"Où sont les jeunes?" C'est une question tout à fait pertinente à l'heure où le Conseil Écuménique des Eglises célèbre son cinquantième anniversaire.

Les jeunes sont très souvent absents lorsque le COE ou l'Écuménisme sont à l'ordre du jour. L'Écuménisme est-il l'affaire seulement de théologiens âgés et érudits? Ne concerne-t-il pas tout le peuple de Dieu?

Aujourd'hui, le mouvement Écuménique et le COE sont considérés comme étant le domaine d'intérêt particulier d'une minorité seulement au sein des Eglises. Et pourtant, au moment où les Eglises s'interrogent sur la signification du COE et sur leur engagement envers lui, les jeunes s'interrogent eux aussi sur le sens de l'Eglise et sur leur engagement dans ces Eglises. Face aux nouveaux défis auxquels les Eglises et le monde sont confrontés, la participation des jeunes à l'Écuménisme est un facteur essentiel pour la continuité et la survie du mouvement et des Eglises elles-mêmes. Si la jeune génération d'aujourd'hui ne rejoint pas le mouvement Écuménique, la force et l'esprit de communion que les Eglises ont acquis au cours de l'histoire du COE risquent de se flétrir au seuil du 21ème siècle. Ce sont des jeunes, organisés au sein des Unions chrétiennes de jeunes gens (UCJG), des Unions chrétiennes féminines (UCF) et de la Fédération universelle des Associations chrétiennes d'étudiants (FUACE), qui ont préparé le terrain pour ce qui allait devenir le COE. Dès leur origine, le COE et le mouvement Écuménique se sont développés grâce aux jeunes et à la formation Écuménique prodiguée par le vaste éventail d'organisations Écuméniques de jeunesse.

Jeunes participants à la Conférence mondiale sur la mission et l'évangélisation organisée par le COE à Salvador de Bahia en 1996.

Bon nombre de personnalités Écuméniques de ce siècle se sont engagées en faveur de l'Écuménisme à un jeune âge. Avant de devenir le premier secrétaire général du COE en 1948, W. A. Visser 't Hooft était un membre actif des UCJG et de la FUACE. Lors de la Conférence mondiale des missions, à Edimbourg en 1910, William Temple, qui y participait en tant que steward conduisant les délégués à leur place, avait 28 ans. Il devint archevêque de Cantorbéry et présida la Conférence mondiale de Foi et constitution de 1937 où l'on élabora les plans pour la création du Conseil Écuménique des Eglises. On pourrait citer bien d'autres noms encore de cette époque, et, parmi les dirigeants actuels du COE, nombreux sont ceux et celles qui ont commencé leur pèlerinage Écuménique en tant que jeunes.

Depuis 1948, plus de 1500 jeunes âgés de 18 à 30 ans ont participé au programme des stewards du COE. Ce programme invite des jeunes des différentes Eglises du monde à d'importantes rencontres du COE où ils rendent un service concret et se familiarisent avec l'Écuménisme. Visser 't Hooft tenait à ce que des jeunes apprennent ce qu'est l'Écuménisme et fassent connaissance avec ses chefs de file pour qu'un jour ils puissent, à leur tour, comme lui, en prendre la direction.

Les stewards à la réunion du Comité central du COE qui, cette année, a eu lieu à Genève

Il y aura 175 stewards de 75 pays à la Huitième Assemblée du COE qui se tiendra du 3 au 14 décembre à Harare, Zimbabwe. Il faut espérer qu'ils deviendront des catalyseurs Écuméniques dans leur Eglise et qu'ils transmettront l'Écuménisme à la prochaine génération. Ils ne participeront pas à l'Assemblée uniquement à titre personnel, mais en tant que représentants et représentantes de leur communauté d'origine. Mais, en fin de compte, c'est le dynamisme et le soutien des Eglises et des réseaux Écuméniques de jeunesse au niveau local qui font le terrain où germeront les graines semées par le programme des stewards.

