conseil oecumenique des eglises

Huitième Assemblée
Réunion d'information-débat sur le Secrétariat général

Ordre du jour annoté



La réunion d'information-débat consacrée au Secrétariat général porte sur les secteurs d'activité qui aident le secrétaire général à veiller à ce que "les travaux du COE dans son ensemble soient menés dans un esprit de collaboration et d'une manière intégrée et cohérente": Il s'agit de l'Institut oecuménique de Bossey et des bureaux suivants: Relations avec les Eglises et la communauté oecuménique, Relations interreligieuses, Communication, Finances et administration (y compris Mobilisation et coordination des fonds). Le temps réservé à l'examen et à l'évaluation des travaux de ces bureaux étant très court (trois séances seulement), les participants à cette réunion d'information-débat sont invités à lire attentivement les chapitres qui s'y rapportent dans le présent guide de travail et dans le document intitulé De Canberra à Harare.

"La valeur de tout le travail accompli par le COE se mesure à sa pertinence pour les Eglises membres dans le monde. Répond-il à leurs besoins, à leurs attentes? Et surtout, les aide-t-il, les encourage-t-il et même, en cas de nécessité, les pousse-t-il à prendre au sérieux la vocation qui est la leur et qu'elles ont reconnue, celle d'oeuvrer ensemble à l'unité de l'Eglise du Christ?" (De Canberra à Harare, p.1.). C'est là le fil qui relie les travaux présentés au cours de ces trois séances d'information-débat et c'est la jauge, en fin de compte, à laquelle on mesurera les activités, les manifestations et les programmes des sept années écoulées. Les participants, en lisant cette documentation et en entendant les exposés pendant la réunion, se poseront trois questions fondamentales: (1) Quel a été le mandat de ce secteur de travail durant la période écoulée? (2) De quelle structure et de quelles ressources le COE disposait-il pour mener à bien cette tâche? (3) Quels ont été les points forts et les points faibles du travail accompli, et quels enseignements en tirons-nous pour la tâche à accomplir demain?




Président: l'évêque Zacharias Mar Theophilus, Eglise syrienne Mar Thoma de Malabar, Inde;
Vice-présidente: Mme Beatrice Odonkor, Eglise presbytérienne du Ghana.

1ère séance

  1. Accueil et introduction générale: Zacharias Mar Theophilus.
  2. Présentation et objectif des réunions d'information-débat: Beatrice Odonkor.
  3. Introduction générale aux travaux des bureaux liées au Secrétariat général par le pasteur Robert Welsh.
  4. Bref résumé des activités de l'Institut oecuménique de Bossey, par Robert Welsh et par deux étudiants de l'Institut universitaire d'études oecuméniques. Le résumé sera suivi par des questions et une discussion sur l'importance pour les Eglises membres et les partenaires oecuméniques du COE de préparer une nouvelle génération de responsables oecuméniques, et sur la manière dont les programmes de l'Institut oecuménique peuvent être utiles aux Eglises pour former laïcs, prêtres et pasteurs.
2ème séance
  1. Présentation des lignes-forces du Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique, par le professeur Reinhard Frieling. Les membres du Comité d'orientation du programme poseront ensuite des questions liées à l'introduction et au résumé contenu dans le Guide de travail de l'Assemblée, après quoi le président ouvrira la discussion, appelant les participants à poser des questions et à intervenir dans le débat.
  2. Brève présentation par l'évêque Biörn Fjärstedt des travaux du Bureau des relations interreligieuses, suivie de questions et d'un débat portant surtout sur la pertinence de ces activités pour les Eglises membres et les partenaires oecuméniques du COE; les invités représentant d'autres religions seront appelés à apporter leur contribution.
3ème séance
  1. Brève présentation par M. Mike Wooldridge des activités du Bureau de la communication, suivie de questions et d'un débat portant surtout sur la pertinence du travail réalisé dans le domaine de la communication oecuménique pour les Eglises membres et les partenaires oecuméniques du COE.
  2. Brève présentation de la situation financière du Conseil oecuménique des Eglises par Mme Birgitta Rantakari et exposé des projets dans le domaine de la mobilisation des fonds par le pasteur J. Oscar McCloud.
  3. Débat de conclusion animé par les membres du sous-groupe du Comité d'orientation du programme.





Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique

Le mandat du Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique, tel qu'il a été approuvé par le Comité central en 1991, est le suivant:

a. aider le secrétaire général et les unités de travail du Conseil à développer, à coordonner et à suivre de près les relations avec les Eglises membres, en coopération avec les groupes de travail et les secrétariats régionaux;
b. faciliter la tâche du Groupe mixte de travail et promouvoir les relations avec l'Eglise catholique romaine;
c. faciliter et développer les relations avec les organisations oecuméniques régionales, les conseils nationaux d'Eglises et les communions chrétiennes mondiales, en concertation et en coopération avec d'autres bureaux du COE;
d. établir, suivre et coordonner les relations avec d'autres organisations oecuméniques telles que la FUACE, les UCJG, les UCF et d'autres;
e. promouvoir les relations avec les Eglises qui ne sont pas membres du COE;
f. développer et consolider les relations avec les évangéliques, les organisations évangéliques et les mouvements charismatiques;
g. conseiller le secrétaire général sur les actions de nature pastorale à entreprendre auprès des Eglises membres et des conseils affiliés d'une région donnée et, le cas échéant, coordonner la réalisation de ces actions;
h. faciliter la coordination interne et la coopération avec les groupes de travail régionaux, le Groupe des voyages, le Groupe chargé des questions orthodoxes, le Groupe de travail sur les relations avec l'Eglise catholique romaine et celui sur les relations avec les évangéliques, etc.

Un bref bilan des activités

Edifier la communauté
Le Bureau a pour premier souci de promouvoir la qualité de la communauté fraternelle du COE telle qu'elle s'exprime dans les relations du Conseil avec les Eglises membres et dans les relations de ces Eglises entre elles. C'est également la tâche la plus difficile qui lui incombe, étant donné le nombre d'Eglises membres et la grande diversité des contextes dans lesquels elles vivent.

Eglises membres. Le Bureau a enrichi et renforcé les relations avec les Eglises membres en organisant (lui-même ou en collaboration avec d'autres bureaux) des visites de membres du personnel et des visites d'équipes oecuméniques, en accueillant des délégations d'Eglises qui se rendaient auprès du COE et en répondant à des invitations. Il s'est surtout attaché à manifester sa solidarité avec les Eglises qui se trouvaient plongées dans des situations de conflit. Il a accordé tout particulièrement son attention à deux secteurs de la communauté oecuménique: les Eglises orthodoxes, dans le cadre du mandat confié à l'un des deux secrétaires exécutifs orthodoxes en poste à Genève, et les Eglises membres des Etats-Unis par le biais du Bureau des Etats-Unis.

Oecuménisme à l'échelon local Dans certains cas, le Bureau a oeuvré pour la promotion des relations entre les Eglises dans un contexte local (par exemple en Roumanie, en Bulgarie, en République démocratique du Congo).

Responsables des relations oecuméniques.. On a commencé à mettre en place un réseau qui regroupe les responsables des relations oecuméniques des Eglises membres. On a organisé deux réunions à leur intention et l'on a entamé avec eux une réflexion commune sur les formes possibles de collaboration.

Nouvelles Eglises membres. Dès sa création, le Bureau a été chargé de traiter les demandes d'admission de nouveaux membres. Durant la période examinée, treize nouvelles Eglises ont été accueillies au sein du COE, deux Eglises membres associées sont devenues membres à part entière et une Eglise unie a adhéré au Conseil par le biais d'une de ses Eglises constituantes qui en était déjà membre.

Implications de la qualité de membre. Les critères d'admission au COE ont été révisés et les propositions d'amendements au Règlement ont été approuvées par le Comité central. Le Bureau a participé à l'élaboration d'un document d'orientation générale intitulé "Implications de la qualité de membre", qui a été adopté par le Comité central.

L'Eglise catholique romaine
Au-delà du cercle des Eglises membres, l'Eglise catholique romaine est en un sens le partenaire le plus immédiat du COE. Dès le début, les relations avec l'Eglise catholique ont été l'une des grandes préoccupations du Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique, et l'une de ses principales responsabilités.

Groupe mixte de travail (GMT). TLe Bureau en assure le cosecrétariat au nom du COE. Dans le cadre du GMT ont lieu des discussions et une réflexion approfondies sur des préoccupations communes aux deux interlocuteurs. Elles sont stimulées par d'importants documents rédigés de part et d'autre (par exemple les encycliques papales, le Directoire sur l'oecuménisme, le document - portant sur "La formation oecuménique", "Le témoignage commun et le prosélytisme" et "Le dialogue oecuménique sur les questions morales" - ont été finalisés. Les préparatifs des célébrations qui marqueront l'an 2000 ont été l'un des principaux points à l'ordre du jour et ils ont fait l'objet d'une étroite coopération.

