?"



Ce texte a été adopté lors d'une rencontre des peuples autochtones qui s'est tenue à Harare les 1er et 2 décembre pour préparer l'Assemblée du COE. Elle réunissait 42 personnes originaires de 19 pays, dont beaucoup ont ensuite participé à l'Assemblée en qualité de délégués de leur Eglise.


APPEL DE PEUPLE AUTOCHTONES

"Nous attendons toujours... un véritable partenariat et la pleine reconnaissance de nos droits".

Par la grâce du Créateur et guidés par nos ancêtres, nous, peuples autochtones, nous avons survécu et nous célébrons notre survie. Nous avons survécu malgré le racisme du génocide, de la colonisation, de l'assimilation et du développement. La terre est notre Mère: elle est donc sacrée. Nous affirmons nos identités, nos cultures, nos langues, nos philosophies de la vie, nos spiritualités et le caractère sacré de nos terres: elles sont liées à la relation équilibrée avec toute la création.

Par le passé et aujourd'hui encore, les Eglises nous ont forcé à entreprendre un voyage ecclésial et théologique qui s'est traduit par notre assimilation dans une uniformité consentie. Les Eglises n'ont ni reconnu ni compris les peuples autochtones pour le plus grand appauvrissement de tous.

Les vies, les spiritualités, les langues et les cultures des peuples différents que nous sommes sont constamment sous la menace. Nous sommes menacés par les activités minières, la conservation de la faune, la déforestation, les industries de la pêche, les barrages hydro-électriques, la militarisation, les déchets et les essais nucléaires, l'éco-tourisme et par bien d'autres projets. Les frontières des Etats modernes sont des constructions du colonialisme qui fragmentent la vie de nos sociétés et s'immiscent dans nos modes d'existence. Nos sites sacrés ont été et sont encore profanés. Ces menaces, fruit du colonialisme, se perpétuent aujourd'hui par les modèles de développement qui cherchent à exploiter nos ressources naturelles au mépris des générations à venir.

Nous reconnaissons que le COE et certaines de ses Eglises membres ont fait des efforts pour comprendre les peuples autochtones et lutter à leurs côtés, mais beaucoup reste encore à faire. L'enrichissement des Eglises et la guérison des communautés autochtones doivent commencer par un engagement permanent à collaborer et à agir en partenariat de façon durable et significative. Ce partenariat exige des Eglises un changement d'esprit radical. Elles doivent reconnaître qu'elles ont bénéficié des structures politiques et économiques injustes qu'elles ont contribué à créer. Le changement ne doit pas intervenir seulement parce que les Eglises doivent changer mais parce qu'elles veulent changer - en réponse à l'ordre impératif de l'Evangile. Nous exhortons les Eglises membres à écouter à nouveau le récit de nos vies et à éprouver de l'intérieur le rôle historique joué par les Eglises dans les agressions perpétrées contre nous.

Nous demandons avec insistance au COE et à ses Eglises membres:

A l'heure où nous célébrons le cinquantième anniversaire du COE, nous rappelons à nos frères et à nos soeurs des Eglises membres que les terres doivent être restituées et les opprimés libérés.



Réactions des particpants évangélique

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Huitième Assemblée et Cinquantenaire

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