Les jeunes revendiquent, depuis le début, leur pleine participation à la vie et à l'action du COE. Chaque génération de jeunes a eu cette vision de participation, et toutes ont eu la déception de voir les responsables d'Eglise y mettre un frein. Néanmoins, les choses se sont améliorées ces dernières années.

Lors de la Première Assemblée à Amsterdam, il y avait 100 délégué(e)s jeunes ; on les avait relégués sur la galerie et ils n'avaient pas droit de vote. A la Quatrième Assemblée, à Upsal en 1968, 4% des délégués ayant droit de vote étaient des jeunes. Lors de l'Assemblée suivante, à Nairobi en 1975, le pourcentage était passé à 9%. A Vancouver en 1983, il était de 13,5% et en 1991, à Canberra, pour la Septième Assemblée, de 11%.

A l'Assemblée de Harare, le chiffre sera de 15 %, ce qui signifie qu'il y aura environ 150 jeunes délégués(e)s âgés de 18 à 30 ans. Les Eglises se rendent de plus en plus compte de l'importance de faire participer les jeunes au mouvement Écuménique. L'engagement pris en faveur de cette participation s'est concrétisé à l'Assemblée de Canberra par l'élection de Mme Priyanka Mendis de Sri Lanka à la présidence du COE : elle est la première jeune à occuper ce poste, qui est loin d'être simplement honorifique.

En faisant de la participation des jeunes à la vie et à l'action du COE une priorité, le Conseil montre qu'il est convaincu de la nécessité d'associer les jeunes adultes aux affaires de l'Eglise et de la société, si l'on veut promouvoir le changement et le renouveau.

Les jeunes de l'Eglise veulent montrer au monde la pertinence de leur foi chrétienne aujourd'hui. Ils le font en témoignant du Christ ressuscité, venu apporter espoir et vie. En s'opposant à l'injustice et en se solidarisant avec les jeunes opprimés du monde, ils donnent crédibilité à leur témoignage.

En août de cette année, au moment où plusieurs gouvernements africains lançaient leurs peuples dans l'escalade du conflit en République démocratique du Congo, des jeunes de toute l'Afrique mettaient la dernière main au projet Écuménique de paix des jeunes du continent.

En Asie, la jeunesse Écuménique d'Indonésie s'est jointe à ceux qui s'efforcent de trouver une solution à la situation difficile de leur pays, en oeuvrant pour le changement et en lançant un appel à tous les jeunes du monde pour leur demander leur soutien.

Plus de 400 jeunes de toutes les Eglises et de plus de 100 pays participeront à l'Assemblée de Harare. Bon nombre d'entre eux se réuniront du 28 novembre au 1er décembre pour une réunion préparatoire. Ce rassemblement est l'une des plus grandes manifestations Écuméniques de jeunes des dix dernières années. Des jeunes délégué(e)s, des stewards et des jeunes consultants s'y prépareront pour l'Assemblée proprement dite. Les cultes et la vie communautaire de cette réunion seront pour eux un espace où faire l'expérience de ce don de Dieu qu'est l'unité chrétienne et appeler à sa promotion.

Les jeunes délégué(e)s participeront aussi à la direction de l'Assemblée. En effet durant la deuxième phase des réunions d'information-débat, ils présideront six sessions. Alors que la première phase sera consacrée à l'évaluation des activités du COE depuis la dernière Assemblée, à Canberra en 1991, la deuxième phase sera centrée sur l'avenir; il s'agira de donner des directives et de fixer les priorités du COE au seuil du 21ème siècle.

Le COE considère la jeunesse comme un facteur clé pour l'avenir mais aussi pour le présent des Eglises, du COE et du mouvement Écuménique. A Harare, en donnant aux jeunes des responsabilités majeures, le COE concrétise cette vision.

Information pour éditeurs et journalistes

Le pasteur Freddy Knutsen est le secrétaire exécutif du COE chargé des jeunes. Il est pasteur de l'Eglise de Norvège. Il se tient à votre disposition pour toute information complémentaire et accordera des interviews sur demande. Nous informons les journalistes de la radio que nous disposons pour les interviews d'une ligne RNIS (ISDN) installée dans notre studio radio, utilisant un Codec CCS M66I 64K.

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