Relations à l'échelon local
Malgré les efforts faits par le GMT, les possibilités qu'il a d'influencer les relations oecuméniques à l'échelon local demeurent limitées. La participation croissante de l'Eglise catholique aux activités des conseils nationaux d'Eglises et des organisations oecuméniques régionales ouvre une nouvelle voie qu'il faut examiner de près.

Conseils nationaux d'Eglises/conseils chrétiens nationaux. Le Bureau a participé de très près à la planification, au déroulement et au suivi du Troisième Colloque international des CNE, qui s'est tenu en février 1993 à Hong-kong. A la session du Comité central de 1994, la place et le rôle des CNE dans le mouvement oecuménique ont été discutés lors d'une séance plénière sur l'oecuménisme à l'échelon local. Le Bureau a organisé régulièrement des réunions des représentants des CNE qui assistent au Comité central. Partout où cela s'est révélé possible, il a maintenu les contacts avec les CNE grâce à des échanges de correspondance et à des visites. Enfin, trois CNE ont été admis parmi les conseils associés au COE.

Organisations oecuméniques régionales. En 1992, un document intitulé "Principes directeurs des relations et de la coopération entre les organisations oecuméniques régionales et le Conseil oecuménique des Eglises" a été rédigé par le groupe des secrétaires généraux des organisations oecuméniques régionales et le Bureau, puis approuvé par le Comité central. A partir de 1992, le Bureau a assisté aux réunions annuelles des secrétaires généraux des organisations oecuméniques régionales et, depuis 1994, il fournit une aide administrative. A la demande du secrétaire général, le Bureau a organisé une série de réunions entre le COE et chacune des organisations oecuméniques régionales afin de discuter des relations et de la coopération dans le contexte de chaque région. Cette démarche a abouti à la création de petits "groupes mixtes de travail" avec trois des organisations oecuméniques régionales, qui ont pour tâche d'étudier de nouveaux modèles de coopération; d'autres initiatives du même genre suivront probablement.

Nouvelles tendances. Au cours des dernières années, deux nouveaux éléments ont influencé la nature des conseils d'Eglises et la manière dont ils se conçoivent: il s'agit de la participation croissante de l'Eglise catholique romaine aux niveaux national et régional et de la recherche de nouveaux modèles. Pour stimuler la réflexion dans ce domaine, le Bureau a rédigé deux documents, l'un sur "Les grandes tendances au sein des CNE", l'autre sur "Les modèles de conseils", qui ont été largement diffusés et discutés.

Communions chrétiennes mondiales (CCM)
Historiquement, le Conseil a entretenu des relations étroites avec quelques-uns des organismes confessionnels mondiaux, alors qu'avec d'autres, les contacts étaient moins intensifs. Dans ce domaine également, le Bureau a considéré qu'il avait essentiellement pour tâche d'encourager la réflexion commune et de favoriser de nouvelles formes de relations.

Conférence annuelle des CCM. Le Bureau a coordonné la participation du COE aux réunions annuelles des secrétaires généraux des CCM. Parmi les questions débattues, il faut mentionner celle de la participation des CCM à l'élaboration des décisions du COE. Il conviendra de l'examiner de manière plus approfondie dans le contexte de l'étude sur la vision et la conception communes du Conseil.

L'an 2000. Personne n'avait prévu que cette question serait inscrite à l'ordre du jour du Bureau. C'est avant tout le résultat des relations avec l'Eglise catholique romaine et avec les communions chrétiennes mondiales. Le Bureau a facilité contacts et discussions et organisé deux réunions informelles avec les communions chrétiennes mondiales et d'autres partenaires oecuméniques afin d'offrir un espace de consultation oecuménique à un large cercle d'interlocuteurs.

Autres organisations oecuméniques
Le Bureau a entretenu des contacts permanents avec un certain nombre d'organismes oecuméniques internationaux. Dans le cadre de la révision des critères d'admission au COE, un nouvel article du Règlement sur les organisations oecuméniques internationales a été rédigé et approuvé, offrant la possibilité à ces dernières d'avoir le statut officiel d'organisation en relation de travail avec le COE.

Eglises évangéliques, pentecôtistes et indépendantes
Lors de sa première réunion, le Groupe consultatif (1992) a accordé une certaine priorité au développement des relations avec les Eglises et les organisations appartenant aux traditions évangéliques et pentecôtistes. Le Bureau, agissant au nom du COE, a lancé plusieurs initiatives et facilité les contacts auprès des milieux évangéliques.

Consultations. On a organisé plusieurs consultations dans diverses régions, qui réunissaient des représentants d'Eglises évangéliques, pentecôtistes ou indépendantes non membres du COE avec des représentants de ses Eglises membres.

Dialogue entre orthodoxes et évangéliques. A la demande d'un petit groupe de membres du Comité central, le Bureau a pris la responsabilité d'organiser deux rencontres de représentants d'Eglises orthodoxes et d'Eglises évangéliques membres du Conseil.

Autres contacts. Dans le cadre des efforts faits pour élargir et diversifier les relations, les responsables du Bureau se sont rendus auprès d'Eglises évangéliques et pentecôtistes et d'Eglises de la sainteté (Holiness Churches) dans différents pays. Ils ont resserré les liens déjà existants avec les organisations évangéliques internationales grâce à des visites, des contacts réguliers et l'envoi de représentants aux manifestations importantes.

Groupe mixte de travail. Le Bureau s'est entendu avec des représentants des communautés pentecôtistes pour mettre sur pied un groupe de travail commun COE-pentecôtistes dans la période qui suivra l'Assemblée.

Coordination et collaboration internes
Dès sa création dans le cadre de la restructuration de 1991, le Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique s'est efforcé de développer la coordination et la coopération avec les autres unités et bureaux du COE ainsi qu'avec les groupes de travail du personnel, tâche qu'il considérait comme une priorité. Il a tenu plusieurs réunions avec les unités et certains des groupes de travail pour que tous parviennent à s'entendre sur la définition des tâches et les modes de consultation. Dans de nombreux cas, la collaboration a été réelle (dans le cadre des visites d'équipes, de réunions, de consultations), mais on a connu aussi quelques échecs.

Service "visiteurs"
Il n'y a pas si longtemps encore, l'accueil des groupes, des délégations et des personnes qui venaient visiter le COE et le Centre oecuménique laissait beaucoup à désirer. Le Bureau a été chargé de s'occuper de cet aspect des relations du Conseil. La question n'a été résolue de façon satisfaisante qu'en 1996, date à laquelle on a créé un Service "visiteurs", confié à un membre du personnel dont c'est la tâche principale. Les visites des délégations d'Eglises membres et non membres sont importantes pour le travail du Bureau. Leur nombre ne cesse de croître et elles offrent des occasions utiles de prises de contacts et d'échanges.

Publications
Le Bureau a consacré une bonne partie de son temps et de ses ressources à la publication de rapports de consultations et de réunions, et à la rédaction d'articles liés aux divers aspects de son travail. Ce sont là pratiquement les seuls moyens dont il dispose pour faire connaître ses activités et communiquer avec la communauté oecuménique. Le Bureau des Etats-Unis publie régulièrement un bulletin d'information (en anglais) intitulé le Courier.

Conception et vision communes du COE
Le Bureau a participé de très près à l'étude CVC. Il a pris part à la rédaction du document de travail et formulé des commentaires sur les implications de cette étude pour la structure interne du Conseil. Mais surtout, ce qui est plus important, il conçoit de plus en plus son travail dans la perspective de la nouvelle vision commune. Par exemple, il a soulevé la question de savoir si les organisations oecuméniques régionales et le COE pourraient s'engager ensemble dans une réflexion de fond sur un nouveau modèle de structures oecuméniques aux niveaux régional et mondial. Il a posé la question de la participation des communions chrétiennes mondiales aux processus de prise de décision du COE. Enfin, l'échange d'informations et la discussion qui ont eu lieu au sein du Groupe mixte de travail COE-ECR ont contribué au travail de défrichage qui a aidé le Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens à formuler ses réactions à l'étude CVC.

Essai d'évaluation

Par rapport au mandat
Dans l'ensemble, il paraît justifié de dire que le Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique a accompli le mandat qui lui avait été confié. Il faut cependant signaler quelques points faibles.

Relations avec les Eglises membres. L'objectif que l'on s'était fixé d'établir un dossier des relations avec chaque Eglise membre et de la suivre de près (sa participation aux activités du COE, les visites effectuées, sa représentation auprès des organes directeurs, etc.) n'a pas été atteint. Un tel travail aurait permis de repérer les membres "passifs" et oubliés de la communauté et d'organiser des visites pour les y inclure davantage. De telles visites ont été organisées seulement dans quelques cas (par exemple en Malaisie et en République démocratique du Congo).

Le rôle du Bureau étant d'aider le secrétaire général et l'ensemble du Conseil à entretenir et à développer les relations avec les Eglises membres, les visites du secrétaire général auprès des Eglises et les programmes comme celui des visites d'équipes de la Décennie offrent à ses responsables des occasions importantes d'accomplir leur tâche. Bien qu'ayant été associés à certaines de ces visites, ils auraient pu y apporter une contribution plus substantielle.

Par ailleurs, le Bureau n'a que partiellement rempli son rôle d'accompagnement auprès des Eglises aux prises avec des problèmes internes, qui vivent dans des situations de conflit socio-politique ou qui trouvent difficile de continuer à faire partie de la communauté du Conseil. A cet égard, on a lancé plusieurs initiatives sans les mener jusqu'au bout. Il serait facile de trouver des raisons qui expliqueraient ces lacunes (par exemple le manque de temps et de ressources); mais fondamentalement, il s'agit d'une question de priorité.

Le Bureau n'a sans doute pas mesuré toute l'ampleur des sentiments anti-oecuméniques qui régnaient parmi les Eglises orthodoxes, en particulier en Europe centrale et orientale, ni compris à quel point il était urgent de consacrer davantage de temps et de ressources au soutien et à l'accompagnement des ces Eglises. Il n'a certes pas été le seul à cet égard, mais cela ne saurait l'excuser.

Coordination interne. Eviter de devenir un Bureau de plus, juxtaposé aux structures existantes, avec un ordre du jour à lui: cela a été le plus gros problème du Bureau des relations avec les Eglises et la communauté oecuménique. Pourtant c'est précisément ce qui s'est produit, cela en grande partie à cause de la distinction que l'on a persisté à maintenir entre les relations et les programmes, et à cause de la difficulté d'agir au nom des groupes de travail du personnel. La coordination comprise dans le sens d'une prise d'initiatives communes et d'une consultation mutuelle s'est révélée effectivement possible, mais une fois terminée la coopération sur des questions précises, le suivi n'a pas eu lieu. Les approches et les actions globales se sont révélées difficiles à concevoir.

Conseils nationaux d'Eglises. Malgré un effort certain, le Bureau n'a pas réussi a élaborer une stratégie pour aider les CNE à s'interroger sur la conception qu'ils ont d'eux-mêmes et sur leur place dans le mouvement oecuménique. L'étude projetée sur les implications de la participation des catholiques romains aux activités des CNE ne s'est pas concrétisée, et le débat sur l'oecuménisme à l'échelon local qui a eu lieu durant la session du Comité central de 1994 n'a débouché sur rien. il aurait fallu faire davantage pour aider à la création de nouveaux CNE (par exemple en Roumaine et en Lituanie).

Par rapport au document CVC
Il est essentiel de chercher à discerner les implications de l'étude CVC pour le travail que poursuit le Conseil dans le domaine des relations avec les Eglises membres et avec la communauté oecuménique.

Edification de la communauté oecuménique. Le Bureau, s'interrogeant sur son mandat, est parvenu à la conclusion qu'il fallait l'envisager sous l'angle de l'édification de la communauté. Par "communauté oecuménique", on entend à la fois la communauté fraternelle des Eglises membres du COE et l'éventail plus large de groupes oecuméniques, de conseils, d'Eglises non membres qui existent au-delà de cette communauté. Derrière la notion d'"édification", il y a la constatation que la "mémoire oecuménique", pour beaucoup dans l'Eglise, ne constitue plus un élément mobilisateur. Le document CVC, qui paraît au moment du cinquantenaire du COE, permet d'inscrire cette remarque dans le champ plus vaste des changements fondamentaux qui affectent le mouvement et ses institutions. L'édification de la communauté oecuménique est un véritable défi qui pourrait devenir demain l'un des principaux axes du travail du COE dans le domaine des relations.

Relations entre les Eglises membres. L'essence de la communauté du Conseil, lit-on dans le document CVC, ce sont les relations que les Eglises entretiennent les unes avec les autres. Dans ce sens, le Bureau n'a pas réussi à trouver les moyens d'accroître la qualité des liens de la communauté. Il est certain que des méthodes purement "relationnelles" ne peuvent pas aboutir à grand-chose dans ce domaine, car les Eglises entrent en relation les unes avec les autres quand elles s'engagent dans une action commune et sur le lieu de cette action. En d'autres termes, il s'agit d'associer beaucoup plus étroitement les deux domaines de travail du COE, relations et programmes, afin que les Eglises puissent donner un contenu concret à leurs relations et à leur appartenance à la communauté du COE.

Un examen critique des relations actuelles entre les Eglises membres nous amènerait très probablement à constater le caractère essentiellement confessionnel de ces liens. On verra également que les objectifs sont surtout définis en termes d'assistance mutuelle, d'échange et de partage.

Intégration des relations et des programmes. Demain, le COE, dans le cadre de ses relations et de ses activités "axées sur la communauté oecuménique", devra faire face à une tâche difficile: celle de les rattacher solidement dès le début aux activités de son programme, "axées sur des questions particulières". De même, ces activités de programme devront revêtir un caractère beaucoup plus résolument relationnel.

Au cours des dernières années, le Bureau des Etats-Unis a mis au point un modèle de travail qui établit un lien plus étroit entre les relations avec la communauté oecuménique et la promotion des programmes du COE. Le troisième aspect de son travail, la communication, a pour but de favoriser les relations avec les Eglises membres et entre elles, et de les encourager à participer à des programmes. Dans un contexte où les frontières géographiques et communautaires sont clairement définies, ce modèle semble bien fonctionner. Il pourrait servir à définir un futur modèle de travail dans le domaine des relations régionales.

Regards vers l'avenir
1. A l'avenir, les activités axées sur la communauté oecuménique devraient viser deux grands objectifs:

  • Aider les Eglises membres à établir des relations les unes avec les autres par-delà les barrières confessionnelles (et culturelles; par exemple, les Eglises issues de la mission et les Eglises indépendantes en Afrique; les Eglises orthodoxes et protestantes en Europe.
  • Mettre au point des modèles et des dispositifs à l'intention des Eglises membres qui se considèrent comme responsables les unes devant les autres, de manière qu'elles puissent assumer cette responsabilité dans l'esprit de ce que dit la Déclaration d'orientation CVC sur la signification de l'adhésion au Conseil comme membre (paragraphe 3.7).

2. Parmi les questions inscrites à l'ordre du jour du GMT, le Bureau pourrait accorder plus particulièrement son attention aux questions suivantes, qui intéressent également l'Eglise catholique romaine et le COE:
  • Les conseils d'Eglises locaux, nationaux et régionaux dont l'Eglise catholique est membre à part entière; les implications pratiques et ecclésiologiques de l'adhésion aux conseils d'Eglises; le rôle instrumental des conseils d'Eglises dans la croissance de la koinonia.
  • La position des évangéliques, des charismatiques et des pentecôtistes à l'égard du mouvement oecuménique et de ses structures actuelles; l'ouverture du dialogue avec ces Eglises.

3. Le Bureau devrait contribuer au dialogue avec les Eglises membres orthodoxes, en particulier en ce qui concerne les questions suivantes, qui préoccupent les orthodoxes:
  • Pourquoi les orthodoxes ont-ils le sentiment que leurs préoccupations ne sont pas entendues? Pourquoi les orthodoxes ont-ils jugé nécessaire de revenir à la pratique des "déclarations séparées" malgré le fait que des réunions orthodoxes aient été organisées pour préparer les grandes réunions oecuméniques?
  • Si les préoccupations orthodoxes ont été véritablement entendues par l'équipe dirigeante du COE et par ses hauts responsables, pourquoi celles-ci n'ont-elles pas eues un impact net et visible sur les activités du Conseil dans son ensemble?
  • Que signifie le fait que bon nombre des préoccupations exprimées par les orthodoxes, et donc étiquetées comme étant "orthodoxes", sont partagées par beaucoup d'autres partenaires de la communauté du COE?

4. Le dialogue avec les Eglises et les milieux évangéliques, pentecôtistes et indépendants devrait avoir pour objectif de trouver des modèles de relations qui permettront une plus grande interaction et un engagement commun plus solide sur des questions d'intérêt commun.

5. L'un des points importants inscrits à l'ordre du jour de demain est celui des relations régionales, en particulier la recherche de nouveaux modes de prise de décisions communs et de nouvelles formes de coopération entre le COE

6. Pour donner suite à l'étude CVC, le Bureau devrait encourager les consultations entre les Eglises, les organisations oecuméniques, les familles confessionnelles et les associations oecuméniques au sujet de la création d'un "Forum oecuménique".


Bureau des relations interreligieuses

En 1991, le Comité central a confié le mandat suivant au Bureau des relations interreligieuses:

a. encourager les relations des Eglises avec les fidèles et les communautés d'autres religions, et faire comprendre aux Eglises ce qu'est le pluralisme religieux et quelles conséquences il a sur leur vie et leur ecclésiologie;
b. soutenir le COE dans ses relations avec les autres communautés de foi et avec des organisations religieuses et interreligieuses représentatives au niveau mondial;
c. coopérer avec les autres unités du COE à l'étude des dimensions religieuses des conflits et à la réalisation d'activités qui favorisent la paix et la réconciliation;
d. entreprendre l'étude de questions sociales, théologiques et politiques touchant les relations interreligieuses, et s'engager, le cas échéant, aux côtés des unités de travail concernées;
e. aider et conseiller le secrétaire général en ce qui concerne ses relations avec les autres communautés religieuses.

Principales activités

Relations islamo-chrétiennes
Trois programmes ont été réalisés dans ce domaine. Le premier consistait en une série de journées d'étude qui rassemblaient des chrétiens et des musulmans pour discuter du thème "Religion, loi et société". On y a abordé les questions conflictuelles suivantes: la religion et la modernité, la sécularisation, les réveils religieux, la légitimité politique, les sources de la loi, les relations entre communautés minoritaires et majoritaires, et les droits de la personne humaine. Depuis 1995, le Bureau a travaillé plus particulièrement en vue de la création d'un Forum islamo-chrétien sur les droits de la personne humaine.

Le deuxième programme a été lancé lors d'un colloque islamo-chrétien international sur "La coopération interreligieuse et la recherche de la paix dans le contexte des tensions entre communautés". Deux séminaires ont été organisés sur le sujet.

Le troisième programme a réuni des institutions ou des centres chrétiens spécialisés dans l'étude de l'islam et des relations islamo-chrétiennes afin qu'ils échangent leurs expériences et examinent la possibilité d'une collaboration avec des institutions et centres islamiques comparables. En août 1997, on a organisé un colloque universitaire sur le thème "Chrétiens et musulmans: comment se considèrent-ils les uns les autres, et comment leurs relations ont-elles évoluées au cours des trente dernières années?".

From the perspective of its own specific mandate and responsibility, OIRR collaborated with other WCC programmes in efforts in the realm of peace-making in a number of countries and regions. Similarly, it contributed to the programme of Christian education in pluralist societies.

Dialogue judéo-chrétien
En 1992, le Comité central a adopté un document intitulé "Le dialogue entre chrétiens et juifs après Canberra 1991" qui définissait la base et les orientations futures du dialogue judéo-chrétien, et il l'a envoyé aux Eglises membres pour qu'elles l'étudient et agissent en conséquence. Les auteurs du document s'engagent à poursuivre ces relations et à se montrer ouverts à la diversité dans le choix des interlocuteurs chrétiens et juifs et des sujets discutés; ils expriment leur détermination à s'opposer à l'antisémitisme par des actions concrètes; ils associent le dialogue et la promotion des vues politiques avec l'engagement à la justice et à la paix perçu comme un aspect essentiel du dialogue judéo-chrétien; et ils affirment que le dialogue mené au niveau de la spiritualité peut fortifier l'engagement commun dans les luttes du monde.

Le dialogue entre chrétiens chinois et juifs organisé à Hong-kong en novembre 1992 a été l'occasion de promouvoir les échanges judéo-chrétiens dans une région autre que celle de l'Atlantique nord, le but étant de permettre à des chrétiens et à des juifs d'horizons très divers de confronter utilement leurs approches théologiques et leur expérience.

En collaboration avec le Programme "théologie et cultures en Asie" (PTCA), le Bureau a organisé un dialogue entre juifs et chrétiens dans le contexte des cultures et des religions d'Asie à Cochin, en Inde du Sud, en décembre 1993. On y a notamment discuté de la notion de peuple de Dieu, de la condition des minorités, de la foi dans les religions et de l'image de Dieu.

En 1995, le Comité juif international sur les consultations interreligieuses et le Bureau des relations interreligieuses du Conseil ont organisé ensemble un colloque judéo-chrétien africain sur le thème "Familles, communautés, traditions". Il s'agissait de la suite donnée à une réunion tenue à Nairobi en 1986.

Le Moyen-Orient est l'une des grandes zones de conflit du monde où les croyants doivent se solidariser de toute urgence. La ville de Jérusalem est au centre des préoccupations religieuses des juifs, des chrétiens et des musulmans. Le Bureau ayant pour tâche de promouvoir les relations interreligieuses au service de la paix, il a entrepris des démarches auprès du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, de la Commission du Saint-Siège pour les relations religieuses avec les juifs et de la Fédération luthérienne mondiale pour coparrainer avec eux une série de colloques sur la signification de Jérusalem pour les juifs, les chrétiens et les musulmans. Le premier de ces colloques, qui avait pour thème "La signification spirituelle de Jérusalem pour les juifs, les chrétiens et les musulmans", a eu lieu en mai 1993; le deuxième a eu lieu à Thessalonique, en Grèce, en août 1996.

Relations entre chrétiens et hindous
Pour mieux définir les questions qui se posent dans les relations entre hindous et chrétiens, deux ateliers ont été organisés en coopération avec le Conseil national des Eglises de l'Inde, l'un à Madura en 1995 et l'autre à Varanasi en 1997.

En 1994, une équipe interreligieuse s'est rendue à Fidji pour aider le groupe local chargé des relations interreligieuses "Interfaith Search" à régler les problèmes qui opposaient les Fidjiens chrétiens aux Indiens de Fidji, pour la plupart hindous ou musulmans.

Prières et célébrations interreligieuses
En 1994, le Bureau des relations interreligieuses et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux ont entrepris une réflexion commune sur la prière interreligieuse. Dans une première étape, on a effectué une enquête concernant la pratique de la prière interreligieuse dans les Eglises locales et les différentes traditions. Ce travail s'est achevé en 1995. On a alors organisé un colloque à Bangalore, en Inde, en 1996, qui rassemblait un petit groupe de personnes de différentes traditions chrétiennes possédant une expérience dans le domaine de la prière interreligieuse. Enfin, un petit groupe de théologiens représentant différentes Eglises et venant de diverses régions du monde s'est réuni à Bose, en Italie, en 1997, pour examiner les fondements théologiques de la prière interreligieuse. La publication d'un texte commun a mis le point final à ce projet.

Nouveaux mouvements religieux
Le dossier sur les nouveaux mouvements religieux s'est révélé difficile à traiter. La relation avec ces mouvements relève-t-elle du dialogue interreligieux? Peut-on rassembler tous ces mouvements en vue d'un dialogue? Où sont les limites du dialogue?

Pluralisme religieux
En 1993, le Bureau des relations interreligieuses et l'Unité II ont convoqué une réunion à Baar (Suisse) pour déterminer les domaines où l'on pourrait donner suite concrètement aux "Lignes directrices du dialogue" publié par le COE en 1979. Les participants ont fait le point d'une série de questions telles que le témoignage, l'évangélisation, les fondements théologiques de la coopération avec les fidèles d'autres religions, la pureté de la foi, la célébration interreligieuse et la participation à des réunions avec des fidèles d'autres religions.

Un certain nombre de questions liées aux rencontres des chrétiens avec des fidèles d'autres religions ont été reprises lors d'un colloque du Bureau et de l'Unité II, tenu à Bangalore en octobre 1995 sur le thème: "La recherche d'une communauté humaine dans un monde multireligieux: Que signifie-t-elle pour l'être et l'agir de l'Eglise?". Les participants au colloque ont cherché à étudier la corrélation entre la quête de la communauté dans le monde d'aujourd'hui et le rôle possible de l'Eglise dans une société en mutation marquée par le pluralisme religieux; ils ont essayé d'esquisser les grandes lignes d'une ecclésiologie et d'une missiologie qui prennent ce pluralisme en compte.

Education religieuse
Autre exemple de collaboration interne sur des questions liées aux relations interreligieuses: la collaboration du Bureau des relations interreligieuses avec le Programme "éducation" de l'Unité II. Dans le cadre de deux colloques (Delhi 1994 et Madras 1995), organisés en collaboration avec l'Unité II et le Conseil national des Eglises de l'Inde, on a soulevé la question de savoir comment l'éducation chrétienne devait prendre en compte le pluralisme religieux, sans parvenir toutefois à y apporter de vraie réponse. Quelles sont les implications, pour l'éducation chrétienne, de l'existence d'autres religions? Cela ouvre un nouveau champ de réflexion à long terme sur l'interaction de l'éducation chrétienne avec la société multireligieuse. Cette réflexion ne devrait pas se borner à décrire la situation mais devrait déboucher sur une tentative de repenser la compréhension que les chrétiens ont d'eux-mêmes.


Bureau de la communication

En 1991, le Comité central a confié le mandat suivant au Bureau de la communication:

a. expliquer et faire connaître la vie et l'oeuvre du COE et du mouvement oecuménique au grand public en général et aux Eglises membres du COE en particulier;

b. représenter le COE dans ses relations avec les médias, notamment en rédigeant et en diffusant des communiqués de presse, en organisant des conférences de presse et en offrant à la presse une assistance lors des grandes conférences, en répondant aux questions des représentants des médias ou en dirigeant ces derniers vers les personnes compétentes, et en arrangeant pour des journalistes en visite des entrevues avec des membres du personnel du COE;

c. conseiller le secrétaire général sur la politique à appliquer concernant l'information du public et les publications, et coordonner les organes d'information des divers programmes ainsi que toute la littérature émanant du COE;

d. faire office d'éditeur pour le COE, notamment: (1) préparer, produire et diffuser, à titre régulier ou occasionnel, des imprimés et des matériaux audiovisuels, afin de faire connaître le COE, ses programmes et le mouvement oecuménique; (2) prendre régulièrement contact avec le personnel responsable de programmes pour discuter de la conception, du format et du calendrier des prochaines publications; (3) collaborer avec des éditeurs, des producteurs et des distributeurs extérieurs pour faire connaître et diffuser la littérature du COE et du mouvement oecuménique;

e. entretenir des relations avec des organes de communication oecuméniques et apparentés aux Eglises, pour leur transmettre en particulier des requêtes spécifiques provenant d'Eglises membres du COE qui demandent une aide en matière de communication;

f. conseiller le personnel des unités de travail du COE sur tout problème en rapport avec la communication, y compris sur les projets de communication, la sensibilité aux médias, ou la communication dans l'enseignement de la théologie;

g. aider d'autres sections du personnel du COE à faire connaître leurs activités;

h. fournir les services linguistiques requis par le COE et aider ses unités à évaluer le rôle des langues dans la communication et l'éducation interculturelle, de manière à mieux répondre aux besoins linguistiques.

En août 1992, le Comité central a approuvé un document qui définit une nouvelle politique du COE en matière de communication et expose les principes généraux destinés à guider le travail du COE dans ce domaine. Ce document souligne que les produits du COE en matière de communication doivent être adaptés au public auquel il s'adresse - autrement dit, il faut qu'ils soient attractifs, utiles et accessibles à ceux auxquels ils sont destinés. Communiquer le COE, c'est d'abord communiquer (1) la communion des Eglises, (2) le mouvement oecuménique, (3) l'institution et son travail. Communiquer l'institution ne signifie pas seulement faire connaître ses nombreuses activités, mais faire passer aussi cette dimension de "globalité" qui donne leur cohésion à la grande diversité d'activités entreprises au sein d'une seule organisation. En conclusion, le document énonce trois principes fondamentaux qui doivent guider le travail du Conseil en matière de communication: travailler le plus possible en partenariat avec les autres, faire en sorte que tous les membres de la famille oecuménique aient accès à l'information qu'il diffuse, et adapter le matériel produit aux différents contextes locaux. Une série de lignes directrices destinées à faciliter l'application de cette politique ont été esquissées dans un document intitulé "Vers une stratégie de la communication pour le COE", qui a été adopté par le Comité central et a servi de base à la réflexion et à la discussion menées avec l'ensemble du personnel du COE.

Un petit Groupe consultatif international a joué un rôle important dans l'élaboration et l'application de ces deux documents, ainsi que dans l'évaluation du travail du Bureau de la communication. Il s'est réuni trois fois durant la période examinée (mai 1992, octobre 1994 et juin 1996) et ses membres ont toujours été prêts à fournir des conseils et à réagir sur diverses questions, soit par correspondance, soit parfois aussi lors de conférences par téléphone. Au début de 1997, un consultant a été engagé pour examiner le rôle de la communication dans le Conseil qui verra le jour après la restructuration de 1998, notamment dans la perspective de l'étude sur la conception et la vision communes du COE. Son rapport s'est révélé précieux pour élaborer les propositions présentées en vue de cette restructuration.

Bilan des activités

Information
Le fait le plus marquant dans ce domaine a été le lancement, en septembre 1994, des Nouvelles oecuméniques internationales (ENI) en collaboration avec la Conférence des Eglises européennes, la Fédération luthérienne mondiale et l'Alliance réformée mondiale. Le projet d'ENI, approuvé en 1990 et 1991 par les organes directeurs de ces trois organisations et du COE, avait pour objectif de mieux faire connaître l'oeuvre et la mission de l'Eglise et du mouvement oecuménique, en particulier aux médias laïques et religieux, en distribuant en temps voulu des nouvelles sur les grands problèmes inscrits à l'ordre du jour des Eglises à travers le monde, les questions qu'ils soulèvent, leurs tendances. Ce type de collaboration devait permettre de réduire le chevauchement des différents services existants, d'en accroître l'efficacité ainsi que d'élargir l'éventail des sources d'informations oecuméniques et la diversité des nouvelles distribuées.

En août 1992, on n'avait pas reçu tous les fonds escomptés et le projet tel qu'il avait été conçu au départ n'a pas pu être mis à exécution. Le Comité exécutif du COE a alors recommandé au COE de réorganiser son Service oecuménique de presse et d'information (SOEPI) pour en faire une agence de presse au service des médias, cela dans le cadre d'un véritable partenariat avec les autres organisations. Le service ENI, bien que disposant d'une équipe plus restreinte que prévue - deux journalistes et deux assistantes - a donc été lancé et il s'est vite imposé comme une source d'information religieuse non confessionnelle et internationale de premier plan, comme on peut en juger à la reprise de ses articles par les médias, mais aussi aux réactions positives d'un certain nombre de responsables d'Eglise et de personnes haut placées et à l'utilisation qu'ils en font.

Actuellement, ENI produit (a) un service quotidien de nouvelles (en anglais et en français), envoyé par télécopieur et par courrier électronique; (b) un bulletin imprimé publié deux fois par mois en anglais et en français; et (c) un résumé quotidien des nouvelles, rédigé en anglais seulement, et distribué gratuitement sur le réseau Internet. ENI dispose également d'un site sur le Web (WWW). Il travaille en partenariat avec plusieurs agences en Amérique latine. Par l'intermédiaire des médias qui sont ses clients, les nouvelles d'ENI sont également traduites à l'échelon local et reproduites dans d'autres régions du monde, notamment en Afrique et en Asie.

De son côté, le Bureau de l'information du COE a pour tâche de maintenir les contacts directs du Conseil avec les médias, à l'extérieur. A cette fin, il diffuse des communiqués de presse, entretient des relations avec les médias, offre une assistance aux journalistes lors des sessions du Comité central, des conférences mondiales et des grandes réunions du Conseil, et organise des conférences de presse. Il organise également des visites de groupes de journalistes au Centre oecuménique, leur obtenant les interviews demandées.

Durant la période examinée, le Bureau de l'information a été chargé d'organiser les services de presse de la Conférence mondiale de Foi et constitution (1993), de la Conférence mondiale sur la mission (1996) et de la Huitième Assemblée. En outre, il s'est occupé des questions suivantes: la nomination d'un nouveau secrétaire général en 1992; les demandes d'informations adressées par les journalistes à propos des relations du COE avec les Eglises d'Europe centrale et orientale sous le régime communiste (le Bureau a fourni de la documentation aux Eglises membres pour les aider à répondre aux critiques publiées à l'encontre du COE dans le numéro de février 1993 du Reader's Digest, revue à grand tirage); et la réaction oecuménique aux tragédies survenues dans l'ex-Yougoslavie et au Rwanda. Le message de Noël du secrétaire général et le message de Pentecôte des présidents du COE ont été diffusés chaque année sous deux formes - texte imprimé et enregistrement sonore - et assez largement repris, en particulier par les médias religieux.

L'un des grands changements survenus dans le domaine de l'information au Conseil a eu lieu en janvier 1996, quand on a décidé de cesser de publier la revue mensuelle One World. Au départ, cette revue avait reçu pour mission de "rassembler les chrétiens de tous les continents et de nombreuses traditions", et elle s'est efforcée pendant 22 ans de faire connaître les activités du COE et d'offrir une tribune où puissent s'exprimer les points de vue divergents existant au sein de la communauté oecuménique mondiale. La baisse du nombre d'abonnés et l'évolution des besoins du Conseil en matière de communication ont amené les responsables à chercher à définir une politique plus souple et plus ouverte, impossible à appliquer si l'on continuait à consacrer tant de ressources à un seul produit imprimé, rédigé dans une seule langue. A cet effet, on a proposé la création d'un poste de "consultant chargé de projets spéciaux". Malheureusement, ce projet, dans sa plus grande partie, n'a pu être concrétisé: très peu de temps après qu'on eut One World, la situation financière du COE a contraint le Bureau de la communication a réduire fortement son budget. Toutefois, au sein des Eglises membres du Conseil, nombreux sont ceux qui continuent à exprimer leurs vifs regrets devant la disparition de One World.

Publications du COE
Au cours de la période examinée, le Bureau des publications du COE a fait paraître en moyenne une vingtaine de nouveaux titres par an. Ces ouvrages portent à la fois sur l'ensemble des activités et de la mission du COE et sur les travaux spécifiques des programmes du COE. D'autres livres d'un intérêt plus général traitant de grandes questions oecuméniques ont également été publiés (notamment les livres de la série Risk).

Parmi les nombreux titres répertoriés dans le Catalogue des publications du COE, cinq grands projets nés durant la période écoulée méritent une mention particulière: (1) The Dictionary of the Ecumenical Movement, publié en 1991 au bout de quatre années ou presque de préparation, a été bien accueilli par les lecteurs et les critiques qui y voient un outil de référence indispensable pour quiconque s'intéresse aux grandes questions, à l'histoire et aux événements du mouvement oecuménique. Il est le seul ouvrage de ce genre à contenir une telle foison d'informations. On projette d'en publier une édition revue en livre de poche en 1998. (2) Le premier WCC Yearbook a paru en 1995. Après une brève introduction qui passe en revue les principaux événements de la vie du COE survenus durant l'année écoulée, cet annuaire publie des listes d'adresses des Eglises membres, des organisations oecuméniques nationales et régionales et des organisations oecuméniques internationales, ainsi que les noms des membres du Comité central du COE et de ses collaborateurs à Genève. (3) La Risk Book Series a continué à offrir quatre fois par an à un public international de plus en plus large des ouvrages provocants, faciles à lire et bien documentés sur les grandes questions de l'actualité oecuménique. (4) The Ecumenical Movement - An Anthology of Key Texts and Voices, publié en 1997, est un recueil de textes et un ouvrage de référence unique en son genre, qui répond à un besoin exprimé depuis longtemps: celui de disposer d'un recueil de textes de base destiné à l'enseignement des questions oecuméniques dans les écoles de théologie et les instituts d'études religieuses. (5) Le troisième volume de A History of the Ecumenical Movement, qui couvre la période allant du milieu des années 60 à ce jour, est en préparation depuis juin 1994 et doit paraître dans le courant de 1998.

Grâce aux contacts que le Bureau des publications entretient avec des éditeurs de différentes parties du monde, les publications du COE peuvent être traduites dans d'autres langues ou éditées en collaboration avec des maisons d'édition anglophones. Environ un tiers des ouvrages du COE paraissent dans au moins une langue autre que l'anglais. Le Bureau des publications est également responsable de la publication de la revue trimestrielle du COE The Ecumenical Review, qui permet un débat théologique sur les questions oecuméniques. Chaque numéro est centré sur un seul thème intéressant l'oecuménisme.

Arts visuels
En 1991, dans le cadre de la restructuration du COE, les arts graphiques, qui faisaient autrefois partie du Département de la communication, ont été transférés dans les Services centraux. Ce transfert a permis à la Section "arts visuels" de se concentrer sur la photographie et, dans une certaine mesure, sur la vidéo. A côté des services qu'il fournit aux unités du COE dans ce domaine, le coordinateur des arts visuels s'est rendu dans de nombreux pays pour mettre à jour les archives photographiques du COE. L'envoi régulier du catalogue Photo Oikoumene a permis d'accroître la clientèle extérieure (magazines, livres, chaînes de télévision, journaux) de manière constante. Depuis 1997, les photos, de plus en plus, ont été transmises aux clients par le réseau Internet.

Vu le coût relativement élevé de la production de vidéos professionnelles, il a fallu la limiter à quelques occasions et l'on s'est contenté de développer les archives de documents vidéo. La Section a aidé à produire la vidéo intitulée "Acting in Faith", destinée à réagir à l'article du Reader's Digest mentionné plus haut, une vidéo sur l'étude "Evangile et cultures" et, en 1997, une nouvelle vidéo "Demeurons ensemble" sur les activités du COE, à l'usage des paroisses locales.

Langues
Le Service linguistique du COE a pour tâche de traduire les documents du COE, de réviser les travaux de traduction effectués par des traducteurs extérieurs et d'organiser les services d'interprétation d'une trentaine de réunions en moyenne par an.

En 1996, le Service a été durement touché par la crise financière du Conseil dont les fonds non affectés ont chuté, et il a été contraint de réduire son personnel, perdant ainsi quatre postes à plein temps. Il dispose actuellement d'un poste à plein temps pour l'anglais (dont la titulaire est également chargée de coordonner les services de traduction et d'interprétation), de deux postes à mi-temps pour le français, de deux postes à mi-temps pour l'espagnol, et d'un poste à mi-temps pour l'allemand. Il a donc fallu faire traduire à l'extérieur un volume de travail beaucoup plus important, et le travail de révision s'en est trouvé accru.

Partenaires oecuméniques
A côté des contacts réguliers qu'il entretient avec l'Association mondiale pour la communication chrétienne, le Bureau de la communication a accueilli un colloque à Genève en décembre 1992, qui réunissait 12 organisations d'information internationales catholiques romaines et protestantes. Il a lui-même participé à des colloques similaires à Aix-la-Chapelle, en Allemagne, en 1993 et à Munich en 1995. A l'ordre du jour de ces réunions figuraient notamment les questions suivantes: la communication en Europe de l'Est, la formation en matière de communication, les projets liés à la communication, la formation dans le domaine de la communication religieuse, la communication dans la formation théologique, l'impact de la communication électronique sur l'Eglise et la culture, et les méthodes propres à garantir une collaboration systématique entre les organisations d'information.

Qu'avons nous appris?

Communiquer le profil ou l'image du COE à ses Eglises membres: cette tâche - comme le montre clairement la situation oecuménique aujourd'hui - doit recevoir une attention accrue. Elle ne saurait être simplement déléguée à un seul secteur du Conseil ou à des consultants externes. Le COE, en tant qu'organisation, doit être au clair sur l'image générale qu'il veut transmettre à ses membres et au grand public. Dans ce cadre, il est nécessaire de choisir un nombre limité de programmes et d'activités qui recevront la priorité dans le domaine de la communication durant une période donnée, pour lesquels on mettra au point des stratégies particulières et l'on fournira les ressources suffisantes.

Si l'on veut améliorer l'image du COE, il faudra changer le style de travail de l'organisation dans son ensemble et investir des ressources bien plus importantes. Changer le style de travail reviendra, en bref, à prendre pleinement en compte l'aspect "communication" dès le lancement de chaque activité. Il ne s'agit pas tant de décider comment communiquer les diverses facettes de telle ou telle activité, mais d'envisager chaque activité en soi comme une démarche médiatique qui permettra de mettre en valeur l'image ou le profil de l'organisation - non pas tant pour promouvoir l'institution elle-même, mais pour que celle-ci devienne un instrument plus efficace au service du mouvement oecuménique.

En même temps, les nouvelles techniques de communication, en particulier le réseau Internet, ouvrent des possibilités immenses, qui peuvent nous aider non seulement à faire connaître le COE et ses activités à des publics très divers, mais également à faciliter la communication entre les Eglises afin de resserrer les liens de leur "communauté fraternelle" et de donner plus de substance à la réalité que constitue cette communauté. On a réalisé un effort en ce sens en développant de manière intensive le site Web du COE depuis le début de l'année 1998.


Institute oecuménique, Bossey

L'Institut oecuménique de Bossey est un secteur d'activité spécialisé du COE. Il est rattaché administrativement au Secrétariat général afin de pouvoir entretenir des liens similaires de travail avec tous les programmes et secteurs du Conseil et travailler avec eux de manière intégré.

L'Institut oecuménique est dirigé par un Comité directeur qui se compose de 15 membres originaires de toutes les régions du monde, dont un représentant de l'Université de Genève et le secrétaire général adjoint du COE. Ce Comité, qui se réunit une fois par an, définit le programme, conseille le directeur, supervise la rédaction des rapports relatifs au budget et au financement de l'Institut, et aide à mobiliser les ressources financières.

Les buts et fonctions de l'Institut de Bossey, conformément à ses statuts, sont les suivants:

  • But: ... contribuer à la formation des futurs responsables oecuméniques, laïcs et ordonnés; offrir des occasions de rencontres théologiques oecuméniques dans un cadre interculturel et interconfessionnel; édifier une communauté ouverte au partage de l'expérience oecuménique et de diverses formes de spiritualité, et capable de promouvoir l'entente oecuménique.
  • Fonctions:: ... (1) Organiser un Cycle universitaire d'études oecuméniques, conçu comme une période d'études supérieures, de célébration, de vie et de travail en communauté, et destiné à des étudiants venus de divers pays et Eglises; (2) organiser des cours et des colloques; (3) collaborer avec des institutions et des centres oecuméniques partenaires à des activités de formation et de recherche oecuméniques; (4) entreprendre des activités au niveau régional; (5) offrir un espace oecuménique qui puisse accueillir des réunions et des conférences.

Le Cycle universitaire d'études oecuméniques
Le Cycle universitaire d'études oecuméniques demeure la pièce maîtresse de l'Institut. Depuis 1996, il commence au début du mois de septembre et se poursuit jusqu'à la troisième semaine de décembre. Chaque année, à côté des travaux de base qu'il effectue dans le domaine des études oecuméniques, le Cycle universitaire articule ses activités autour d'un thème. Parfois ce thème est étroitement lié aux programmes du COE, parfois il défriche des voies nouvelles pour le mouvement oecuménique. Voici quels ont été ces thèmes depuis l'Assemblée de Canberra:

1990-91 Viens Esprit Saint: renouvelle toute la création
1991-92 Vers de nouveaux modèles de communauté
1992-93 Vers une Eglise ouverte à toutes et à tous
1993-94 Vers une communion de foi, de vie et de témoignage
1994-95 Formation et koinonia
1995-96 Une théologie pour la vie
1996 Ambassadeur de la paix de Dieu
1997 Appelés à une seule espérance: l'Evangile dans les différentes cultures
1998 L'Année de la faveur du Seigneur
Chaque année, le Cycle universitaire accueille entre 55 et 60 étudiants venant de nombreux pays et de traditions diverses. Ils étudient, vivent et célèbrent le culte ensemble sous la direction d'un corps enseignant composé de cinq personnes. Le Cycle universitaire délivre un diplôme universitaire à ses étudiants par le biais de l'Université de Genève à laquelle il est lié par un accord spécial.

Chaque étudiant doit rédiger un mémoire substantiel, en étroite collaboration avec l'un des membres de l'équipe enseignante. En outre, les étudiants président des cultes, animent des études bibliques; ils informent les autres étudiants de la situation de leur Eglise et de leur pays et y réfléchissent. Durant une semaine, les étudiants du Cycle universitaire sont les hôtes du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens à Rome. Par ailleurs, les étudiants ont la possibilité de visiter le Conseil oecuménique des Eglises et les autres organisations internationales qui ont leur siège à Genève et de passer un week-end prolongé dans des paroisses suisses. Ainsi, les étudiants reçoivent un enseignement théorique, mais ils se forment également à travers les expériences concrètes qu'ils vivent tous les jours au contact des autres; ils découvrent que leur apprentissage est permanent et que le Cycle universitaire est en fait un "laboratoire" de la vie oecuménique.

Pour beaucoup d'étudiants, cette expérience contribue énormément à leur développement personnel et ils parlent souvent de leur passage à Bossey comme d'une étape qui a "changé leur vie". Ils repartent avec une perception plus fine de leur propre tradition et une nouvelle compréhension de ce qu'est la famille chrétienne dans toute sa diversité et sa complexité. Enseignants et enseignés à Bossey sont unanimes à dire que l'apprentissage de l'oecuménisme est une démarche multidimensionnelle et permanente qui enrichit et interpelle tous les participants.

Cours et colloques
Chaque année, l'équipe des enseignants de Bossey organise des cours, des colloques et des séminaires d'une durée d'une à trois semaines, qui portent sur des problèmes actuels et s'adressent à des publics divers. Ces programmes sont souvent organisés en partenariat avec les unités du COE ou d'autres organisations soeurs. Certains d'entre eux, comme les séminaires orthodoxes, les séminaires interdisciplinaires et les séminaires théologiques sont devenus au fil des ans des traditions à l'Institut de Bossey; d'autres répondent à des questions et à des intérêts spécifiques. Les séminaires de Bossey s'efforcent d'être interdisciplinaires, ouverts à tout et tournés vers l'avenir; ils explorent les questions contemporaines qui surgissent à l'horizon du mouvement oecuménique. Actuellement, chacun des membres de l'équipe enseignante est responsable de l'organisation de deux séminaires par an.

Voici les séminaires prévus pour l'année 1999:

La théologie et la spiritualité orthodoxes (à Saint-Pétersbourg)
Séminaire interdisciplinaire sur les nouvelles frontières de l'éthique (problèmes de l'environnement)
Formation oecuménique et formation des laïcs
La religion et les arts
La mission au 21ème Siècle
Colloque en mémoire du pasteur Visser 't Hooft
Une semaine en compagnie d'un auteur célèbre
L'herméneutique biblique
La femme dans la spiritualité chrétienne
Semaine des anciens de Bossey

Sous la direction du pasteur stagiaire de Bossey, l'Institut offre un programme dynamique destiné aux groupes de visiteurs. Une soixantaine de groupes en moyenne venant d'Eglises et d'organisations d'Europe et d'ailleurs se rendent chaque année à Bossey. Le pasteur stagiaire, avec la collaboration d'autres membres du personnel, aide ces groupes à planifier des programmes d'étude en invitant notamment des conférenciers durant leur séjour à Bossey. Il organise également pour eux des visites au COE et à d'autres organisations à Genève.

Coopération dans les domaines de l'éducation et de la recherche
Pour pouvoir organiser davantage de colloques et de séminaires et en diversifier les sujets, l'Institut de Bossey travaille en collaboration avec différents partenaires oecuméniques, dans le cadre du COE mais aussi ailleurs. Ainsi par exemple en 1998, l'Institut a réuni un séminaire sur le ministère en milieu urbain avec l'Académie de la mission de Hambourg (Allemagne). De même, le séminaire interdisciplinaire de 1999 sur les problèmes de l'environnement sera organisé en coopération avec la TEMEC (Theological Education to Meet the Environmental Challenge).

L'Institut de Bossey prend très au sérieux ses responsabilités dans le domaine de la recherche. La recherche enrichit le Cycle universitaire et les séminaires, elle tient le personnel enseignant au courant de l'actualité dans leurs domaines de spécialisation et apporte un éclairage nouveau sur les diverses autres dimensions du mouvement oecuménique.

Activités décentralisées
Parce que l'enseignement dispensé à Bossey est parfois si passionnant et porteur de changement, on a souvent suggéré d'étendre ses activités au-delà des murs de l'Institut oecuménique. Toutefois, l'entreprise qui consiste à déplacer les activités de Bossey ailleurs pour en faire profiter des gens qui ne peuvent pas venir y participer sur place s'est révélée coûteuse et pesante, et cela n'a été possible qu'en de rares occasions. On peut en donner pour exemple le cours de formation pour animateurs laïcs qui a été organisé à Harare au début de 1998. Mais s'il est difficile de déplacer l'ensemble du programme, les enseignants de Bossey sont encouragés à passer plusieurs semaines par an dans d'autres institutions pour y enseigner et faire de la recherche. Ainsi, récemment, certains d'entre eux ont été donner des cours à Sri Lanka, à Cuba et au Brésil. En outre, le séminaire orthodoxe a souvent eu lieu loin de Bossey, là où l'on peut découvrir l'orthodoxie dans son cadre historique.

L'équipe des enseignants a conscience qu'il est capital de garder le contact avec les milliers de gens de par le monde qui ont participé au Cycle universitaire et aux séminaires de l'Institut de Bossey. C'est pourquoi elle travaille avec d'anciens étudiants diplômés, dans diverses régions du monde, pour créer des groupes d'amis de Bossey. Ces groupes se réunissent pour participer à des programmes oecuméniques, échanger des informations et soutenir les activités de Bossey dans leur contexte local. L'Institut de Bossey coopère avec eux en diffusant des informations, en envoyant des bulletins d'information et, chaque fois que cela est possible, en faisant participer son personnel à l'élaboration de programmes locaux. Enfin, l'Institut oecuménique a créé une page d'accueil sur le Web qui permet au grand public d'obtenir des informations concernant les programmes de l'année en cours et de prendre connaissance de documents destinés à des séminaires et des colloques.

Un centre de réunions et de conférences
Les installations de l'Institut de Bossey, ses chambres d'hôtes et le magnifique parc qui l'entoure en font un lieu idéal pour la tenue de réunions et de conférences. Des efforts sont faits actuellement pour améliorer encore ces installations, notamment en aménageant des espaces d'accueil confortables où l'on pourra se reposer entre deux séances de travail, en facilitant l'utilisation des photocopieuses, du télécopieur et des téléphones, et en assurant un service de transport pratique pour les invités. En outre, l'équipe de Bossey examine actuellement avec le comité chargé des bâtiments la possibilité de rénover le château pour qu'il puisse continuer à l'avenir à offrir l'infrastructure indispensable à l'accomplissement de la mission de l'Institut oecuménique: apprentissage de l'oecuménisme, rencontres et recherche.

Orientations futures
Dans le cadre de la célébration de son jubilé en 1996, l'Institut de Bossey s'est longuement interrogé sur son histoire et sa mission, et il a réaffirmé son rôle décisif dans le mouvement oecuménique du 21ème siècle. Ses plans pour l'avenir sont dynamiques et pleins d'optimisme. Il continuera à interpeller, à informer, à jouer le rôle de "rassembleur" autour de programmes novateurs et de projets de partenariat. L'équipe enseignante examine actuellement la possibilité d'offrir deux semestres d'études universitaires par an, ce qui permettrait aux étudiants d'acquérir une maîtrise en études oecuméniques, cela en coopération avec l'Université de Genève.


Bureau des finances

Note: Il est évident qu'une Assemblée qui se réunit seulement tous les sept ans ne peut aborder les questions concernant les finances du Conseil oecuménique que pour proposer dans ce domaine des orientations très générales pour l'avenir. D'ailleurs, selon la Constitution du COE, c'est le Comité central qui " adopte le budget du Conseil oecuménique et assure son soutien financier " [art. V.2.c) 6)] ; il prend des décisions touchant les rapports, les budgets, les projections et les recommandations présentés par son Comité permanent des finances.

A l'Assemblée, la situation financière générale du COE et les facteurs spécifiques qui l'affecteront à l'avenir sont examinés dans le détail par le Comité des finances de l'Assemblée, qui présente son rapport durant les dernières séances plénières administratives. Pourtant, il est souhaitable qu'un rapport et une discussion plus larges sur les finances fassent partie intégrante de la réunion d'information-débat sur le Secrétariat général, car durant les sept années écoulées, la question des ressources permettant au COE de mener à bien son travail a été l'une des préoccupations essentielles du Conseil.

Ce bref rapport expose les tendances financières générales qui ont influencé la vie du Conseil durant cette période et indique les décisions de politique générale qui ont été prises en conséquence. Les chiffres concernant les budgets, les recettes et les dépenses seront abordés de manière plus détaillée par le Comité des finances de l'Assemblée.


La période écoulée a montré que le COE, s'il veut pouvoir réagir aux changements intervenus dans le monde, dans les Eglises et dans la nature de sa base de financement, doit procéder impérativement à de sérieux ajustements dans sa vie et son travail. C'est dans ce contexte que le Bureau des finances et de l'administration du COE et son Bureau de coordination et de mobilisation des fonds, agissant en collaboration avec le Comité des finances des Comités central et exécutif, ont travaillé durant cette période sur les budgets, les comptes, les rapports, les investissements, les projections de recettes et la mobilisation des fonds.

Deux facteurs sont source de difficultés financières chroniques pour le Conseil :

  • L'affectation précise, par les donateurs, d'une bonne partie des revenus du COE à des activités spécifiques, le résultat étant que les fonds non affectés dont dispose le Conseil pour financer ses activités de base et répondre aux besoins nouveaux sont insuffisants.
  • Le déséquilibre qui a toujours existé entre les contributions versées au Conseil par les différentes régions géographiques et traditions. En 1996, près de la moitié des Eglises membres n'ont pas versé de cotisation.

En septembre 1990, quelques mois avant l'Assemblée de Canberra et après une période de relative stabilité financière, il apparut de manière évidente que le Conseil était confronté à de graves déficits prévisibles dans ses budgets d'exploitation pour 1991 et 1992. L'urgence de la situation imposait d'opérer des coupes substantielles dans les dépenses, et la stratégie principale consista à réduire pour cela les effectifs du personnel. En conséquence, durant la période examinée, le nombre total des employés du COE a diminué d'environ 30 %: de 346 juste avant l'Assemblée de Canberra, il est passé à 300 au moment de la session du Comité central en septembre 1991, et il était de 237 lors de celle de septembre 1997.

L'Assemblée de Canberra demanda un soutien financier accru à toutes les Eglises membres, et en particulier à celles qui ne versaient pas de contribution financière, ainsi que la mobilisation de nouvelles sources de financement, une politique d'investissement plus dynamique, un examen de la politique budgétaire, la réduction des dépenses au niveau des revenus réguliers et l'établissement d'une procédure de planification globale tenant compte des priorités du programme, des effectifs du personnel et des projections financières.

Pour encourager les Eglises à verser une cotisation annuelle, le Comité central apporta des changements au Règlement du COE en vue d'établir clairement l'obligation de chaque Eglise de verser une contribution financière proportionnelle à ses ressources, fixée d'entente avec le Conseil.

Pour mobiliser des fonds supplémentaires aux Etats-Unis, on lança une "Initiative oecuménique de mobilisation des fonds", en collaboration avec le Conseil national des Eglises des Etats-Unis. Des efforts furent également entrepris pour accroître le soutien d'Eglises d'Asie de l'Est devenues récemment membres du Conseil. Mais comme on le sait, pour mobiliser des fonds, il faut commencer par investir beaucoup de temps et de ressources, et le climat économique général en Europe, en Amérique du Nord et en Asie durant la période examinée, ainsi que la pression correspondante qui pesait sur les finances de toutes les Eglises et organisations d'entraide, limitaient les chances de trouver de nouvelles ressources, du moins à court terme.

La réorganisation du Conseil en janvier 1992 fut suivie d'une restructuration financière complète, prévoyant des procédures budgétaires et comptables plus strictes.

Un examen effectué en 1993 fit apparaître que les sept huitièmes des dépenses liées au programme du COE passaient par des fonds de projets ou d'affectation spéciale, et un huitième seulement par le budget d'exploitation ordinaire. Cela donnait une impression trompeuse de la situation financière du Conseil. Le Comité des finances demanda donc la mise en place d'une procédure comptable entièrement nouvelle, distinguant entre les fonds généraux et les fonds d'activités. Une méthode simplifiée et plus transparente de calcul des frais redistribués ou partagés fut également introduite.

Quand ces changements prirent effet en janvier 1994, la situation financière s'était stabilisée et des réserves avaient été constituées. Mais ce qui ne fut pas im-médiatement perceptible, c'est que le Conseil, dans sa destinée financière, était parvenu à un tournant qui allait affecter profondément sa vie et son travail au cours des années suivantes.

En résumé, les changements importants intervenus dans la situation économique mondiale avaient ébranlé le financement du COE. La prédominance de l'économie de marché, l'effondrement du socialisme, les effets des restructurations réductrices, du recours à la sous-traitance et du principe selon lequel "on en veut pour son argent", modifiaient les comportements des organisations internationales, des gouvernements, des agences d'entraide et des Eglises.

Des incertitudes en deux autres domaines créèrent des difficultés : les portefeuilles d'investissement du COE enregistrèrent, de manière inattendue, des résultats fort maigres, et beaucoup de monnaies plongèrent par rapport au franc suisse. Une chute brutale du dollar américain, en particulier, suscita des pertes exceptionnelles dans les opérations monétaires venant à échéance en 1994.

En même temps, les partenaires de financement allemands et suédois qui, depuis de longues années, apportaient une contribution majeure aux fonds généraux et aux fonds d'activités du COE, se virent contraints de réduire leurs dons. D'autres Eglises et organisations d'entraide ne furent pas en mesure d'augmenter les leurs et, dans certains cas, ne purent même pas maintenir leurs contributions à un niveau suffisant pour compenser le taux relativement bas de l'inflation en Suisse.

Au départ, on espéra que la grave diminution des fonds enregistrée en 1994 et 1995 ne durerait pas et que le COE serait en mesure de résister à la tempête en puisant dans ses réserves, bien que celles-ci soient déjà considérablement réduites. Mais les résultats de 1995 montrèrent que ce phénomène qu'on avait espéré passager indiquait en fait un changement fondamental de la base de financement du Conseil. On décida de réduire les effectifs du personnel et le volume des dépenses et de définir des objectifs budgétaires clairs pour les années suivantes, et l'on demanda au COE de mettre en place dès que possible le modèle de budget unifié souhaité depuis longtemps.

Des consultations avec les principaux partenaires de financement ont montré que ceux-ci continuaient à soutenir le Conseil. Mais les difficultés auxquelles le COE est confronté sont aussi celles de la plupart des Eglises et des agences d'entraide, et aucune solution rapide n'est en vue. En bref, cela signifie que le COE, s'il veut pouvoir affronter les défis du 21e siècle, devra procéder à un ajustement complet de ses activités et de ses structures.

Un examen complet des budgets effectué en 1996 a fait apparaître que de nouvelles réductions des effectifs du personnel étaient nécessaires. Il a donc fallu établir et financer un plan de restructuration du personnel. On a entrepris une évaluation complète du programme en vue de déterminer quelles activités il conviendrait de supprimer ou de réduire, et quel effet cela pourrait avoir sur le travail et les revenus du Conseil.

L'étude "Vers une conception et une vision communes du Conseil oecuménique des Eglises" (CVC) s'appuie sur l'idée que toute nouvelle forme ou structure du COE devra prendre en compte les ressources disponibles qui, de leur côté, sont en rapport direct avec les activités et programmes mis en oeuvre. Concrètement, cela signifie qu'il y aura un lien étroit entre les propositions faites et leurs implications budgétaires.

Quand le Comité central a approuvé la Déclaration d'orientation générale "CVC" en septembre 1997, il a aussi accepté dans les grandes lignes une structure et un style de travail entièrement nouveaux pour le Conseil, ayant pour effet de supprimer les quatre unités et de regrouper toutes les activités en une seule entité administrative. Il a ainsi ouvert la voie à un nouveau style de budget unifié et à une nouvelle structure financière.


Réunions d'information-débat
Huitième Assemblée et Cinquantenaire
Droits d'auteur 1998 Conseil
Oecuménique des Eglises. Pour toute remarque concernant ce site:
webeditor